Depuis combien d’années j’envisage d’acheter un Leica M6 ? À dire vrai, je ne saurais trop le dire. Tout petit déjà, quand j’étais minot, je rêvais devant les exploits photographiques de mes aînés, de Cartier-Bresson à Larry Burrows. Le temps a passé – vite, tellement vite – et je n’ai jamais approché la marque de Wetzlar.
Pour moi, ce fut Canon et son mythique F1n, une marque pour laquelle j’ai gardé un sincère attachement. J’ai bifurqué vers Nikon, il y a quinze ans, à la faveur du D3s, le magnifique. Je gardais pourtant en tête le jour où, ne pouvant plus porter le poids des ans autant que le poids de mammouth de mon Nikon Z9, je me déciderais enfin à franchir le pas. Ce jour-là est arrivé, mais bizarrement pas avec un Leica…
Leica M6. Petit Prince argentique.
• De Canonet QL17 à Leica M6
J’étais amusé à l’idée de tester la visée télémétrique. Quand on vient, comme moi, de la visée reflex puis de la visée réelle (avec Nikon Z), passer à la visée télémétrique relève de la gageure. C’est donc avec le petit et modeste Canonet QL17 GIII que j’ai fait mes premiers pas dans ce monde inconnu. Je ne risquais pas grand-chose, si ce n’est de tomber sur un vendeur un peu roublard qui m’a vendu un appareil à réviser entièrement. Bref, le Leica des pauvres m’a coûté sensiblement plus que prévu, mais je ne regrette rien. Avec lui, j’ai découvert le plaisir de la visée télémétrique.
Mais j’ai aussi rapidement réalisé toutes les limites de ce petit appareil, largement commercialisé dans les années 70 pour une clientèle mainstream. C’est en évoquant ces limites avec mon ami Guy Chuiton, photographe brestois et Leicaïste convaincu depuis des lustres, que le projet d’acquérir un Leica M6 est ressorti du placard.
• Premiers pas dans un autre monde
J’ai eu la chance de pouvoir tester moi-même Leica M6 pendant une semaine (merci encore Guy !). Je ne vous fais pas un dessin. Passer du viseur d’un Canonet QL17 à celui d’un Leica M6, c’est accéder à un autre monde. Ce monde dont j’avais rêvé, que j’avais sans doute peut-être un peu fantasmé pendant tant d’années, était là, entre mes mains et sous mes yeux.
Inutile de le dire, mais j’ai immédiatement perçu la pertinence de cet appareil légendaire. Une ergonomie sans faille autorisant une prise en main des plus confortables, un viseur d’une clarté infinie, un télémètre d’une précision extrême et un système de couplage vitesse diaph d’une simplicité biblique !
• Bref. J’ai acheté un Leica M6.
Je n’ai guère mis de temps pour savoir que j’avais trouvé l’appareil photo avec lequel j’avais envie de refaire de l’argentique. Il ne demeurait qu’un seul écueil, de taille : son prix. Il y a quinze ans, lorsque je fréquentais le site Summilux à la recherche (déjà) d’un M6, celui-ci se négociait autour de 1000€. Aujourd’hui, ce prix a plus que doublé, voire triplé dans certains cas… Pour ma part, j’ai eu la chance de pouvoir acheter mon Leica M6 à un collectionneur passionné et à un prix raisonnable. D’autant plus que mon exemplaire est (quasi) neuf.

Mon Leica M6 et son optique Zeiss Sonnar 50mm f/1,5. Deux légendes pour le prix d’une.
Restait à trouver une optique. J’ai choisi Zeiss Sonnar 50mm f/1,5, une focale standard dont les qualités optiques ne sont plus à démontrer.
• En conclusion
Voilà, tout est dit. Il y a de nombreuses années, je me disais qu’un jour, quand je serais vieux, j’aurais un Leica. C’est fait. Je ne vais pas pour autant laisser mon matériel Nikon numérique dormir dans l’armoire. Deux mondes que rien n’oppose et un dénominateur commun, faire de l’image. J’ai une pensée pour le gamin que j’étais, déjà passionné de photographie, qui rêvait d’images et d’aventures. Un rêve de gosse, ça n’a pas de prix.
• cet article n’est pas sponsorisé
• En préparant cet article, je retrouve cet article, écrit en 2010, au titre prémonitioire : Cinq raisons de d’offrir un Leica M à Noël. Ou pas.
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