Voici un nouvel opus de la collection – remarquable – Masters of photography publié aux éditions Eyrolles. Un an après l’ouvrage consacré à Joel Meyerowtiz dans la même collection, voici le condensé de la master class consacrée à Albert Watson. Vous ne connaissez sans doute pas Albert Watson, mais je veux bien parier que vous avez déjà vu passer un de ses clichés. C’est d’ailleurs le propre des photographes. Être connu pour avoir saisi un instant, une image passée à la postérité. On a tous en tête une photo qui a fait plusieurs fois le tour de la mémoire collective. Une photo qui existe, par ce qu’elle représente, ce qu’elle véhicule. Des photos de Watson, je veux bien parier que, comme moi, vous en connaissez quelques-unes. Des images qui vous ont percuté, ému, amusé. Elles sont là, pour toujours dans votre mémoire, dans notre inconscient collectif. Ces photos, qui font partie du patrimoine de l’humanité sont l’œuvre d’artistes photographes, comme Albert Watson.
Albert Watson. Master class.
• Le portrait selon Watson
Impossible d’évoquer Albert Watson sans égréner ses cultissimes portraits, à commencer par celui d’Andy Warhol qui a été choisi – à juste titre – pour illustrer la une de ce livre. On est saisi par la puissance de l’image, par sa perfection. Il n’y a rien de critiquable dans la construction de l’image. On ne se demande même pas mais comment a-t-il fait ? D’ailleurs, pour reprendre un propos d’Albert Watson, une image c’est 80% de créativité et 20% de technique. C’est le propre du génie de Watson. Cette photo de Warhol, réalisée en 1983, est définitivement intemporelle. Comme le sont, d’ailleurs, la plupart des portraits qu’il a réalisés.
• Des portraits mythiques
Watson a eu dans son viseur David Bowie, pour une série de portraits mythiques. De très nombreux artistes de la scène anglaise ont par ailleurs posé pour ce photographe écossais. Mais la photo emblématique signée Albert Watson est indubitablement le portrait du co-fondateur d’Apple, Steve Jobs. La réussite de ce cliché va bien au delà de la maîtrise technique, de la pose et même du personnage emblématique de la firme de Cuppertino. Ce portrait, c’est le reflet d’une âme, d’une personnalité qui a façonné une industrie par bien des aspects. Le talent d’Albert watson est bien là. Saisir en un court instant la quintessence de son modèle.
Naturellement, lorsqu’on est soi-même photographe, professionnel ou amateur peu importe, et qu’on est saisi par une image, on ne peut s’empêcher de gamberger. Comment a-t-il fait ? Je pense toujours à cette photo d’Alfred Hitchcock, prenant la pose et tenant une oie déplumée. Détail des plus cocasses, l’oie est affublée d’un nœud papillon, un détail qui confère à l’image un côté définitivement surréaliste. Je me suis toujours demandé le dialogue qui s’est instauré entre le photographe et le maître du suspens pour réaliser ce cliché. Une constante revient et ce dans tous les clichés de Watson, une constante élémentaire, je cite. « Vous devez aimer et vous intéresser à la personne que vous photographiez. »
• Photographiez, photographiez encore
Ce livre passionnant est une mine de conseils, tous plus judicieux les uns que les autres, pour tous les photographes, des plus expérimentés aux débutants néophytes. Ce n’est pas un livre de recettes miracles pour réaliser le cliché parfait (spoiler : ce livre n’existe pas). En revanche la lecture de Une vision de la photographie par Albert Watson va vous apporter des clés pour vous aider dans le cheminement qui peut vous permettre d’aboutir à réaliser le cliché dont vous avez envie. Rapidement ? On ne va pas se mentir, sûrement pas. Mais pour paraphraser Watson lui-même, soyez à l’affût et les clichés viendront à vous. Finalement, le meilleur conseil de Watson c’est de faire des photos, encore et encore. « Quand vous commencez, il faut prendre cent photos par jour : photographiez, photographiez encore, puis analysez l’image. »
• Une vision de la photographie Albert Watson collection Masters of photography publié aux éditions Eyrolles.
• voir le site d’Albert Watson
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