Vendredi 30 janvier 2015. Je ne suis pas venu à la Carène depuis une paye, la dernière fois c’était encore pour un test matériel avec la marque jaune et son fameux Nikon 1 v3, à l’occasion du set de Gérald de Palmas. Là, je dois tester la nouvelle optique Nikkor 300 mm f/4 reçue deux jours plus tôt et je dois avouer qu’il me tarde de savoir si elle est aussi bonne qu’elle en a l’air. La Carène, salle des musiques actuelles de Brest est le lieu idéal pour venir jouer avec ce genre d’optiques. Une salle aussi spacieuse que classieuse, aérienne, confortable, dotée d’une des meilleures acoustiques qui soit et surtout, surtout, embarquant un plan de feux véritablement somptueux. Née en 2007, cette salle, située sur le port de Brest, est, à juste titre, une grande fierté brestoise. J’ai demandé (et obtenu, merci aux équipiers de la Carène) mon accréditation de dernière minute. Ce soir je vais photographier des groupes en développement qui se bagarrent pour obtenir leur sésame dans le cadre des Inouïs du Printemps de Bourges, excusez du peu. Chaque groupe est prêt à en découdre, prêt à donner le meilleur de lui-même, ce qui promet un beau spectacle. Sur les cinq groupes programmés, je vais en shooter quatre, ma vilaine crève me fera rendre les armes au début de la nuit.
Nikkor 300 mm. L’insoutenable légèreté de l’être
• Nikkor 300 mm. Légère, légère !
Pour qui a déjà utilisé un 300mm estampillé Nikon, la première surprise, de taille, si j’ose dire, tient justement dans ces deux paramètres. La taille de l’engin et son poids. Le second photographe présent vendredi soir, observe mon reflex avec curiosité. Quand je lui annonce la focale, il me regarde interloqué : « Ça, c’est un 300 ? Je peux ? » Il prend D3s en main, regarde dans le viseur un instant et lâche « Ah ouais… Quand même ! » C’est exactement ça. D’abord il y a la préhension, la première prise en main surprend, tant le tandem D3s + Nikkor 300 mm f/4 est merveilleusement léger ! Rendez-vous compte. Nikkor 300 mm ne pèse pas plus lourd que mon Nikkor 24-120 f/4 ! Ensuite le design. Ce caillou est beau, merveilleusement bien dessiné, avec une prise en main des plus confortables. La bague de MAP manuelle est fluide. Pour avoir couvert les Vieilles Charrues avec Nikkor 300 mm f/2.8, je sais que son poids de mammouth implique l’utilisation d’un monopode, même si la prise de vue à main levée peut être assez jouissive, sur de courtes périodes. Là, on est dans un autre monde. Pas besoin de trépied ou de monopode, on est dans l’ultra légèreté et la compacité qui va avec. Techniquement, l’utilisation de la lentille de Fresnel fait des miracles. Reste à savoir ce que ça donne dans le viseur.
• AF réactif, images dynamiques.
Pas question d’aller dans la fosse de la Carène monté en 300mm, à moins de vouloir faire un portrait serré. Mais quand même, un détail et pas des moindres, la distance minimum de mise au point : un mètre vingt. Dingue. C’est presque deux fois moins que les 2,30 m exigés par le grand frère, celui qui ouvre à f/2.8. Autre point, la réduction des vibrations. Sur ce 300mm il y a une position VR et on peut pousser le loquet jusqu’à la position sport, pour une réduction encore accrue des vibrations. Nikon annonce qu’avec ce système on peut caler une image nette en utilisant une vitesse trois ou quatre fois inférieure. J’ai bossé à 3200iso avec le tandem D3s Nikkor 300 mm, en mode manuel à f/4.5 en descendant le curseur de vitesse à 1/50è, histoire de voir et je confirme. La nouvelle optique Nikkor produit une image dynamique, léchée, nette et piquée comme je les aime. L’autofocus est réactif, peut-être un poil moins que sur le gros morceau qui ouvre à f/2.8 mais il faut bien laisser un peu de suprématie à cette optique de légende. Par contre, dans le viseur, c’est la fête. L’occasion pour moi de redire ici tout le bien que je pense des optiques de la collection f/4 traitement nanocristal que sont le 16-35mm et naturellement le 24-120mm qui est mon caillou de prédilection. Avec les reflex d’aujourd’hui, capables de monter en iso, la dictature du f/2.8 est moins omniprésente. Et pour un diaph de moins, ce 300mm offre trois avantages et non des moindres. Il est compact, il est léger, il est abordable.
• Nikkor 300 mm f/4. On signe où ?
Un diaph de plus, un poil de vélocité en moins en AF et encore, ça reste à vérifier sur le long terme. Reste l’utilisation d’un téléconvertisseur TC20-EIII qui double la focale, la passant à 600mm donc, qui serait plus problématique sur ce modèle, la perte de deux diaphs nous amenant à f/8 contre f/5.6 sur le modèle qui ouvre à f/2.8. Dans ce cas, l’utilisation d’un TC14 avec perte d’un seul diaph permet de travailler avec un équivalent 420 mm ouvrant à f/5.6, ça se tente. Honnêtement, cet été, pas sûr que j’embarque mon habituel Nikkor 300 mm f/2.8 aux Vieilles Charrues. « On n’aura plus aucune excuse pour ne pas loger un 300mm dans son sac fourre-tout ! » m’avait confié un ami du Nikon Pro service, il a raison. Avec Nikkor 300 mm f/4 le photographe dispose désormais d’une optique passe-partout qui voit loin, stabilisée, performante, lumineuse grâce à son traitement nanocristal, résistante à l’humidité (traitement fluorine), compact, légère, légère ! Montée sur un reflex plein format comme le nouveau D750, D810 et naturellement son Altesse Nikon D4s, elle délivre une image dynamique et piquée, pleine de détails. Aucun doute. Tous ces arguments vont faire que Nikkor 300mm f/4 va séduire de très nombreux photographes grâce aussi à un argument imparable. Son prix. Moins de 2000€ TTC soit environ 1600€ H.T. Bon alors ? On signe où ?
• photo : MHA à la Carène Brest pour les Inouïs du Printemps de Bourges. Ce cliché a été réalisé à 3200iso, à f/4 au 1/30e. Excusez du peu.
• merci aux équipiers de la Carène Brest pour leur accueil, mention spéciale à Ariane (welcome home !) et aux quatre groupes que j’ai eu le plaisir de photographier : City Kay, Darjeeling Speech, MHA et Fuzeta.
Ph Poiré dit
Bonsoir,
voila un test bien sympa : merci ! J avais déjà envie d’acquérir cet objo…
Avez vous constaté un défaut dans la stabilisation ?? cf ci dessous, notamment
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en effet à basse vitesse et jusque 1/200 il semble qu’il y ait un pb. Mais est-ce que pour qq exemplaires ou tous??????????????????
A vous lire 🙂
harvey dit
Pour ma part je n’ai rencontré aucun problème avec ce caillou et surtout pas à basse vitesse. D’ailleurs en concert avec peu de lumière j’ai dû l’utiliser essentiellement à base vitesse avec le VR activé (dans les deux positions, normal et sport) mais il faudrait que je vérifie. En tout cas je n’ai rien noté d’anormal dans la stabilisation. C’est vraiment un excellent caillou, très léger, confortable, avec une distance de map réduite, rien à redire.