Répondons immédiatement à la question posée par le titre de cet article. En photographie, la seule règle c’est qu’il n’existe aucune règle, c’est même ça qui la rend aussi attractive et unique. On peut à peu près tout se permettre, tant qu’au bout du chemin on obtient un résultat cohérent à ses yeux. Alors oui. Résolument oui. On peut faire d’u packshot avec Nikkor 300 mm f/4, la nouvelle « petite » optique proposée par Nikon. J’ai eu le privilège de la promener avec moi depuis quelques semaines et je dois avouer que cette optique n’a cessé depuis lors de me surprendre. On m’avait dit que les tests élaborés en laboratoire montraient que suivant une courbe algorithmique l’optique avait tendance à perdre de sa clarté par rapport au coefficient du diaphragme multiplié par l’âge du capitaine. Le truc, c’est que les rats de laboratoire n’ont jamais fait de bons photographes. Moi, quand je veux tester une optique, je l’amène sur le terrain et je regarde les images qu’elle me crache. Et redisons le tout net. Ce petit Nikkor 300 mm f/4 vaut vraiment le détour. Et même un peu plus.
Nikkor 300 mm f/4. La polyvalence inattendue
• Nikkor 300mm f/4 : compacte, légère, distance MAP réduite
Un pote de Nikon Pro avait eu cette jolie formule : « Désormais, on n’aura plus aucune excuse pour ne pas avoir un 300mm dans son sac ! » C’est pas faux. Ce 300 est aussi léger que râblé, extrêmement compact et surtout, surtout ! Il est d’une légèreté incroyable. C’est simple, on a l’impression d’avoir guère plus qu’un 24-120 entre les mains. Encombrement et poids minimum, quand on a trimballé le grand frère (vous savez, El Monstro, celui qui ouvre à f/2.8) on apprécie énormément. Mais c’est pas tout. L’autre qualité de ce Nikkor 300mm f/4 c’est sa distance minimale de MAP (mise au point). Un mètre vingt, c’est pas vraiment de la macro, mais ça ouvre des perspectives en studio. Pour du portrait, par exemple ou du packshot ? Et là je vous entends déjà persiffler : « Eh lui il doute de rien, il va faire du packshot avec un 300mm ! » Vous avez raison. Je ne doute de rien et en photographie, tout se tente. J’avais un packshot à réaliser pour la page matériels photo occasion de ce blog. J’ai monté Nikkor 300mm f/4 sur mon D3s et en avant Guingamp !
• Du packshot à 300mm ?
L’œil dans le viseur du D3s, MAP manuelle, je suis d’abord sidéré par la qualité de l’image. L’optique que je photographie (un sublime Canon FD 17mm f/4) posée sur ma table Linkstar, semble flotter en suspension. L’image est contrastée, très pure. L’objet est à un mètre cinquante environ de ma lentille, il me reste donc un peu de latitude pour déplacer l’objet qui semble baigné par les sources lumineuses fixées à ma table. J’aime beaucoup le packshot et le travail en studio, cette sérénité qui contraste singulièrement avec la prise de vue en live. Je réalise une série de clichés des matériels photo avec le tandem Nikon D3s et Nikkor 300mm f/4, 200 iso, tranquille. C’est en post-prod que l’image se révèle. Un image équilibrée, précise. J’avais donc vu juste. On peut aussi faire du packshot avec Nikkor 300 et obtenir un excellent résultat.
• En live Nikkor 300mm f/4 ne déçoit pas.
Quelques jours avant, j’étais allé couvrir le concert de The Khu avec Penn ar Jazz au Run ar Puñs et suivant le conseil de Nikon Pro, je n’avais pas oublié de loger le petit Nikkor 300mm f/4 dans un coin de mon sac. J’appréhendais un peu la longueur focale, compte tenu de la taille relativement réduite de la salle mais finalement j’ai réalisé qu’avec un 300mm on peut aller chercher des cadrages audacieux et des prises de vue assez inhabituelles, même dans une salle aux dimensions réduites comme le Run ar Puñs. Prise de vue ultra confortable, avec ce caillou qui voit loin mais reste merveilleusement léger si on le compare au grand frère qui ouvre à f/2.8 et pèse une tonne. Finalement, j’ai gardé Nikkor 300mm f/4 sur quasiment tout le concert. La découverte des images a été l’autre bonne surprise de cette soirée. Le tandem D3s + Nikkor 300mm f/4 produit une image ultra dynamique et contrastée. Le piqué et le niveau de détails sont razor cut, comme j’aime. La série de clichés sur le batteur du groupe Khu (Vincent Sauve) est simplement sidérante. Si j’ajoute à cela que Nikkor 300mm f/4 bénéficie d’une stabilisation VR des plus performantes, vous aurez compris que cette optique entre dans le top des meilleures optiques Nikkor testées. Seule inconnue, quid de la qualité d’image avec l’ajout d’un téléconvertisseur ? On évitera l’utilisation d’un TC20-EIII, la perte de deux diaphs nous envoyant aux fraises à f/8. En revanche un TC14 permettant de pousser la focale à 420mm à f/5,6 laisse envisager une perspective assez jouissive. Rendez-vous dans la fosse Glenmor, en juillet prochain. D’ici là, carton plein pour Nikkor 300mm f/4 qui bénéficie donc du label maison. Putain d’optique.
• merci à Nikon Pro pour ce test grandeur nature. Finalement, je crois que je vais la garder.