Nikon D5. Le secret était bien gardé et tout avait été orchestré pour une annonce planétaire au CES de Las Vegas. En France, la tension était palpable depuis quelques temps, mais rien n’avait filtré, on savait seulement qu’un nouveau navire amiral de la flotte Nikon était en train d’arriver et que quelque chose de maousse se préparait. Je pensais que j’allais être étonné, mais pas scotché à ce point. Car il s’agit aujourd’hui d’une double annonce, un véritable big bang dans l’univers de la photo numérique. D’abord avec Nikon D5, dont la liste de specs est une véritable gifle, on va y revenir. Ensuite D500, le reflex numérique qu’on n’attendait plus, le successeur du mythique D300s au format DX. Deux nouveaux boîtiers numériques qui repoussent encore les limites et proposent aux photographes des outils de création encore plus performants. Car au fond il s’agit bien de cela. Nikon D5 et Nikon D500 sont d’abord des outils qui vont permettre de ramener des photos et des vidéos de grande qualité dans des conditions de prise de vue complexes. Voire jusqu’alors impossibles.
Nikon D5. Plus haut, plus vite, plus fort.
• Nikon D5. Nyctalope et furieusement puissant.
Quand Nikon D3s est sorti, dans la liste de specs on pouvait lire sensibilité supérieure à 100.000 iso. J’avais pensé à une coquille mais non. Pour la première fois, un reflex numérique franchissait le mur des 100Kiso. Alors vous imaginez le choc, quand j’ai eu l’info sur la sensibilité de Nikon D5 à plus de 3 méga iso ! Et là vous me dites à quoi ça sert de pouvoir monter à 3Miso ? C’est amusant parce que la même réflexion avait été faite à l’annonce de Nikon D3s. Cent mille iso ? Qui a besoin de travailler à cent mille iso ? Donc 3 méga iso, en soi, ça ne signifie pas grand chose. Juste qu’on peut tourner la molette jusqu’à un méga iso et de percevoir encore une image en couleur, quasiment sans aucune lumière. Juste qu’on peut taper un cliché à 25Kiso sans le moindre début de bruit. Donc 3 méga iso, ça sert à ça, à repousser les limites. Sur D3s je travaillais une image propre à 6400iso, sur D4s à 12800. Désormais, je peux envisager de tourner la molette sans trop d’état d’âme à plus de 25Kiso. Tous les photographes qui évoluent dans des conditions de lumière difficiles vont trouver là un allier précieux. Mais finalement, la très haute sensibilité n’est qu’un détail dans la liste de specs du nouveau haut de gamme Nikon. Le reste est à tomber.
• Nikon D5. Un AF de dingue.
Parlons d’abord du nouveau processeur. Expeed 5. Oui parce qu’en fait, tout dépend de lui. Toute la puissance, c’est lui. Nikon a donc développé une nouvelle génération de processeur capable d’étaler tout ce que le nouveau haut de gamme va demander pour, par exemple, être capable d’engloutir 200 images au format RAW en 12 bits non compressés dans son buffer. Oui, relisez la phrase à tête reposée. Ce boîtier est capable de déclencher en mode rafale à 12 images par seconde sans saturer pendant plus de quinze secondes. Les photographes sportifs qui couvrent le 100 mètres aux J.O. sont déjà en train de mouiller leur maillot. Taper une image à 12fps c’est bien mais encore faut-il que la première image soit nette. L’autofocus c’est le grand défi de la photographie d’aujourd’hui. Comme disait Andy Warhol, une bonne image c’est une image nette. Sur ce terrain encore, Nikon D5 pousse les limites. D’abord en embarquant sur la carte mère un circuit ASIC entièrement dédié, en permanence, à l’autofocus. Ensuite en élargissant la zone d’AF qui passe à 153 points dont 99 capteurs en croix. Si vous avez utilisé D3s puis D4s, il vous est sûrement arrivé de perdre votre sujet parce qu’il était sorti de la zone de couverture. La perspective d’élargir cette zone (d’environ 20%) est naturellement une excellente nouvelle pour tous les photographes ayant besoin d’un AF précis et réactif. J’imagine la pertinence de Nikon D5, sur le terrain, avec des optiques Nikkor premium ! Du côté de la définition Nikon D5 affiche 20,8mp c’est 25% de plus que Nikon D4s et ça reste raisonnable.
• Stockage XQD. Nikon persiste et signe.
