La première fois que j’ai appréhendé Adobe Lightroom, le logiciel en était à sa version 2. J’avais acheté un petit bouquin dont le titre annonçait « Travaux pratiques avec Photoshop Lightroom 2 » et dont l’auteur n’était autre que Jean-François VIBERT. D’aucuns prétendent que Vibert est à Lightroom ce que Parmentier était à la pomme de terre, ce qui n’est pas loin d’être vrai. Ce photographe baroudeur a, à son actif, une expertise de premier plan sur Adobe Lightroom, il était donc naturel que je me tourne vers lui pour lui demander son avis sur le sujet.
Adobe Lightroom selon Jean-François VIBERT
1- Depuis combien de temps utilises-tu Lightroom ?
Depuis la beta de la version 1 début 2006 je crois bien… J’étais beta testeur pour l’équipe de développement d’Adobe. Pendant 6 mois, j’ai mené de front le catalogage de mon travail avec Lightroom 1, Aperture 1 et iView Media Pro (que j’utilisais depuis l’an 2000). J’ai pu me rendre compte de la puissance potentielle de Lightroom et rapidement abandonné Aperture, pressentant ce qui se passerait par la suite et qui n’a pas manqué d’arriver, à savoir le désengagement progressif d’Apple sur le créneau de la photo professionnelle. J’ai laissé tomber le catalogage des nouvelles images par iView Media Pro (devenu Expression Media), un an plus tard. J’étais également beta testeur de ce logiciel pour Microsoft. Qui nous a laissé tombé également…
2- Avant de choisir Lightroom, as-tu utilisé d’autres logiciels de traitement d’images ?
Principalement Photoshop, Bridge et Camera Raw depuis 2003, pour le traitement des RAW… Et pour le catalogage iView Media Pro depuis l’an 2000 (avec un rapide passage par Fotostation, vite abandonné).
3- Quelles sont les deux ou trois qualités essentielles qui t’ont poussé à choisir Lightroom ?
La logique et le “réalisme” du catalogage d’abord : on peut voir et modifier, déplacer les dossiers par exemple ! Ce que ne sait pas faire Aperture qui ne propose que des “projets”. Ensuite la compatibilité totale avec Photoshop et le travail réalisé préalablement par Adobe Camera Raw… Enfin, la confiance dans Adobe, qui ne s’est pas démentie.
4- Que manque-t-il selon toi à Lightroom que tu utilises aujourd’hui ?
J’aimerais un second moteur de Développement alternatif, avec un rendu totalement différent, proche de celui d’Aperture, ou de Nikon Capture NX : un peu plus plus brillant avec une accentuation différente par défaut… Selon les images on pourrait choisir l’un ou l’autre. Le moteur de Lightroom est très bon, très flexible, on peut le plier à ses désirs, mais ça implique de créer des paramètres prédéfinis personnels (ce qui prend un peu de temps). Il me manque aussi de ne pouvoir descendre le rayon de l’accentuation de netteté en dessous de 0,5 pixels ! Jusqu’à 0,1 pixels, comme dans Photoshop… Enfin, c’est un détail pour beaucoup, mais j’aimerais vraiment changer la couleur de l’interface (comme dans Bridge et Photoshop) ! Je ne support plus ce gris anthracite…
5- Quel regard portes-tu sur les deux autres logiciels du test, Capture One Pro et Capture NX2 ?
J’apprécie de “rendu” de développement de ces deux logiciels, car ça me change un peu… Mais leur ergonomie est catastrophique et me fait perdre trop de temps. Ce qui fait qu’après une heure passée dessus, je les ferme et je reviens sur Lightroom. J’avais flashé sur les U-Point en découvrant Capture NX 2 à l’époque… Mais depuis, on a appris à faire à peu près la même chose avec le pinceau de Lightroom. Et depuis l’arrivée de Lightroom 5 et du filtre radial, il me semble que la messe est dite pour les U-Points de Nikon Capture NX.
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