EOS 7D Mark II. Le digne héritier.
Le communiqué de presse vient de tomber. Une annonce d’un nouveau reflex chez Canon ne peut évidemment me laisser indifférent. Surtout que là, on parle de EOS 7D Mark II, qui devrait être, c’est tout le mal qu’on lui souhaite, le digne successeur de EOS 7D, que j’ai un peu utilisé avant de céder aux charmes de la crémière d’en face et de switcher (définitivement) de Canon, avec qui j’ai passé trente cinq ans de vie maritale, partageant le meilleur et parfois le pire aussi, à Nikon dont je suis tombé un petit peu amoureux, c’est un euphémisme. N’empêche, ne vous en déplaise, on n’oublie pas une aventure palpitante et souvent passionnante, d’un simple claquement de doigts, on n’efface pas de très belles images et de chouettes souvenirs d’un revers de main. Il m’arrive régulièrement de retrouver des images réalisées en Canon et franchement, c’était de la bonne. De l’antique EOS 20D à EOS 1D Mark IV, en passant par 5D Mark II ou EOS 1D Mark III, de la glorieuse époque argentique (Canon EF, Canon F1, Canon F1 New, EOS 3D), j’aurai usé mes fonds de culotte sur les bancs de chez Canon. Alors vous pensez, quand j’ai vu passer le communiqué de presse, je n’ai pas pu m’empêcher de le lire avec gourmandise.
• Un 7D Mark II plein de promesses
La fiche tech n’est pas des plus détaillées, mais elle donne de nombreuses pistes sur cet EOS 7D Mark II. Comme le modèle précédent, l’engin embarque un double Digic, sauf qu’il s’agit maintenant de Digic 6. Deux processeurs, un pour faire des photos, un autre pour faire la mise au point. Je blague, c’est mon côté crèmerie d’en face qui remonte à la surface. Ce double proc drive un capteur 20mp, un poil plus grand que le précédent (18mp) mais c’est une taille convenable. En revanche c’est toujours de l’APS-C. Canon enfonce le clou, persiste et signe, là où Nikon prend la tangente et joue la carte du plein format. Ironie du sort, j’ai quitté Canon justement parce que 7D n’était pas fullframe et qu’à l’époque la seule alternative s’appelait EOS 5D Mark II, que j’avais utilisé un mois et viré manu militari de mon sac photo. Il faudra faire avec APS-C et son coeff multiplicateur de 1,6. Canon annonce 10 vues par seconde, ce qui en soit ne signifie pas grand chose, surtout si vous travaillez au format RAW. Si le buffer se remplit au bout de cinq secondes, on n’est pas plus avancé. La bonne nouvelle, en revanche, vient de l’autofocus. Premier contat, EOS 7D Mark II passe à 65 collimateurs (contre 19 le modèle précédent). Canon fait le choix intelligent de faire hériter son modèle APS-C de fonctionnalités de EOS 1Dx, comme EOS 7D héritait en son temps de specs de EOS 1D Mark IV. D’ailleurs 7D Mark II embarque le menu largement personnalisable dédié à l’AF de EOS 1Dx. Les plus septiques ne manqueront pas de faire remarquer un menu un peu trop personnalisable, où chaque type de photographie peut faire l’objet d’un réglage spécifique. Mais que Canon se préoccupe à ce point de la qualité de l’AF sur ses reflex est en soi une excellente nouvelle, évoquant un système autofocus extrêmement sophistiqué et un collimateur central de type double croisé à f/2.8 sensible en basses lumières jusqu’à -3IL. On notera que Canon parle bien de collimateur central, en clair cette fonctionnalité n’est active que sur le collimateur central, comme probablement la mesure de lumière. Un nouveau mode permet de switcher d’une config mono-collimateur en mode intégral sans quitter l’œil du viseur. Du côté des sensibilités, EOS 7D Mark II grimpe désormais de 100iso à 51,2Kiso, on se souvient que EOS 7D était déjà doué dans ce domaine en son temps. En mode vidéo, 7D Mark II produit du FullHD de 24 à 60p et reprend la technologie Canon AF CMOS à double pixel introduit sur un modèle précédent. Une sortie HDMI permet aux pros de sortir un flux vidéo vers un enregistreur externe. Pas de Wifi embarqué, Canon fait le choix du GPS et de la boussole numérique. On aurait aimé les deux, mais la place coûte cher sur ce type de reflex. Notez aussi la disponibilité d’un nouveau grip.
