Nikon D4s. Le nouveau haut de gamme des reflex numériques
Voilà, c’est fait. Nikon vient d’annoncer un nouveau reflex haut de gamme, emmené par le processeur Expeed 4, un capteur de 16 mégapixels, 11vps. Et là vous me dites, on connaît, c’est Nikon D4. C’est vrai que la fiche tech de Nikon D4s ressemble à s’y méprendre à celle de son prédécesseur, à l’exception notoire d’une sensibilité annoncée de 400Kiso. Ça fait toujours joli sur une fiche tech, d’annoncer une grosse sensibilité, même si, entre nous, le premier reflex à avoir joué de cette corde sensible était Nikon D3s, il y a fort fort longtemps, plaçant la barre au delà des 100Kiso. Alors aujourd’hui, franchement, hein ? Quel photographe digne de ce nom vibre encore du neurone à l’annonce d’une telle spécification ? Sûrement pas moi en tout cas. Je me dis que si Nikon D4s peut me sortir une image propre et nickel à 6400 iso, ça sera déjà un exploit pour moi qui ne travaille aujourd’hui que très rarement à ce niveau de sensibilité. Je regarde la fiche technique et je me dis que sur les points visibles, Nikon a gardé le doigt sur la couture du pantalon. Entre D4 et D4s, en apparence, c’est kif-kif bourricot. Le processeur est un Expeed, la taille du capteur n’a pas bougé, la cadence en rafle est quasiment la même, l’ergonomie du boîtier c’est idem et même ce double logement qui continue d’héberger une carte XQD et une compact flash. Oui, Nikon D4s ressemble fort à son prédécesseur, vous dira-t-on. Comme toujours avec la marque jaune, il faut creuser plus profond et dépasser les simples apparences pour réaliser tout le chemin parcouru.
Nikon connaît ses clients, il les connaît bien, sur le bout des doigts. Quelle est, selon vous, la problématique d’un photographe du 21è siècle ? Elle est la même depuis toujours. Faire des photos nettes. Tout le temps, en toutes circonstances, par tous les temps, dans toutes les conditions. Ah ! L’autofocus. La mise au point automatique. Cette technologie qui fait que l’appareil photo est capable de faire le point tout seul, sans aucune intervention humaine, ça, mes amis, ça tient vraiment de la magie. Et c’est radicalement essentiel. Faire la mise au point et ne pas se tromper. Vous n’imaginez pas les sommes de calculs que cette opération, si simple en apparence, peut nécessiter de mise en œuvre et de technologies complexes. Que l’appareil photo numérique soit capable, à un instant T de réaliser que le focus est bon, que la mise au point est nette et qu’on peut autoriser le déclenchement. C’est fascinant et c’est vachement compliqué à mettre en œuvre. Si, si, croyez-moi. L’AF est une problématique tellement intense et essentielle que certaines marques, je pense à Canon sur son haut de gamme EOS 1Dx, ont dû penser un processeur uniquement dédié à cette tâche. Je vous passe les détails sur la fait que le reflex doit aussi analyser la lumière en même temps qu’il fait la mise au point et prendre un ensemble de décisions relatives à l’exposition, pour le photographe. C’est ce que d’aucuns désignent sous le terme de ghost in the machine. Résultat. La photo est nette et parfaitement exposée. Ou pas. De ce point de vue, il faut admettre que Nikon excelle en la matière et que la marque jaune a toujours eu une longueur d’avance, voire plusieurs, sur ses concurrents. L’ambition, avec Nikon D4s est simple. Aller au delà.
Est-ce que la promesse est tenue ? Je l’ignore, mais je pressens une évolution majeure. Je connais bien Nikon, suffisamment pour savoir que la marque sait parfaitement où elle va, dès lors qu’elle annonce des avancées technologiques sur un point qu’elle maîtrise déjà à la perfection, l’autofocus. Et là je découvre au fil des lignes la mention d’un nouveau mode autofocus zone groupée, je cite : « Le mode AF zone groupée surveille en permanence cinq différents champs AF, qui peuvent être décalés sur la matrice à 51 points en fonction des besoins. » Mazette ! Cinq différents champs AF ? Nikon enfonce le clou « Avec ce mode, vous pouvez suivre des sujets en mouvement rapide avec une précision exceptionnelle sur de longues distances, ainsi qu’améliorer nettement l’acquisition et l’isolation de l’arrière-plan lorsque vous photographiez des sujets relativement petits et proches d’un arrière-plan au contraste élevé. Le système AF du D4S est configurable en 9, 21 ou 51 points et sensible jusqu’à -2 IL (100 ISO, 20 °C).» Je ne vous fais pas un dessin. Les photographes qui ont l’impérieuse nécessité de réaliser le point de manière ultra pointue et très rapidement commencent à frémir. Partout où ça bouge, vite. Photo animalière, photo sportive, partout où il y a de l’action Nikon D4s va s’avérer radicalement indispensable. J’en connais quelques-uns qui vont casser leur tirelire…
Nikon connaît parfaitement les besoins de ses clients photographes. Acquisition de l’image : faire une mise au point exacte plus rapidement, plus efficacement. Conditions de prise de vue : sortir une image propre même dans des conditions de lumière difficiles, pouvoir travailler par tous les temps, dans toutes les conditions, pouvoir travailler en mode rafale à 11vps. Et puis des cerises sur le gâteau, comme la possibilité d’acquérir une balance des blancs ponctuelle en fonction d’une zone sélectionnée dans le cadre, un format RAW S dont j’imagine qu’il va faire des envieux et ce ne sont pas les propriétaires de D800 qui me contrediront, un port Ethernet Gigabit 100/1000TX. Plus vite, plus haut, plus fort, toujours. Et je ne parle même pas du mode vidéo full HD 50/60p. Nikon D4s hérite du meilleur de sa famille et demeure ce magnifique boîtier polyvalent, capable d’aller bosser sur tous les terrains. C’est un boîtier de rêve qui donne furieusement envie de l’emmener en ballade, histoire de voir ce qu’il a sous le capot. Et le plus tôt sera le mieux.
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