Ces deux jours passés à Paris se sont révélés particulièrement riches en enseignements. Bon, bien sûr, le passage chez Nikon espace pro, le fait de toucher le nouveau matos 2011, d’avoir finalement en main le D3s, le 70-200 et le 24-120, ça a quelque chose de rassurant pour la suite de l’histoire. Le road trip à Paris passait aussi par un séjour happy life chez Olivier et Pauline, pour un complot de famille savamment orchestré, entre divines tagliatelles et escalope à la crème normande (j’espère seulement que mon endocrinologue ne lit pas ce blog…). Pauline, donc, ma fille, troisième dans l’ordre d’apparition en scène, passionnée d’ouvrages d’art, de tricots et de littérature américaine, aime aussi capturer et composer des images dans une boîte magique. La photo, c’est son truc, depuis un bail. En même temps, c’est un peu de ma faute, si vous voyez ce que je veux dire. Pour Noël, sur la wishlist de Pauline, il était donc naturel de retrouver un reflex numérique et comme son papa n’arrêtait pas de radoter sur les qualités de l’autofocus, de la netteté des images du matos de M’sieur Nikon, c’est naturellement vers la marque jaune que se sont tournés tous les regards, avec, j’en conviens, ma bienveillante bénédiction. Et puis, comme les objectifs vont sur tous les boîtiers, on peut facilement monter et tester un caillou Nikkor sur un boîtier d’entrée de gamme.
• Un D3100 dans les souliers de Pauline
Noël fut donc prolifique et teinté de jaune. Pauline a reçu un reflex Nikon D3100 en bundle avec un 18-105mm qui s’avère ma foi être un caillou bien polyvalent, couvrant une plage de focale de 27 à 160mm tout en restant bien lumineux. De ses illustres grands frères, D3100 a hérité de fonctionnalités qui font de lui un reflex de qualité, capable de produire des images de grande qualité. À Noël, j’avais évoqué avec Pauline et ses deux sœurs (qui ont également reçu du matériel Nikon, quel farceur ce Père Noël quand même !), au cours d’une formation accélérée rapide, la meilleure façon de tirer rapidement parti de leur boîtier reflex et surtout de bien s’amuser. Car la photo, c’est évidemment tout sauf une torture. C’est d’abord du plaisir, celui de pouvoir capturer un instant, pour toujours. Et avec le numérique, c’est magique, parce que ça ne coûte rien ! On peut faire, défaire, refaire à l’envi, mais en prenant soin de soigner ses images, les rendre à chaque prise de vue plus jolies, plus tendres, plus originales, et finalement réussir à voir ce que les autres ne voient pas.
C’est comme ça que je suis tombé sur le cliché du chat Archibald. Un vrai chat plein de vie cet Archi, extrêmement facétieux, rapide comme l’éclair, un vrai chat super-héros et comme tous les chats un sujet très photogénique. Pauline avait publié trois ou quatre clichés sur sa page Facebook et l’un des clichés avait attiré mon attention. Arrivé à Paris, c’était une de mes priorités. Je voulais regarder la photo d’Archibald Croquette de près. Mon pressentiment s’est avéré exact. Le cliché, visionné à 100%, non content d’être bien cadré, est merveilleusement net, parfaitement piqué. Les yeux bleus azur du chat donnent à ce cliché une profondeur d’âme, la position de la patte, comme posée, ce chat semble méditer, le regard perdu. L’instant est figé, immobile, comme un état de grâce. Voilà, c’est fait. Avec ce cliché Pauline réussit son shoot, à la perfection. La photographie règne. Ce cliché est intemporel et comme tout bon cliché, il est bon aujourd’hui et dans un siècle il sera toujours aussi bon.