Du côté du stockage, Nikon est à la croisée des chemins. Pas question d’abandonner un projet aussi performant que le format XQD, d’ailleurs Nikon D5 adopte le nouveau format XQD 2.0. En revanche, Nikon ne souhaite pas imposer manu militari un format nouveau à ses clients professionnels, dont certains sont équipés en compact flash depuis des années. Avec D4s Nikon avait coupé la poire en deux en proposant un slot hybride, XQD et CF. Avec D5 Nikon va proposer le choix d’un double slot XQD ou un double slot CF. En même temps, j’imagine mal l’intérêt de continuer à utiliser des cartes CF quand on connaît les performances ahurissantes du format XQD ! Quand on investit un budget de 7000€ (TTC) dans un reflex pro, on ne traîne pas des pieds pour lui offrir les outils à sa hauteur, ordinateurs de traitement d’image et cartes mémoires. Nikon prouve que XQD est un format durable, pour ceux qui pouvaient encore en douter. D’ailleurs des marques comme Lexar ont inscrit XQD à leur catalogue et Sony utilise ce format pour certains modèles de caméras vidéo. Les débits affichés par les nouvelles cartes XQD 2.0 sont définitivement hallucinants, 400 Mo par seconde excusez du peu, soit plus de deux fois plus rapide que ma carte Sony XQD série S qui tapait déjà du 168 Mo/s. Et là vous me dites ? 400Mo par seconde, personne n’a besoin de 400Mo par seconde. Asseyez-vous. Il est temps dévoquer le sujet qui fâche, la vidéo.
• La vidéo en 4K. Qui a dit enfin ?
Ah ! La vidéo. Le truc qui ne sert à rien aux photographes, mais ça c’était avant. Désormais, l’opportunité de ramener avec un reflex des images de très grande qualité est un argument pour tous les photographes pros. Nikon D5 est capable d’enregistrer un flux vidéo au format 4K à des cadences de 30p ou en full HD jusqu’à 50 ou 60p. Un flux traité en temps réel par Expeed 5, englouti sur les cartes XQD 2.0 capable d’ingurgiter à 400Mo par seconde. Dans cette machine, tout a été pensé pour optimiser et gérer la puissance. En tout cas, Nikon D5, au chapitre vidéo, n’a plus rien à envier à quiconque.
• Nikon D5. Puissant.
Oui, on sent la puissance. Partout, à tous les niveaux. On sent que la cahier des charges était cossu, on imagine le boss de Nikon recommandant à ses équipiers d’aller au bout de leurs rêves. C’est ce qu’ils ont fait, Nikon D5 est le reflex ultime version 2016 et il coûte 6999€ TTC. Mais D5 n’est rien sans le photographe qui le porte, l’utilise. Le ghost in the shell qui hante Nikon D5 n’existe pas tant que le taulier n’a pas activé le bouton on. Nikon D5 est plus que le nouveau reflex haut de gamme de Nikon, c’est un outil, une usine de traitement de l’image, une petite entreprise à lui tout seul. Un monstre de performance capable de ramener de l’image par tous les temps, dans toutes les conditions, un outil solide et durable, capable d’être paramétré de la manière la plus fine et la plus personnelle qui soit. Oui, Nikon a mis le meilleur de ses connaissances dans ce reflex. Ici, tout transpire la puissance, du processeur Expeed 5 en chef d’orchestre, au cœur du système. Tout est mis en oeuvre pour une symbiose parfaite, avec en ligne de mire la seule préoccupation de cet outil qui coïncide avec le besoin de son utilisateur. Ramener de l’image propre et nette, photo ou vidéo, dans toutes les conditions. C’est la promesse de Nikon D5. C’est le quotidien du photographe, qu’il soit professionnel ou amateur passionné.
• D5. Altius, etc…
Il me tarde déjà de tester Nikon D5, sur le terrain. Je sais de source bien informée que le système autofocus 153 points (on ne s’en lasse pas) est une véritable avancée technologique, capable d’assurer une image parfaitement nette en mode AFC-C suivi 3D. Altius. citius, fortius. Rarement la devise des jeux olympiques aura aussi bien collé à un nouveau reflex numérique. J’imagine d’ailleurs aisément le profit que vont savoir tirer les photographes sportifs couvrant les prochains J.O. avec un monstre de puissance et de précision comme Nikon D5. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Nikon a également annoncé, hier soir, un nouveau reflex au format DX, Nikon D500, successeur tant attendu du mythique Nikon D300s. La proposition de Nikon pour un boîtier de ce segment est simplement bluffante, puisque ce reflex au format DX reprend purement et simplement une bonne partie des codes et des specs de Nikon D5 ! Nikon D500 va intéresser beaucoup de monde, qu’il soit utilisé en backup d’un D5 ou comme boîtier principal, je veux bien parier que ce petit reflex plein de ressources se prépare à un énorme carton d’audience ! Je vous en parle très rapidement dans un prochain article car je suis sûr qu’il le vaut bien. Quant à Nikon D5, il me fascine et il me tarde déjà de l’amener avec moi, en ballade du côté de Kerampuilh en juillet prochain…
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je voudrai pas dire mais chez Canon ils sont un peu à la ramasse hein ? déjà que les specs de 1DX faisaient pale figure comparé à Nikon D4s alors avec D5 c’est meme pas la peine d’en parler !
je rappelle que 1DX l’annonce c’etait octobre 2011, commercialisé en juin 2012, et depuis quatre ans rien en reflex pro haut de gamme, juste le delire de 5Ds et leur capteur 50mp. et je parle meme pas de 5D mark 3 sorti en mars 2012, ça va faire quatre ans.
et pendant ce temps la chez Nikon ça dégaine de tous les cotés, quatre nouveaux modeles en gamme plein format, aujourdhui c’est D500, sans parler des hybrides chez Fuji et Sony… va falloir se bouger le cul chez Canon !