Aucun doute possible. Vous voulez faire plaisir à un photographe et vous ne savez absolument pas quoi lui offrir à Noël, sans pour autant vous ruiner, tout en étant sûr que vous allez mettre dans le mille ? Pas de panique, j’ai ce qu’il vous faut. Qu’il soit amateur, professionnel, équipé en Nikon, en Canon, en Leica ? Pas grave. Qu’il ait craqué pour un Fuji série X ou le dernier Sony Alpha ? Aucune importance ! Tous les photographes, je dis bien tous, les fondus d’image, les pros du déclencheur, les allumés de l’image, tous (et toutes) ont été un jour un enfant. Et quel moment plus délicieux que Noël pour retrouver son âme d’enfant ? Tenez, prenez un photographe au hasard, moi par exemple. La première fois que j’ai entendu parler de Lomography Konstruktor, ma première pensée a été : « Oh lala ! » immédiatement suivie de « Mazette ! J’en veux un ! » Et la première fois que j’ai vu cet appareil photo à construire soi-même – c’était au Salon de la Photo le mois dernier – m’es bras m’en sont tombés.
Lomography Konstruktor. L’appareil photo DIY
Petite retour historique sur Lomography, grand constructeur d’appareils photo camarade, à l’origine basé dans l’ex-Union Soviétique. Si je vous dis Lomo LC, un appareil photo capable de toutes les pirouettes, du meilleur comme du pire, mais qui ne laissait jamais son utilisateur indifférent, je suis sûr que ça vous parle. Avec cet appareil photo on pouvait tout faire, jusqu’à bidouiller son format et prier le tsar de toutes les Russies qu’on soit tombé sur une bonne série, de celle qui ne fuyait pas. Le temps a passé au pays des soviets, l’eau a coulé sous les ponts de Saint Petersbourg et on pensait Lomo aussi sûrement disparu que le dernier bolchevik sous les décombres du mur de Berlin. Mais non. Vague numérique, disparition des pays de l’est, le petit Lomo n’avait pas l’ombre d’une chance de survivre à ce cataclysme historique et technologique et n’aurait jamais dû s’en relever. Jusqu’à ce qu’on se souvienne de lui, au début du vingt et unième siècle et qu’il redevienne furieusement tendance, avec sa dégaine plastique hors norme, par la grâce d’une bande d’allumés. De grands enfants, carburant au design léché qui donne envie, activèrent l’impulsion qui allait faire revivre Lomo. Le pari était gonflé, audacieux mais Lomo c’est d’abord un style, une autre façon de faire de la photographie.
Il suffit de regarder la gamme Lomography pour en comprendre le succès. Ici, la marque ne se contente pas de surfer sur une certaine tendance revival de l’argentique, que nenni. Lomography va au delà, anticipe la demande en créant le besoin. Il y a une fascination pour Polaroid ? Lomography crée une gamme dédiée aux photos instantanées, Lomo Instant, utilisant Fuji Instax. Faire un selfie avec les potes, c’est bien, mais que chacun reparte illico avec sa photo papier c’est mieux. Mais revenons à mon coup de coeur du jour, Konstruktor. Le plaisir commence dès l’emballage, dès l’ouverture du paquet. Des gamins je vous dis ! On ouvre la boîte que déjà on est émerveillé, comme des gosses, non, mieux. Avec Lomography Konstruktor, on redevient des gosses. On dirait la maquette Heller de mon enfance, avec les pièces de chaque côté, même le petit tournevis est livré avec. On étale les pièces sur le bureau et c’est parti ! On n’est plus là pour personne. Je me souviens de mon premier appareil photo, un sténopé fabriqué avec une boîte à chaussure, j’avais onze ans. Au fur et à mesure que l’appareil prend forme, je me dis qu’il y a du génie dans cette démarche. Proposer à un photographe de construire lui-même son appareil photo, c’est bien vu.
• Le montage
Alors que j’écris cet article et que je fais les photos du packaging en studio, c’est Olivier (mon chef opérateur) qui s’occupe du montage. En moins d’une heure, Olivier a terminé d’assembler le Lomography Konstruktor et me confirme que c’est sans grande difficulté, tout au plus un peu de patience. Une fois monté, on peut customiser son appareil photo, puisque des stickers de couleurs sont livrés avec. Décidément les kids de Lomography se sont bien amusés. Le modèle dont je dispose est doté d’une prise synchro pour le flash, on peut donc utiliser un flash équipé d’un câble synchro (ça se trouve pour trois fois rien sur internet). Voilà, maintenant on est prêt.
Lomography Konstruktor est un appareil photo, un vrai, avec une visée reflex de type visée 6*6 qui se déploie. Une lentille grossissante permet de visualiser la scène. L’optique est un 50mm f/10, oui vous avez bien lu, f/10, mise au point de 0.50m à l’infini. La prise de vue nous ramène aux origines de la photo, on arme délicatement un levier qui ouvre l’accès au viseur, on fait la mise au point et on déclenche. Je n’ai pas eu l’occasion de faire des photos avec Konstruktor pour d’évidentes raisons de timing, je conseillerais de privilégier les photos en extérieur par temps clair. L’appareil idéal à emporter avec soi en vacances et la garantie de ne pas passer inaperçu !
• Et qu’est-ce qu’on dit ? Merci Lomography !
Oui, merci Lomography. Merci d’avoir ravivé nos regards de gamins sur la photographie. La question n’est pas de savoir si on va faire des photos avec Konstruktor ou pas. Permettre à un fondu de photographie de construire lui-même son appareil photo est une idée de génie. Qu’on puisse se dire en regardant Konstruktor « c’est moi qui l’ai fait ! » confère à ce petit appareil photo en plastique argentique une pertinence que le plus beau reflex numérique du monde n’aura jamais. En permettant de construire soi-même son appareil photo, Lomography ouvre toutes grandes les portes du rêve. Ce rêve que je faisais, gamin, d’écrire une image par la vertu de la lumière et de quelques cristaux d’argent. C’est ça. Lomography Konstruktor c’est un rêve de gamin. Et un rêve d’enfant, ça n’a pas de prix.
Jimmy dit
Merci pour ce retour! Cela me rassure, moi qui ne suis pas bricoleur je devrais pouvoir le monter. C’est ce qui m’a toujours retenu.
Pourtant j’étais abonné à Pif Gadget 😉
Aurons nous la chance de voir cet appareil fouler le pit à Carhaix en juillet prochain? 😉