• Recette d’un cliché réussi
Pour réussir une photo comme celle-là, il faut quelques ingrédients. D’abord il faut un bon équilibre entre la lumière ambiante, le sujet, le cadrage. Avec un boîtier D3100, on peut faire des photos en utilisant différents modes. On exclura les modes automatiques ou le mode programme qui ne donnent généralement pas de bons résultats. Tant qu’à utiliser un mode automatique, autant choisir le mode priorité ouverture (mode A sur un boîtier Nikon). On règle l’ouverture de son choix (plus le chiffre est petit, plus l’ouverture est grande et plus la lumière entre) et l’appareil se charge d’adapter la vitesse qui va bien. L’ouverture (ou diaphragme), c’est peu comme la pupille de votre œil. Plus il y a de lumière, plus la pupille se dilate pour éviter de vous éblouir. En revanche, moins il y a de lumière plus votre pupille s’ouvre pour laisser entrer la lumière. L’ouverture c’est une question de lumière. Ensuite, il faut aussi choisir une sensibilité. Dans l’exemple du cliché d’Archibald, en intérieur, avec un temps gris à l’extérieur et peu de lumière dans l’appartement, Pauline a choisi 6400iso. Un choix judicieux associé à la plus grande ouverture disponible (f4,5) une vitesse de 1/50ème, une immobilité du chat qui a permis de capturer ce bel instant. À y regarder de près, de très près avec Lightroom 3.3, on note un peu de grain sur l’arrière plan mais rien de bien méchant. Ce qui me subjugue, c’est la qualité du cliché, sa netteté et son piqué natifs, ce relief, la qualité et la présence du sujet. Et puis le fait qu’un boîtier modeste comme l’est le D3100 soit capable de monter aussi haut (à 6400iso) sans générer une image trop bouffée par le grain, moi je vous le dis clairement : excusez du peu ! Rappelons quand même que le Nikon D3100 avec un 18-105 est une entrée de gamme disponible dans toutes les bonnes épiceries à un prix vraiment abordable. Comptez un peu moins de 650€ chez Digit-Photo, par exemple. Et pour ce prix-là, pouvoir produire une image propre à 6400iso, c’est cadeau !
Ici sur Shots, on parle beaucoup de photo professionnelle, mais je sais aussi que beaucoup de photographes sont des amateurs passionnés et ils ont raison. D’ailleurs, beaucoup de photographes pro ont usé leurs fonds de culotte sur des clichés d’amateurs avant de se lancer dans le grand bain (révélateur, si j’ose dire). Ici on parle souvent de Nikon D3s, d’optiques dont le prix donne parfois le tournis. Mais est-ce qu’on peut réussir un cliché sublime avec un boîtier d’entrée de gamme ? Pauline et son cliché d’Archibald Croquette en sont la preuve évidente. La photographie c’est exactement ça. Un moment unique de tendresse, l’expression d’un regard sur le monde qui nous entoure. Et quand tous les paramètres sont réunis, alors le petit miracle se produit. On se contente de regarder, on ne dit rien ou on lâche un simple et définitif. « OK. C’est bon. C’est dans la boîte ! » Et on pense déjà à réussir le prochain cliché, en espérant faire au moins aussi bien…
• cliché : Archibal Croquette (crédit photo : Pauline Le Gall ©2011)
Buffalaurent dit
6400? Mince, je pensais pas que le D3100 marchait aussi bien! D’après le test que j’avais vu sur dpreview, il ne me semblait pas aussi bon (loin de là) que son grand frère le D7000, mais là… J’avoue, je suis impressioné!
HS: les photos de chats, c’est une folie de famille! (bon, j’avoue, vos modèles sont de vrais poseurs)
harvey dit
@Buffalaurent eh ouais, 6400iso ! Ça m’a bien bluffé aussi. Quand tu regardes le jpeg plein pot dans LR, tu vois un poil de grain dans le bokeh en arrière plan mais franchement c’est pas énorme. Avec ce jpeg tu peux faire un tirage 30*40 et je suis sûr que le résultat sera somptueux. D’ailleurs, je vais le faire, puisque ce cliché fera partie des photos qu’on va faire agrandir en print art. Comme quoi on peut papoter sur des boîtiers à 4000 brouzoufs et réaliser une grosse performance sur un boîtier vachement modeste…
Buffalaurent dit
Bah je viendrai ça voir la prochaine fois que je passerai!
De toutes façon, le principal de la photo, c’est transmettre un message, une émotion. Et ça, ça vient surtout de l’oeil du photographe…
Armand dit
superbe photo,c’est carrément canon!!ha le boulet je parle de l’arme (lol)
harvey dit
@Buffalaurent je pense que AH ne manquera pas de te montrer tout ça quand tu passeras. La veinarde, elle a récupéré un boîtier backup que personne n’utilisait ! Toujours dans les bons coups Anne-Hélène 😉
@Armand hu hu on me l’avait jamais faite celle-là 😉 mais t’as raison, le cliché est carrément canon, même en crop 100%.
NSOphoto dit
Elle a l’oeil la petite..
Très belle photo.. Je me souvenais d’un chat qui s’appelait Momo dans la famille Le Gall.. A priori il y a autant de chat que de Nikon chez vous 😉
gregoire dit
Joli photo mais comment juger de la qualité d’un appareil 14 Mpix sur une image réduite a 0.3 Mpix …