Voilà, c’est fini. Je termine mon parcours avec Nikon D500, un long chemin entamé avec ce merveilleux petit reflex, il y a plusieurs mois. J’ai eu le privilège de pouvoir tester ce reflex en configuration « comme si ». Comme si D500 faisait partie de mon matos, comme si c’était un de mes boîtiers de travail. J’ai besoin de ne pas me sentir dans l’urgence quand je teste un matériel. Besoin de pouvoir me payer ce luxe de le poser sur une étagère et de ne rien faire. Je déteste être pressé par le temps, le timing, l’horloge, la dead line. Prendre du temps, assimiler le matériel, le laisser vivre. Je ne suis pas un rat de laboratoire, je ne teste pas un matos en photographiant des mires ou des billets de banque. Je suis photographe dans l’âme et quand je teste un matériel, j’ai besoin de l’emporter avec moi, qu’il m’accompagne, qu’il aille au charbon. Nikon D500, je lui en ai fait voir de toutes les couleurs, je l’ai poussé à son ultime limite, ses derniers retranchements. Des limites, il en a, certes, mais je n’hésite pas à dire que ce reflex professionnel est sans nul doute l’un des meilleurs jamais produits par la firme nippone. Retour sur un banc d’essai qui aura duré des mois. Verdict sans appel. Nikon D500 est un putain de reflex.
Nikon D500. L’héritier
• Le boîtier backup par excellence
Il n’est pas de hasard. Si Nikon D500 a été adopté par de très nombreux photographes professionnels, c’est parce qu’il est blindé de qualités. Certes il n’est pas doté d’un capteur plein format. Cette caractéristique, qui pourrait être assimilée à un défaut rédhibitoire pour certains photographes qui ne jurent que par le sacrosaint fullframe (suivez mon regard), devient un véritable argument. Dans de nombreux cas, Nikon D500 est utilisé en complément d’un reflex plein format monobloc, comme Nikon D4s ou Nikon D5. Son format DX devient un formidable argument, mais pas seulement. Bien sûr, le coefficient multiplicateur de 1,5 qui pousse un 70-200mm en 105-300mm permet au photographe de dépasser la limite. Pratique dans de nombreux cas de figure, en animalier, en photo sportive mais aussi en liveshot. Sans compter que le mode crop permet encore un peu plus de gagner en cadrage, d’autant que la taille du capteur de D500 (20,8mp) permet un certain confort à ce sujet. Mais au fond, le plus important, c’est à l’intérieur que ça se passe.
• Des specs héritées de Nikon D5
Nikon D500 est léger, véloce, performant. Les ingénieurs de chez Nikon n’ont pas lésiné sur la recette, ils ont mis le paquet en tapant allègrement dans les specs de leur flagship, Nikon D5. Le petit frère embarque donc le même processeur (Expeed 5), le même module autofocus adapté à la configuration DX. Inutile de vous faire un dessin. En matière de mise au point, Nikon D500 est au top, avec ses 153 collimateurs répartis sur toute la largeur du (somptueux) viseur. Il n’y a rien à dire à ce sujet, l’autofocus de Nikon D500 est simplement bluffant. Seul bémol, le collimateur actif ne reste pas allumé comme sur D4s. Mais en mode AF-C suivi 3D, c’est la fête ! Est-ce que ça explique pour autant que j’ai délaissé mon D4s au profit de Nikon D500 pendant toute la période de test ? Bien évidemment. Parce que, non content de savoir s’adapter à tous les besoins, Nikon D500 a une énorme qualité et non des moindres. Son poids.
• Rikiki mais maousse costaud
J’ai souvent dit qu’en utilisant Nikon D500, j’avais l’impression d’être en vacances. Si vous avez travaillé avec un reflex du calibre de D4s ou D5 vous savez de quoi je parle. En comparaison, D500 est un poids plume. Montez lui un petit Nikkor 50mm f/1,4 et savourez le plaisir de partir en ballade. Sauf qu’avec lui, j’ai bossé. j’ai absolument tout fait avec Nikon D500. Du corporate, du packshot, des portraits, du live, du paysage, … No limit. Rien ne l’arrête, il sait tout faire, il est à l’aise partout. Je l’ai associé à mes optiques Nikkor habituelles, en particulier le 24-120mm f/4 qui est mon optique de référence. Il m’est arrivé aussi de travailler avec les deux boîtiers, notamment en liveshot sur certains concerts durant Atlantique Jazz festival. Selon les cas, j’ai alterné les optiques 70-200 et 24-120 sur Nikon D4s et Nikon D500. En prode, les résultats étaient si équivalents, qualitativement, que j’étais obligé de jeter un œil aux métadonnées pour savoir avec quel reflex le cliché avait été tapé. Idem aux Vieilles Charrues. J’ai utilisé Nikon D500 en tandem avec mon Nikkor 70-200mm sur le concert lumineux de Jean-Michel Jarre. Résultat, des images parfaitement piquées, équilibrées avec une densité de couleurs assez dantesque.