• Bien sous tous rapport. Oui mais…
Sur le papier, voilà un nouveau modèle d’EOS 7D qui me semble bien séduisant. Ce qui m’interpelle en premier lieu c’est de constater qu’au chapitre autofocus, Canon a mis les petits plats dans les grands. Révolue l’époque où la marque rouge nous répétait à l’envi que l’AF n’était pas sa préoccupation majeure à la sortie de 5D Mark II. Depuis, le discours a singulièrement changé, même si je suis de ceux qui sont convaincus que Nikon, sur ce terrain précis, fait nettement mieux. Ce qui me fait peur, c’est ce menu personnalisable directement hérité de EOS 1Dx. Pour ma part, si je dois passer deux plombes à paramétrer mon reflex pour qu’il me sorte un AF potable, non merci. Pour moi, un bon AF, c’est j’allume mon reflex, je sélectionne mes modes, je fais des photos et elles sont nettes, un point c’est tout. Et finalement, ce qui rend selon moi l’utilisation d’un boîtier comme 7D Mark II rédhibitoire, c’est ce paramètre qui avait provoqué mon départ de chez Canon, il y a quatre ans. Je viens du monde du 24*36 et pour moi un 100mm se comporte comme un 100mm, pas comme un 160. C’est en cela que je crois à la pertinence de l’offre de Nikon qui parie sur du plein format, beaucoup plus que celle de Canon, qui a sans aucun doute le souci de rentabiliser ses chaînes de production de capteur APS-C. Si cet aspect format du capteur ne vous gêne pas, je veux bien croire que vous serez satisfait de votre investissement. EOS 7D Mark II a du charme et beaucoup d’atouts, comme l’était son prédécesseur, déjà, en son temps.
• Canon EOS 7D Mark II sera disponible en novembre au prix public conseillé de 1799€
Patrice dit
Bonjour Hervé,
Oui c’est toujours de l’APS-C, pourquoi ? parce que Canon est « bloqué » (en quelque sorte) avec sa technologie des objectifs EF-S,
Par comparaison chez les jaunes sur les formats full frames on peut monter monter des objectifs dx sans avoir peur de casser le miroir, d’ailleurs sur les boitiers FX Nikon on peut passer en mode DX, les clients de Nikon le jour ou il passent FF savent qu’ils peuvent toujours utiliser leurs objo DX 😉
Chez les rouges, c’est une tout autre histoire, l’arrière des objectifs EF-S rentrent en partie (plus ou moins grande) dans le boitier, les miroirs des full frame étant plus grand peuvent heurter l’arrière de l’objo et se casser …
Au final Canon n’a pas vraiment le choix, soit il laisse tomber tout ses clients APS-C qui devront changer d’objectif et passer a des objo EF (bien plus cher, parce que bien plus gros) si 7D2 est full frame, soit ben c’est encore de l’APS-C, ou alors Canon, a un moment, doit faire 2 versions, une FF l’autre APS-C … mais la cela devient ridicule.
Enfin je crois que c’est une des raisons qui fait que les rouges sont « bloqués » avec l’APS-C
Grand fan de la manière dont tu écris tes articles (j’avoue avoir rigolé quelques fois), je te souhaite une bonne journée.
Perros dit
Chouette article comme d’hab !
Je pense cependant que l’aps-c est à double tranchant. Les gens qui font beaucoup de photos longues focales gagnent quelque peu avec l’aps-c. Je pense notamment au sport, à l’animalier.
Enfin je pense que l’aps-c peut séduire une certaine clientèle.
Pour ma part mon D800 me convient bien.