Ça vous dirait de tester des cartes Sony XQD sur votre Nikon D4 pendant les Charrues ? À l’autre bout du fil c’est Sony France qui me fait cette imparable proposition. Tester une nouvelle technologie sur un truc aussi maousse que les Charrues, est-ce bien raisonnable ? J’ai accepté sans plus d’enthousiasme que ça, mais l’occasion était vraiment trop belle pour ne pas saisir la balle au bond, d’autant que Sony France me proposait de tester ses deux types de cartes, le modèle 32Go en série H et le gros morceau, le must, la carte XQD 64Go en série S, celle qui bouffe de l’image à 168Mo/seconde, oui, vous avez bien lu. Cette carte cloue au pilori toutes les cartes compact flash qui se trainent (si j’ose dire) à 60Mb/seconde pour une Sandisk Extreme voire, dans le meilleur des cas, à 90 ou 100Mb/seconde pour une Extreme Pro. En même temps on imagine que si Nikon a décidé d’embarquer cette technologie signée conjointement avec Sony et Sandisk dans son reflex pro haut de gamme D4, c’est que la marque jaune a de bonnes raisons d’y croire. Plus performante, plus tassée, on imagine que le double lecteur XQD qui équipera la prochaine génération de reflex pros (Nikon D4s puis Nikon D5) permettra un gain de place appréciable. Mais revenons à notre réalité d’aujourd’hui. Le deal, avec Sony France, c’était de tester leur carte in situ dans les conditions du live. Et pour ça, que rêver de mieux que Kerampuilh, le festival des Vieilles Charrues et ses quatre scènes ? Je dois à la vérité de dire qu’au premier jour du festival j’étais pour le moins méfiant. J’avais donc paramétré le spot compact flash du Nikon D4 comme lecteur principal et utilisé la carte XQD 32Go en mode backup, histoire de tester en douceur. Le lendemain, faisant fi de la trouille qui habite naturellement tout photographe lorsqu’il teste une nouvelle technologie, j’ai décidé de faire confiance à Sony France et d’y aller à fond, en logeant la carte XQD 64Go et en la désignant sur le D4 comme carte principale. Je voulais voir et mazette ! J’ai vu.
• Nom de Zeus ! 168 mégabits par seconde ?!
Habituellement je bosse exclusivement en RAW mais sur les Charrues j’ai bossé en RAW + jpeg (fine) pour avoir un fichier directement utilisable, sans être contraint de passer par un processus de post prod, autant dire que dans ce cadre la vélocité présumée de la carte XQD est un avantage majeur. Véloce, le terme est lâché. C’est l’indubitable qualité de cette carte XQD, capable d’absorber un flux à la vitesse astronomique de 168Mb/seconde. Comme me le faisait remarquer un ami du NPS (Nikon Pro Service), on est dans des capacités d’écriture que nombre de nos disques durs n’ont pas ! Et là vous me dites ? Mais à quoi ça sert d’écrire aussi vite ? C’est pourtant simple. Je vous rappelle que Nikon D4 est capable d’engranger jusqu’à plus de 100 images RAW en mode rafale et que dans ce même mode rafale Nikon D4 peut travailler à dix ou onze images par seconde, il est donc possible, virtuellement, avec Nikon D4 de shooter sans discontinuer à 10 images par seconde pendant plus de dix secondes d’affilée, mais… Pour réussir ce prodige, il faut une carte capable d’absorber le lourd flux des fichiers RAW et c’est là que la carte au format XQD fait toute la différence d’avec les technologies existantes. Voilà pour la photographie. Un autre secteur est furieusement gourmand en débit et en espace disque, c’est la vidéo. Nikon D4, qui embarque des fonctionnalités vidéo étendues (enregistrement en full HD) est naturellement directement concerné, en offrant aux vidéastes la possibilité d’enregistrer un flux vidéo de manière fluide.
• XQD. Le must des cartes de stockages
Performance, vélocité, compacité. Sur Nikon D4 la carte XQD de Sony tient toutes ses promesses et va même au delà. J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette technologie, surtout pour la carte serie S de 64Go, une pure merveille capable d’engranger plus de 1600 fichiers RAW avec des sessions en rafale de plus de 100 fichiers RAW d’affilée sans broncher, sans saturer. Seul bémol, le prix de la nouveauté. En France, à l’heure où j’écris ces lignes, deux références sont disponibles, une XQD 16Go QDH16 (environ 200€) et une XQD 32Go QDH32 (environ 300€). Ces cartes de série H ont un un débit de 125MB/s. La carte Sony XQD 64Go que j’ai utilisée aux Vieilles Charrues sur mon Nikon D4 devrait être disponible en septembre en France pour un prix avoisinant les 500€. Cette carte XQD série S est actuellement le must en matière de carte de stockage, en affichant un débit pharaonique de 168MB/s. Un must que tous les propriétaires de boîtiers Nikon D4 se doivent absolument d’acquérir sans attendre et sans l’ombre même d’une hésitation, tant cette technologie XQD décuple les capacités et les performances du meilleur reflex pro actuellement disponible sur le marché.
• Test XDQ série S sur Nikon D4 : 126 fichiers RAW sans broncher
Nikon donne, dans sa doc officielle, le chiffre de 105 fichiers RAW maximum en mode rafale sur Nikon D4, j’ai voulu tester et savoir s’il est possible de monter au delà de cette limite. J’ai paramétré mon D4 au format RAW (compression sans perte), échantillonage 12 bits, 11 vues par seconde, sensibilité 100 iso, AF désactivé. J’ai pu shooter pendant une grosse dizaine de secondes et engranger 126 fichiers RAW. La performance de la carte XQD s’avère donc impressionnante à deux niveaux. Pendant la prise de vue, où son débit astronomique enregistre l’image à très haut débit et à l’issue de la prise de vue où sa capacité d’enregistrement des images du buffer à la carte fait aussi toute la différence avec les cartes compact flash « classiques ».
• Nikon D4 face à la concurrence de Canon EOS 1DX
Canon EOS 1DX affiche une prise de vues en rafale à 12 images par seconde (14 vps en mode ultra rapide), mais à y regarder de plus près, la capacité du nouveau boîtier pro de la marque rouge en matière d’enregistrement de fichiers au format RAW n’a aucune commune mesure avec la puissance de feu de Nikon D4. Selon Canon (cf la fiche technique de EOS 1DX en cliquant ici), le nouveau boîtier EOS 1DX dispose, je cite, du « mode de prise de vues ultra-rapide exceptionnel, permettant des rafales continues de 120 images au format JPEG large (36 images RAW). » La performance de 14 vps, c’est bien, mais tenir la distance sur la durée et le nombre de fichiers engrangés, c’est mieux. EOS 1DX, 14 vps, 36 images RAW. Nikon D4, 11 vps, 126 images RAW. Ite missa est (la messe est dite). En équipant son reflex pro du must des cartes de stockage, Nikon fait un pari sur l’avenir. Et on peut imaginer sans peine qu’à 168mbps, ce pari va s’avérer gagnant. Aucun doute possible. L’avenir de la carte de stockage s’écrit en trois lettres. XQD.
• en savoir encore plus sur la technologie XQD sur le site de Sony
Bulkogi dit
C’est vrai qu’on a tous besoin de prendre 1 million de raw à la suite 🙂
Bulkogi dit
Sacrée carte quand même ! Concernant la vidéo, quels pourraient en être les avantages ?