• Nikon D500 a des défauts, comme tout le monde
Nikon D500 est-il exempt de défauts ? Si vous connaissez un appareil photo totalement exempt de défauts, faites-moi signe ! Non, bien sûr qu’il a des défauts. Par exemple, il faut éviter de pousser la molette des iso au delà de 3200. J’ai testé à 5000iso, c’était encore dans la limite du correct, de l’acceptable, mais ne confondez pas D500 avec un D5. Si vous vous aventurez à 12800iso vous allez au devant de sérieuses déconvenues. Le bruit est affreusement perceptible. Quoi d’autre ? Le collimateur qui ne reste pas allumé en suivi 3D. Et l’absence de grip pour travailler en mode portrait. Et la batterie, qui est un peu limitée en nombres de déclenchements. Sur ces points, un reflex avec les qualités de Nikon D500, un grip intégré, la capacité à monter à 12800iso sans un poil de bruit avec en prime un capteur fullframe et une batterie quasi inépuisable, ça porte un nom. Nikon D5. Mais c’est pas le même prix.
• Nikon D500. Il va plaire à tout le monde
Nikon D500 est un reflex universel qui a de solides arguments pour plaire à tout le monde. Le photographe pro va trouver en lui le parfait matériel de backup, léger, qui ne prend guère de place dans le sac, tout en étant ultra performant. À ce propos, j’ai adoré embarquer D500 et le loger dans la poche droite de ma veste Carhartt, mon Nikkor 24-120 logé dans la poche gauche. La compacité et la légèreté sont de solides argument de D500. Le photographe passionné, amateur éclairé va lui aussi être comblé. Nikon D500 produit des images d’une grande intensité, il est véloce, il embarque un AF de dingue (153 collimateurs sur toute la largeur du viseur), un mode rafale performant, un mode Q (silencieux) extrêmement soft, un double slot XQD et SD. Sans oublier le capteur de 20,8mp qui permet une grande latitude dans le recadrage, si besoin est. Nikon D500 plait à tout le monde et ce n’est pas la moindre de ses qualités.
• En conclusion, un grand oui.
J’ai vraiment passé du bon temps avec ce « petit » reflex et je l’avoue, il va beaucoup me manquer. Je m’étais habitué à sa présence discrète, au milieu de mon matériel. Si l’on a longtemps cherché le successeur du mythique Nikon D300, c’est bien lui, Nikon D500. Je réalise que je n’ai même pas évoqué certains détails d’ergonomie qui le rendent incroyablement sexy ! Son écran tactile, inclinable, que j’ai si souvent moqué, s’est avéré hyper pratique en prise de vue audacieuse, en photo comme en vidéo, à bras tendus en mode liveview ou au contraire au ras du sol. Voilà bien, finalement, l’argument majeur de Nikon D500. Sa polyvalence. Il sait tout faire, c’est un reflex performant et tout public, léger et discret, convenant aussi bien au pro aguerri qu’au débutant en quête d’un très bon premier reflex. Last, but not least, son prix, inférieur à 2000€. Une merveilleuse idée cadeau de Noël.
• merci à Nikon France, en particulier au NPS (Nikon Pro Service) pour leur soutien et leur patience.
• Comme toujours, cet article n’est pas sponsorisé, mais si vous voulez m’offrir un D500 à Noël je ne dirai pas non…
• Un long dimanche de fiançailles est le titre du film de Jean-Pierre Jeunet, adaptation cinématographique du roman du même nom de Sébastien Japrisot.
David Gontier dit
Bonjour Hervé,
Super test du D500!
J’hésite justement à en prendre un en deuxième boitier; mais j’hésite avec un D3s d’occas. Tu conseillerais quoi sachant que ce serait pour du reportage et un peu d’animalier, qu’il me faut un boitier robuste et fiable (je bosse en afrique et je rentre pas souvent en france et ici pas de revendeur ou de service après vente…).
J’ai déja un FF et le parc d’objo qui va avec.
Merci d’avance.
Hervé LE GALL dit
@david Aucune hésitation ! Un D500 sans l’ombre d’un doute. Et désolé pour le retard dans la réponse 😉