En regardant aujourd’hui mon Canonet QL17 je me dis que la photo argentique, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Si, comme moi, vous y avez goûté dans votre prime jeunesse, vous me comprenez. Mais si vous êtes plus jeune, vous avez peut-être eu envie d’essayer, que vous soyez de la génération Z ou de celle d’avant. Bref, l’argentique, la pellicule, ça a quelque chose d’un peu magique, un tour de passe-passe dans la chimie des sels d’argent. Rien à voir avec le numérique, ici tout est différent, le tempo, la respiration, le modus operandi.
Pour peu que vous ayez envie d’aller plus loin dans cette belle aventure, vous pouvez aussi développer vous-même votre pellicule, ce qui ajoute encore un peu plus à la magie. Pour partir à la découverte de ce monde, vous allez avoir besoin d’un appareil photo et d’une pellicule et c’est tout. En fait, des boîtiers argentiques, il en existe des tonnes sur le marché de l’occasion, mais attention ! Cette aventure peut vous coûter cher, si vous n’y prenez garde. C’est ce qui m’est arrivé avec l’achat de mon Canonet QL17 GIII…
Canonet QL17 GIII. Récit d’une aventure
• QL17 GIII, le Leica du pauvre.
Qu’est-ce qui m’a pris de vouloir acheter un Canonet QL17 GIII ? Le parfum de l’aventure, mâtiné de nostalgie, sans doute. Ce charmant petit boîtier, produit par la marque rouge au début des années soixante dix, dispose d’une visée télémétrique. D’ailleurs on le surnomme « le Leica du pauvre », une dénomination assez grotesque sur laquelle on ne va pas épiloguer. Je pense que ce qui m’a attiré, n’ayant jamais fait de photo avec un télémétrique c’est justement ce type de visée. Ça et cette dégaine définitivement inimitable. Me voilà donc parti en chasse pour trouver le Canonet QL17 de mes rêves. Une proposition a attiré mon regard, sur un site bien connu de petites annonces.
Le vendeur présentait son boîtier comme étant – je cite – « en parfait état, near mint, acheté au Japon via eBay, quasi aucune rayure ou usure, objectif impeccable, fonctionne parfaitement bien. » Connaissant le sérieux des vendeurs japonnais et misant sur la bonne foi du vendeur, j’ai acheté ce boîtier. Je n’ai pas mis longtemps à réaliser que je m’étais fait avoir dans les grandes largeurs, dès la réception du Canonet QL17. Le viseur était poussiéreux, le voyant télémétrique quasi inexistant, les mousses avaient été changées à l’arrache et il y avait suffisamment de champignons sur l’optique pour faire une omelette. En clair, je m’étais fait avoir en beauté.
• L’avis de l’expert
La seule solution c’était de confier le boîtier à un expert ès QL17. Sur le conseil de Romain, de chez Analog Repair, qui m’avait vendu un superbe Canon Demi EE17, j’ai contacté Léo Germain qui tient la boutique Platyphoto à Lyon et je lui ai envoyé, non sans une bonne dose d’angoisse, mon Canonet QL17 GIII. L’avis de l’expert a confirmé mes craintes, une révision complète de l’appareil était nécessaire, incluant le démontage complet, pour accéder notamment au nettoyage de l’optique. Je vous épargne les détails. Léo Germain a fait un boulot de dingue sur ce boîtier.
• Révision complète du QL17 GIII
Le viseur a été nettoyé, un patch transparent a été ajouté, rendant le télémètre parfaitement visible. Les mousses d’étanchéité ont été refaites, les vitesses ont été recalibrées, le système de mise au point entièrement revu, l’objectif nettoyé, etc… Un point particulièrement appréciable, une diode a été ajoutée sur le circuit de la cellule, afin d’abaisser la tension à 1,35v ce qui permet d’utiliser une pile de 1,5v en lieu et place des piles zinc air qui se déchargent à vitesse grand V. La touche finale étant le remplacement du gainage qui donne à mon Canonet QL17 GIII un petit air de boîtier neuf tout droit sorti de chez Canon.
• Canonet QL17 GIII est un petit boîtier de rêve
Quand j’ai passé l’œil dans le viseur de mon Canonet QL17, j’ai eu une grosse émotion. J’avais souvent entendu parler de la luminosité de la visée, de l’efficacité redoutable de la visée télémétrique. C’est tellement vrai ! Quand on vient comme moi de la visée reflex ou de la visée réelle, la visée télémétrique vous propulse dans un autre monde, sans même évoquer la discrétion du déclenchement.
Que dire d’autre ? Il faut évoquer la facilité de chargement du film, le système QL signifiant Quick Launch (chargement rapide). La qualité de l’optique embarquée, un 40mm très lumineux ouvrant à f/1,7, un mode priorité ouverture débrayable, une sensibilité montant à 800iso, une plage de vitesse de 1/4 à 1/500è (et pose B), un retardateur, … En somme un petit boîtier argentique de rêve qui ravira les photographes de rue, entre autres.
Cerise sur le gâteau, j’ai trouvé une bague d’adaptation de 48mm permettant de monter sur l’optique toute la gamme de filtres Cokin série A, les mêmes que ceux que j’utilisais quand j’étais gamin. Avec ces filtres, qu’on trouve d’occasion à deux francs six sous, il y a de quoi s’amuser, explorer, tenter des prises de vue différentes. En conclusion, rendre la photographie encore plus ludique et fascinante !
• Merci à Léo Germain aka Platyphoto à Lyon d’avoir sauvé mon Canonet QL17 GIII. Léo vend également sur sa boutique en ligne ce type de boîtiers (entre autres) entièrement révisés et parfaitement fonctionnels, eux !
Vous cherchez des infos sur un boîtier argentique, je vous conseille le groupe facebook Matériel photo argentique d’occasion