Le poids des mots. Le choc des photos. C’était le slogan de Paris Match, il y a quelques années. Parfois une photo ne nécessite pas de mots, elle se suffit à elle-même. Des photos comme ça, j’en ai croisé quelques unes. Des clichés de Cartier-Bresson, des photos de guerre du Vietnam de Larry Burrows, dont c’était hier l’anniversaire de sa disparition, le 10 février 1971. Les photos de Doisneau, de Sabine Weiss. Des portraits d’Antoine Le Grand, des clichés de concerts de Claude Gassian. La photo de Mark Spitz (par Sven Simon), détenteur de sept médailles d’or aux Jeux Olympiques de Munich en 1972, est restée à jamais gravée dans ma mémoire.
Le choc des photos. Tobias Schwarz, AFP Berlin
Plus récemment, en 2009, la photo de l’ours au clair de lune, réalisée par Vincent Munier, est aussi à classer dans le rayon le choc des photos. J’avais découvert ce cliché au Salon de la photo, sur le stand Nikon. Le choc des photos et pas seulement. Pour la première fois, un reflex numérique affichait une valeur de sensibilité que nul n’aurait cru envisageable à l’époque. Plus de 100Kiso, c’était tout simplement de la science fiction. Quand j’ai vu passer la photo de Tobias Schwarz, j’ai immédiatement cherché à connaître le matériel engagé, même si j’avais déjà ma petite idée…
• Nikon Z9. Évidemment.
Tobias Schwarz est photographe à l’AFP de Berlin. Il est donc équipé en Nikon. Dans l’interview qu’il a accordée à France 3, il explique les circonstances de cette prise de vue et dévoile, sans surprise, qu’il a utilisé Nikon Z9 : « J’ai pris cette photo avec un Nikon Z9, vitesse d’obturation 1/32000 et 120 images par seconde, objectif 180-400… » Par un heureux hasard, la photo représente Quentin Fillon, sportif français (cocorico), champion olympique de biathlon.
Comme on dit dans le jargon des photographes, c’est dans la boîte. Ce cliché est absolument, définitivement parfait. Propre, piqué et précis, cadré au cordeau. Je ne saurais vous dire à quelle vitesse sort une balle du fût du canon et encore moins le temps qu’il met à refroidir (pour paraphraser Fernand Raynaud qui faisait beaucoup rire ma grand-mère). Tobias Schwarz a réussi l’exploit de capturer cet instant qu’un œil humain ne peut percevoir. La flamme, le sillage, la balle. Hallucinant ! Une prise de vue soigneusement préparée par Tobias qui le dit lui-même : « Obtenir cette image a été un mélange de chance, d’expérience, de timing, et de technologie. »
• Le choc des photos et d’un matos d’exception
Nikon Z9, capable de shooter à 120fps et à 1/32000è de seconde en tandem avec une optique d’exception. Le fantastique Nikkor 180-400mm f/4, optique premium s’il en est, que j’avais testé aux Vieilles Charrues. C’est drôle, avec le recul, je me souviens parfaitement du moment où j’ai découvert Nikon Z9, l’année dernière. Mon interlocuteur avait évoqué 20fps en full RAW et un mode 120fps en jpg 11mp. J’avais relevé la tête : « Pardon ? Combien tu dis ? » Ouaip ! 120fps… On imaginait alors les clichés que ce type de performance technologique permettrait de réaliser. Quelques mois plus tard, Tobias Schwarz nous apporte la réponse.
• crédit photo : Tobias Schwarz, AFP Berlin
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Krzysztof dit
amazing shot!!
Sarazo dit
Bonjour,
Merci une nouvelle fois pour ce billet fort opportun.
En lisant votre billet, je m’amuse de l’article d’un célèbre magazine photographique qui teste le Z9 ce mois-ci et qui réussit à prouver qu’un réflex peut être plus réactif que le Z9… en coupant les cheveux en 1/32.000 ! Inutile de préciser que je ne suis pas vraiment dans la cible de ce magazine un peu archaïque…
Bien au contraire je suis impatient de recevoir le mien.