D’abord, deux questions. Vous êtes qui ? Vous voulez quoi ? Vous êtes un mordu de photo, de ceux qu’on classe dans les photographes passionnés. Vous cherchez un reflex performant et naturellement vous voulez le meilleur, tant qu’à faire. Vous êtes photographe professionnel, vous êtes déjà équipés en Nikon. Vous avez sans doute un reflex pro, peut-être le nouveau D5, ou comme moi un D4s, voire un D810 ? Vous avez fait le choix du capteur plein format, vous avez des optiques Nikkor et vous cherchez peut-être un bon boîtier backup. Amateur éclairé ou professionnel, le dénominateur commun porte désormais un nom. Nikon D500. J’ai longuement testé le nouveau reflex Nikon. Je l’ai trimballé avec moi en reportage, notamment en concert et je dois l’avouer. Rarement un reflex numérique m’aura autant impressionné que Nikon D500. Et pourtant, dieu sait si j’en ai testé, des reflex et pas seulement des reflex Nikon ! Mais avec D500 on atteint un niveau de perfection réellement remarquable. Attention ! Je ne dis pas que ce boîtier est parfait, il a aussi ses limites. Mais globalement, Nikon D500 place la barre à un niveau de performance assez hallucinant. Voici donc sept bonnes raisons de mettre Nikon D500 au pied de votre sapin, à Noël…
Nikon D500. L’accord parfait.
1- Nikon D500 a un autofocus de fou !
Allons-y sans détour. Tout le monde s’accorde à dire que le niveau de performance de l’autofocus Nikon est remarquable. Pour moi, c’est sans conteste le meilleur AF du marché sur un reflex numérique, toutes marques confondues. Sur D500, Nikon a fait le choix d’intégrer le module AF du grand frère, Nikon D5, pour l’appliquer au petit nouveau. Et là vous me dites ? C’est un DX. La première fois que j’ai mis mon œil dans le viseur du D500, je suis tombé de ma chaise. Les 153 collimateurs du module AF (dont 99 collimateurs en croix) couvrent la quasi totalité de la largeur du viseur. Avec une sensibilité de -4IL sur la zone centrale, -3IL dans les autres zones, excusez du peu. Performances optimum en basses lumières garanties. Donc, en clair, Nikon D500 ne se contente pas d’hériter du meilleur AF du marché, il se paye aussi le luxe d’avoir des collimateurs sur l’ensemble de la largeur du viseur ! Et ça, mes aïeux, en prise de vue, ça change tout, notamment si vous bossez en AF continu en mode suivi 3D. Vous faites de l’animalier, de la photo de sport ? Ce petit reflex, c’est du caviar.
2- Nikon D500 un format DX pro ?
J’ai lu ici et là que Nikon D500 n’avait rien à envier à D5. Je n’irai pas jusque là. Il ne faut jamais avoir eu un D5 (voire un D4s) entre les mains pour croire que D500 ferait jeu égal avec son grand frère. Je passe sur le fait que D5 est le reflex plein format définitif, mais surtout il est calibré pour bosser dans toutes les conditions climatiques et dans la durée. Nikon D5 est une bête de somme, capable d’étaler du taff et d’encaisser. En revanche, il faut reconnaître que Nikon D500 hérite des specs de D5 et ça c’est plutôt une bonne nouvelle. Le photographe passionné pourra aller très loin, le pro ne sera pas dépaysé. D’autant que le petit D500 dispose de specs que son grand frère n’a pas.
3- Il est discret. Vraiment discret.
J’ai utilisé Nikon D500 pendant Atlantique Jazz Festival. J’ai photographié Eve Risser au Conservatoire de musique de Brest. Un piano Steinway, une pianiste, solo acoustique. Le cauchemar incarné du photographe de jazz. J’ai utilisé mon D4s et Nikon D500 en backup, mais le backup est rapidement devenu mon boîtier principal. Le mode Q (quiet) de Nikon D500 est d’une incomparable discrétion si on le compare au bruit de casserole (bon d’accord, d’une demie casserole) de D4s. Quand le demi déclenchement de D4s fait clac, celui de Nikon D500 fait flap. Ce n’est pas encore le silence monacal dont rêvent les photographes de jazz, mais on s’en approche. Donc, finalement, un mode Q efficace, auquel on ajoute un AF ultra véloce et une répartition 100% des 153 collimateurs. Nikon D500 est un reflex confortable.
4- Nikon D500 a des fonctionnalités de dingue.
Un écran tactile ? Ça sert à rien. Qui est le crétin qui a dit ça ? Ah ! Oui, c’est moi. Oui, c’est vrai, un écran tactile ne sert à rien jusqu’au moment où vous l’avez testé, sur le terrain. Utiliser ses doigts pour passer d’une image à l’autre. Les faire défiler en affichage rapide, simplement en posant son doigt sur la partie inférieure de l’écran. Zoomer sur un détail de l’image à deux doigts comme on le fait sur son smartphone. Sans compter les possibilités infinies apportées par cette technologie : focus, déclenchement, sélection de fonctions, … Je passe sur les technologies embarquées, le wifi, le bluetooth, NFC, l’interface avec Snapbridge pour partager les photos directement via son smartphone.
