Brillante édition, que ce millésime 2014 du Salon de la Photo. On est vendredi et les allées sont déjà noires de monde, à 11 heures du matin. Il y a de tout, des amateurs dont le regard s’éclaire à la vue du matos exposé sans vergogne par les constructeurs aux professionnels venus à la rencontre de ces mêmes constructeurs pour tenter, souvent en vain, de glaner l’info exclusive sur un éventuel prochain boîtier ou l’optique de nos rêves. Mais qu’importe. Le Salon de la Photo, pour tous les photographes, c’est the place to be, le temple de la photo, c’est l’endroit où la photographie règne en maître absolu. Un endroit pour les passionnés d’images, un monde idéal planté là, porte de Versailles, pour quelques jours. Un rendez-vous incontournable, des retrouvailles avec des pros qu’on ne voit souvent qu’une fois par an, ici-même. Un rendez-vous qui éclaire ce mois de novembre habituellement bien noir. Je pose ma veste au vestiaire (2€) et c’est parti ! Comme chaque année, je veux tout voir et si c’est mission impossible, je veux au moins voir l’essentiel et n’oublier personne.
Salon de la Photo : Canon, Nikon, Fujifilm, Lomography, …
• La photo, c’est une passion.
Personne à commencer par les allumés de l’Agora du net, un espace mutualisé où se retrouvent les passionnés, organisé par Jean-Christophe Dichant de Nikon Passion. Des rencontres, des débats qui attirent beaucoup de monde, c’est rien de le dire. Avec Rémy et Luc, de la joyeuse équipe de l’asso Dans ta Cuve, on parle du revival de la photo argentique, qui selon Luc n’en n’est pas un. Il a raison. La photo argentique n’a jamais cessé d’exister. Dans ta Cuve organise des rencontres, les fameux Taag, qui permettent aux passionnés (et aux autres) de découvrir le monde merveilleux de la photo argentique. Je quitte le stand de l’Agora qui est noir de monde et je passe par l’expo Paris Match. Tous photographes ! Il y a des clichés de très grande qualité, d’amateurs comme de professionnels. Certains clichés sont étonnants, comme la photo faite par François Hollande, le 14 juillet, d’autres sont flous, comme la photo des chiens d’Alain Delon qui a des problèmes d’autofocus.
• Cent millions d’optiques Canon et moi et moi et moi.
En arrivant près du stand Nikon, c’est une autre partition qui se joue.Les deux monuments que sont Nikon et Canon se font face, comme pour mieux se défier. Je traverse le stand Nikon incognito, pour rejoindre Canon. Là-bas, ça a un parfum de déjà vu. Les optiques blanches déploient leur insolente puissance mais la star du salon c’est lui, EOS 7D Mark II. C’est lui que tout le monde veut voir, à juste titre. Canon a soigné le lancement du petit dernier qui n’a finalement à mes yeux qu’un seul travers, celui de ne pas être fullframe. En revanche, il semble savoir faire tout le reste, en étant doté, notamment, d’un AF particulièrement couillu. Dans l’espace pro de la marque rouge, mon regard croise une optique blanche protégée par un chassis transparent. C’est elle, officiellement, la cent millionième optique Canon. Avec mes amis de chez Canon, on coupe les micros, off record, on parle un peu du passé, en mode ancien combattant (ah ! Le FD 55mm f/1.2 Aspherical, ça c’était de l’optique cré bon diou) et beaucoup de l’avenir. Un avenir qui s’annonce passionnant, nous aurons l’occasion d’y revenir, vous pouvez en être sûr, dans des délais très courts. Et puis je découvre le nouveau télé Canon EF 100-400mm f4.5 – 5.6 série II et là, la gifle. D’abord le poids. C’est une optique légère, facilement maniable. Comme je m’inquiète du fait que l’optique se déploie et que potentiellement ça peut être générateur de poussières sur le capteur, l’argument est balayé par un expert Canon. « C’est une légende urbaine ! » m’affirme-t-on ici. Je le note. Évidemment, le range de cette optique est fascinant, même s’il est en deça de l’équivalent jaune qui se déploie de 80 à 400mm. En revanche, un détail accroche mon regard, c’est la possibilité pour l’utilisateur de verrouiller l’optique sur une focale. On peut bloquer l’optique à 200mm, par exemple, pour avoir l’assurance de maîtriser sa focale. Géniale idée.
