Ce matin, je suis de retour en studio pour une session packshot à l’occasion de la seconde partie du test de terrain consacré au nouveau Nikkor 24-70mm. Pour l’occasion, je fais une entorse à ma configuration habituelle, je vais bosser avec mon D4s et le nouveau Nikkor 24-70mm f/2.8 VR, à main levée, histoire de tester le VR dans les grandes largeurs. D’habitude, ma config de prédilection c’est le D4s solidement fixé sur mon solide trépied Manfrotto, le 70-200mm en full manuel et VR désactivé. Le packshot est un travail de précision qui se prête bien au mode manuel, notamment en matière de mise au point, en revanche si l’optique est d’une redoutable précision en matière de map, la lourdeur du combo D4s + 70-200mm rend le travail en studio assez laborieux et douloureux pour les bras, au bout d’un moment. C’est la raison pour laquelle je privilégie le travail sur pied qui m’apporte confort et souplesse à la prise de vue. Dans le cas présent, exit le trépied, j’ai décidé de bosser à main levée, pour plusieurs raisons. D’abord parce que le poids de cette optique le permet. Avec D4s on reste dans la limite du supportable, d’autant qu’en studio, on peut se poser et travailler à son rythme. Ensuite parce que dès que j’ai eu cette optique en mains, le premier truc qui m’a bluffé c’est la distance de map, on doit donc pouvoir obtenir des choses intéressantes en photo d’objet, avec une distance réduite et en jouant avec le diaph pour la profondeur de champ. Ça va être l’occasion de faire d’un pierre deux coups. Tester la qualité de l’image tout en travaillant à basse vitesse, histoire d’aller chatouiller ce fameux VR dont on parle tant. Et vérifier du même coup s’il vaut l’argent qu’on y met…
Nouveau Nikkor. La stabilisation VR vaut-elle la différence de prix ?
• En manuel c’est encore plus sexy
Ici plus question d’évoquer la vélocité ou la précision de l’AF. J’ai mis le levier de façade du D4s en position M, désactivant du même coup toutes les fonctionnalités d’autofocus. Il n’est pas toujours possible de travailler en mode full manuel, d’autant qu’il est dommage de se priver d’un AF aussi bon que celui de D4s et de ses optiques princières, n’empêche. J’aime bien désactiver les commandes automatiques, faire taire les exigences d’automatisme qui me semblent parfois un brin trop dictatoriales. Bosser en manuel, avec le minimum de fonctions automatiques, c’est comme un retour aux sources, même si, de vous à moi, je sais parfaitement que le ghost in the shell n’est jamais bien loin, ne serait-ce que dans le traitement de l’image, une fois appuyé sur le déclencheur. La bague de map du nouveau Nikkor 24-70mm f/2.8 VR est d’une douceur sans pareille, ce qui rend l’exercice de mise au point manuelle facile, fluide et d’une excellente précision. Pour du packshot, c’est vraiment un plus. Pour la focale, je choisis une valeur de 50mm et je m’y tiens, même si ponctuellement cette valeur peut varier, c’est tout l’avantage d’un zoom trans-standard. L’intérêt de travailler à main levée réside naturellement dans la capacité de s’approcher ou à s’éloigner de l’objet, de modifier le cadrage ou l’angle comme on le souhaite. Comme la distance de map est réduite, les perspectives de prise de vue sont infinies.
• Le VR du nouveau Nikkor fait le job
Pour tester l’efficacité du VR, j’ai fait une session de prise de vue avec Nikon D4s et Nikkor 24-70mm f/2.8 VR, avec un chat en porcelaine posé sur la table lumière, focale de 50mm, 50 iso, mode S. J’ai réalisé un premier cliché à 1/40è, puis 1/30è, 1/25è et 1/15è. À partir de 1/10è on est plus attentif et on perçoit nettement l’activation du système VR lorsqu’on appuie sur le déclencheur à mi-course. À 1/8è ça devient chaud mais ça reste parfaitement jouable, en revanche en dessous de 1/8è, ça devient périlleux voire carrément casse-gueule, même si on doit encore pouvoir ramener du cliché net, mais ça reste anecdotique. Résultat du test, à 1/8è le VR fait le job. Sans VR, on serait aux fraises depuis un bon moment !
• Conclusion : oui, le VR vaut le prix qu’on y met.
J’ai l’impression que ce nouveau Nikkor 24-70mm f/2.8 VR révèle en studio des arguments que j’avais zappé lors des premiers tests, en prise de vue en extérieur, d’où l’intérêt de ne pas se limiter, sur un test matériel, à un seul type d’activité. Ça serait d’autant plus une erreur qu’une des grandes qualités de ce nouveau 24-70mm Nikkor est justement sa polyvalence. Du point de vue de la qualité de l’image, je savais déjà que ce nouveau Nikkor 24-70 était capable de produire une image piquée, propre, dynamique. En packshot j’apprécie en plus ses possibilités offertes par sa distance de map relativement réduite (0,38m de 35 à 50mm) et sa fluidité d’utilisation. Comme toujours, les seuls bémols tiennent dans le poids et l’encombrement, même si le poids n’est pas un argument rédhibitoire puisqu’il contribue à une meilleure stabilité. Last, but not least, la réduction de vibrations (VR) est un énorme plus, permettant d’évoluer à des vitesses notoirement basses, sans risque de flou de bougé. En contrepartie, l’intégration de cette technologie a un coût. Vous savez maintenant pourquoi il est écrit 2500€ sur l’étiquette. Honnêtement, je pense que ce nouveau Nikkor 24-70mm le vaut bien.
• Rendez-vous bientôt pour le troisième et dernier volet de ce test terrain. La prochaine fois, direction les mondes obscurs de la photo de concert.
• vous pouvez voir (et télécharger) les images réalisées en studio avec Nikon D4s et Nikkor 24-70mm f/2.8 VR en cliquant sur les liens hubiC. Les images ont été produites avec Capture One Pro 9.
– test packshot #2. Nikon D4s, Nikkor 24-70mm f/2.8 VR, à main levée, 50 iso, mode S, 50mm, f/8, 1/30è
– test packshot #3. Nikon D4s, Nikkor 24-70mm f/2.8 VR, à main levée, 50 iso, mode S, 50mm, f/9, 1/25è
– test packshot #5. Nikon D4s, Nikkor 24-70mm f/2.8 VR, à main levée, 50 iso, mode S, 50mm, f/16, 1/8è
• merci à Nikon Pro pour son soutien
[…] de sa gamme Nikkor, avec quelques fabuleuses pièces premium, dont le récent 24-70mm f/2.8 VR, qui est aussi bon qu’il en a l’air, en passant par quelques focales calibrées, Nikkor 500 ou 600mm, entre autres. Cette année, on […]