Je passe aussi sur le double slot carte XQD carte SD, le meilleur des deux technologies. La capacité de taper du mode rafale à 10fps et un buffer de 200 images au format RAW. Soit 20 secondes en rafale sans lâcher le déclencheur, un privilège dont peu de reflex numériques disposent. La capacité de réaliser de la vidéo au format 4K.
Il ne vous aura pas échappé que Nikon D500 n’embarque pas de flash intégré, d’ailleurs c’est le premier reflex monobloc à ne pas en avoir. Pour ma part, l’absence de flash intégré ne me gêne pas le moins du monde. Pas de flash intégré ça veut dire un boîtier plus étanche à l’eau et plus robuste aux chocs sur le dessus du boîtier, autant dire des specs de résistance identiques à celles du D5, encore une fois excusez du peu.
Et pour conclure sur le sujet qui contrarie plus d’un photographe équipé en D4s ou D5 (suivez mon regard). Trois sous-définitions de RAW (large, moyenne, petite) en accord avec le capteur 20mp. N’en jetez plus.
5- C’est un format DX.
Oui, c’est un argument. Pour un amateur passionné, c’est l’argument « mon 100mm se comporte comme une focale de 150mm », c’est économique et pratique en sport, en animalier. Ça permet de voir plus loin pour le même prix. Pour le photographe pro, c’est pareil. Sauf que ponctuellement, au lieu de monter mon Nikkor 600mm f/4 sur mon D5, je le monte sur mon D500 et ma focale passe à 900mm f/4. Le format DX n’est alors plus une contrainte mais un argument de taille, surtout avec un reflex doté de specs musclées comme Nikon D500.
6- Il a une montée en ISO correcte.
Et j’insiste sur le mot correct. En clair, Nikon D500 produit une image parfaite jusqu’à 3200iso. Parfaite ça signifie pas un pet de bruit numérique, une image propre. 3200iso c’est beaucoup, d’ailleurs pour moi c’est la limite au delà de laquelle je ne vais pratiquement jamais, sauf cas extrêmement rares. Ce n’est pas pour autant qu’à 6400iso la situation est dramatique, mais pour ma part je perçois du bruit à partir de ce stade et pour moi le bruit endommage l’image de manière rédhibitoire. Cela dit, il est possible de rattraper le coup en post-prod, même si je pense que 3200iso c’est déjà parfait pour de très nombreuses situations de prise de vue.
7- C’est du Nikon.
Oui, c’est aussi un argument. C’est du Nikon, ça signifie que ce petit reflex est bien pensé, bien construit, qu’il bénéficie de l’ergonomie qu’on connaît sur la gamme Nikon. En clair, si vous avez déjà utilisé un boîtier Nikon, vous n’aurez aucune difficulté de prise en main. Si vous n’avez jamais utilisé de boîtier Nikon, vous serez séduit par cette ergonomie parfaite où chaque commande est très intuitive et tombe naturellement sous les doigts. Ajoutez à cela quelques points de détail comme l’écran tactile amovible, l’éclairage de la façade arrière, la douceur du déclenchement, la légèreté de l’ensemble, … Bref. Nikon D500 c’est tout bon.
• En conclusion ? Un grand oui.
Et là vous me dites, il y a bien un ou deux trucs qui coincent non ? C’est vrai que j’aurais bien aimé une montée en iso un poil plus performante, mais 3200iso, je le répète, c’est correct. Un conseil, prévoyez une batterie de secours, surtout si vous êtes habitué à l’autonomie dantesque d’un boîtier comme D4s ou D5. Vous pouvez aussi opter pour un grip qui booste l’autonomie tout en vous permettant de bénéficier du déclencheur en mode portrait. Mais notez que le grip alourdit l’ensemble et fait perdre à D500 son argument de poids plume et de compacité. Pour le reste, Nikon réalise avec ce D500 un véritable tour de force avec un niveau de performance qui est bluffant. En conclusion, est-ce que je conseille Nikon D500 ? Plutôt deux fois qu’une ! Tant pour l’amateur passionné qui va avoir en mains un reflex petit mais costaud comme un D5, que pour le pro qui va disposer là d’un boîtier backup en tous points exemplaires.
• photo d’illustration : Eve Risser au Conservatoire de musique de Brest, Atlantique Jazz Festival octobre 2016 (Nikon D500, Nikkor 105mm f/1.4, 3200iso f/3.5 1/60e mode Q)
• Nikon D500 a été introduit en mars 2016 au prix public conseillé de 2299€ TTC
• matériels utilisés pendant ce test terrain : Nikon D500, Nikkor 105mm f/1.4, carte Sony XQD 64G serie S, carte Sandisk SD Extreme Pro 32Go. Merci à Nikon Pro pour leur soutien pendant ce test terrain.
• Si vous voulez dompter la bête et tirer parti d’un maximum de ses fonctionnalités, je vous conseille la lecture du livre de mon ami Vincent Lambert (oui, celui de la Nikon School) Photographier avec son Nikon_D500 publié chez Eyrolles vient de sortir. Je l’ai reçu au moment où j’écrivais cet article et je vais bientôt le chroniquer ici-même !
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