Chez Nikon aussi les idées de génie ne manquent pas. Ici, chacun n’a qu’un chiffre en tête, 750. Le nouveau reflex plein format estampillé Nikon crève l’écran. Tout le monde veut voir le petit prodige, le toucher, l’essayer et l’espace VIP est dédié à sa cause. En confidence, comme si on ne voulait pas que ça se sache trop, un responsable de Nikon Pro me glisse : « Oui, Nikon D750 a un impact assez exceptionnel et pas seulement au niveau des amateurs mais aussi sur le segment pro. » Pour l’approvisionnement en boutique, il semble que Nikon corp. ait anticipé le succès, on ne devrait donc pas avoir trop de difficultés pour en mettre un au pied du sapin de Noël. De vous à moi, j’envisage moi-même d’en acheter un, en backup de mon boîtier principal. La perspective d’un reflex plein format, calibré 24mp, sachant bosser comme un D4s et un D810, qui sait se faire discret dans le sac, ça me tente bien. Je pense d’ailleurs que beaucoup de pros vont opter pour Nikon D750 en second boîtier. Il faut bien l’avouer, elle a de la gueule, la gamme Nikon. Est-ce pour autant que la marque jaune va progressivement abandonner le format APS-C qui fit son succès ? « Sûrement pas ! » Ceux qui espèrent un successeur de D300 ont sans doute de bonnes raisons d’y croire… Mais le maître mot qui s’affiche au revers de la veste (très joli pin’s by the way) de Nikon Pro, c’est deux lettres : FX, comme fullframe.
• Leica, Fujifilm, Lomography. Vendeurs de rêves.
Alors que c’est l’affluence des grands jours chez Nikon, sur le stand de Leica il n’y a quasiment personne. C’est avec une discrétion toute teutonne que je vole un cliché d’un Leica M qui trône derrière une vitre blindée. Puis, je passe en coup de vent chez Fujifilm, où les présentations de la série X font un malheur. Aucun doute, la tendance confirmée de l’année 2014, c’est bien Fujifilm. Tout le monde en parle, tout le monde en veut un. Fujifilm a réussi un double pari, celui de proposer un appareil photo terriblement sexy et un rendu de l’image absolument bouleversant. Fujifilm sait produire une image pure même en haut iso. Seule question en suspens, le succès de Fujifilm sera-t-il durable ? En tout cas, pour le moment, les équipiers de Fuji ont le sourire puisque la marque surfe sur un indéniable succès. Vous avez dit succès ? C’est aussi le cas de Lomography France, qui présente une foule de petites choses permettant de faire des photos, sans trop se prendre au sérieux. Ça va du Lomo Classique au Lomo Instant, pour sortir des photos instantannées, en passant par les objectifs Petzval, assez classieux, ou le fameux Konstruktor, un appareil photo argentique… À construire soi-même ! Le credo affiché de Lomography, c’est le fun. Et ça marche. Sur le stand, on croise autant des hipsters que des kids ou des grands-mères à la recherche du cadeau original pour Noël. Aucun doute. Si vous cherchez un cadeau sympa à faire à un fondu de photo à Noël, foncez chez Lomography, vous allez être comblé !
Encore un tour à l’expo « L’éloge de la couleur » présentée par la Maison Européenne de la Photographie, le temps d’être subjugué par des clichés de Depardon ou de Newton, que je dois déjà quitter le Salon de la Photo 2014. Une belle édition, des images plein les yeux, plein de projets pour 2015 et un monde qui ne cesse d’avancer. Les deux géants que sont Canon et Nikon vont continuer de se tirer la bourre et nous épater, ça, vous pouvez en être sûr ! Et avec eux, c’est tout le monde la photo qui ne cesse d’avancer. Rendez-vous en 2015. J’y serai.
DanstaCuve dit
Hello !
Merci beaucoup pour ta venue sur notre stand, cela nous a fait super plaisir de discuter avec toi 🙂
@ bientôt
L’équipe argentique la plus joyeuse 😉
DansTaCuve
harvey dit
Tout le plaisir fut pour moi ! Et surtout, ne changez rien. La passion est un ingrédient fondamental de la photographie 🙂
DansTaCuve dit
Oh que oui ! Passion que nous partageons 😉