Depuis que je travaille avec du matériel Nikon, la marque jaune m’en a fait voir de toutes les couleurs. En sept années de relation avec Nikon, j’ai eu le privilège de tester ce qui se fait de mieux en matériel photo de la marque. Du boîtier reflex plein format ou APS-C, aux optiques Nikkor premium et même du mirrorless Nikon One, j’en ai vu passer des matos entre mes mains. L’an passé, on m’avait confié un D500 pour les Vieilles Charrues 2016 et je m’étais retrouvé avec trois reflex sur les bras. Deux Nikon D4s et un Nikon D500, c’était un de trop, donc D500 était resté dans l’armoire. Erreur monumentale de ma part, j’en conviens. Cette année, changement de stratégie. Une petite tendinite au bras gauche m’a convaincu de voyager léger. J’ai donc décidé d’embarquer une config light. Mon D4s et mes deux optiques de prédilection (Nikkor 24-120mm f/4 et Nikkor 70-200mm f/2.8 VRII) et en complément un Nikon D500. Un choix qui s’est avéré extrêmement judicieux, car D500, sous des apparences assez anodines de petit reflex de base cache en réalité une liste de specs longue comme le bras et une puissance absolument monstrueuse qui va se révéler pertinente au fil des quatres jours passés à shooter le plus beau festival de France.
Nikon D500. L’héritier.
• D500. Petit mais maousse costaud
Évidemment, la première chose qui frappe, quand on prend Nikon D500 en mains, c’est à la fois sa taille et son poids. Surtout quand, comme moi vous êtes habitués à traîner un gros D4s ou un D5. Passer à Nikon D500, pour un photographe, c’est comme partir en vacances, on a l’impression de ne rien avoir dans les mains, tellement ce petit reflex est léger. Mais avec Nikon D500, la légèreté n’est qu’apparence et pour s’en convaincre, il suffit de regarder l’ergonomie, les specs et de dérouler les menus. Alors soyons clair. Ce petit reflex embarque une liste de fonctionnalités complètement dingue, en clair il a à peu près tout piqué à son grand frère, Nikon D5, tout en les adaptant à sa morphologie de reflex APS-C. Et là je vous entends déjà me dire ? C’est pas un fullframe, c’est donc pas un boîtier pro ! C’est une erreur que j’aurai pu commettre il y a quelques semaines, avant d’emporter avec moi ce petit monstre de puissance et de vélocité, sur le tendre gazon de Kerampuilh. Oui, Nikon D500 est calibré comme un boîtier professionnel et ce n’est pas pour rien qu’il a immédiatement séduit de nombreux photographes professionnels. Nikon D500 est un petit reflex, certes, un APS-C certes, mais c’est un boîtier pro. Et la suite va me prouver que j’ai raison.
• Les sujets qui fâchent
Mais, si vous le voulez bien, commençons par les sujets qui fâchent. Dans la fosse de la scène Grall, aux Vieilles Charrues, j’ai croisé un photographe de renom, professionnel équipé en Nikon, qui a acheté un D500 dès sa sortie. C’est donc un utilisateur averti qui m’a donné son ressenti et parmi les défauts de D500, il en cite deux qui l’ont agacé. Le premier, c’est que le collimateur ne reste pas allumé en rouge en mode AF-C suivi 3D. Le premier collimateur actif est allumé, les suivants ne le sont pas, ils apparaissent en noir. Quand on est habitué à cette fonctionnalité sur D4s ou D5 c’est prodigieusement agaçant. Le second point, c’est l’absence de grip, pas tant pour l’autonomie que la prise de vue en mode portrait. Pour le reste, il n’y a quasiment rien à dire, Nikon D500 fait le job. J’ai été étonné du ressenti de ce photographe, il a mis le doigt sur les deux défauts majeurs de Nikon D500. Renseignement pris auprès de Nikon, l’allumage des collimateurs pourrait éventuellement être rectifié par une nouvelle version du firmware. Quant au grip, il suffit d’en ajouter un et là, Nikon D500 devient un quasi modèle de perfection.
• Une zone AF dantesque
Le bla-bla, la liste de specs, tout ça c’est bien joli mais en photographie on se moque des moyens, ce qui importe c’est le résultat. Je n’ai pas mis longtemps à comprendre mon bonheur, dès la première prise de vue en liveshot. Un viseur clair, une optique 70-200mm qui, par la grâce du format APS-C se mue en 105-300mm f/2.8, un mode rafale paramétré à 5fps. La veille des Charrues, j’ai passé une heure à paramétrer D500 exactement comme mon D4s pour qu’il se comporte comme lui et que je ne perde pas mes automatismes. J’ai donc eu entre les mains un petit frère de D4s ou plutôt un petit D5. Naturellement, là où j’attendais Nikon D500 au tournant, c’est au chapitre de l’autofocus et là, mes aïeux, je n’ai pas été déçu du voyage. Réglé en mode AFC-C suivi 3D, avec un temps de ré-acquisition rapide, 153 collimateurs répartis sur toute la largeur du viseur et quasiment toute la hauteur, que voulez-vous que je vous dise ? On peut juste se dire que si Expeed ne fait pas le job on va être aux fraises ! Seulement voilà. Expeed 5 fait le job. Non content d’afficher une zone de couverture AF dantesque, ce petit démon est d’une vélocité sans pareille. Dans le viseur, c’est la fête ! Travailler avec Nikon D500 en liveshot est absolument jouissif. Je n’avais jamais vécu de telles sensations avec un reflex comme avec Nikon D500. Quand je suis sorti de la fosse après le premier concert, je n’avais qu’une pensée en tête. OK. J’en veux un.
• Nikon D500. Une partie de plaisir
Les Vieilles Charrues n’auront jamais aussi bien porté leur nom de festival. J’ai vécu quatre jours absolument éblouissants, époustouflants. C’est un peu grâce à Nikon D500 qui m’a littéralement bluffé, mais aussi grâce à la présence du NPS à nos côtés, pendant quatre jours. Les experts Nikon Pro Services ont apporté leur soutien technique et matériel à l’ensemble des photographes équipés en matériels Nikon, remplaçant ici une gomme, nettoyant là un capteur. Sans oublier leur bonne humeur, très communicative. Moi, pendant quatre jours, j’ai vécu une expérience comme j’en souhaite à tous les photographes. Mon D4s a ronronné comme il sait le faire toute l’année, mais avec Nikkor 200-500mm f/5.6 j’ai shooté des images assez incroyables. Sur Nikon D500, le plaisir est décuplé. On passe alors à Nikkor 300-750mm f/5.6 avec une stab de dingue et une vélocité qui va avec. Quant à la dynamique des images produites par ce tandem infernal, elle est simplement à tomber. J’ai seulement regretté de ne pas disposer d’un écran 27 pouces 5K pour visualiser mes clichés avec Capture One Pro 10 ! Sans oublier qu’avec la taille du capteur (20,8mp), les amateurs de crop vont pouvoir s’en donner à cœur joie. Bref. Nikon D500 en trois mots ? Plaisir, plaisir, plaisir.
• D500. Petit monstre de puissance.
Vous avez envie d’un Nikon D500 mais vous vous tâtez ? Arrêtez de vous tâter et foncez donc vous acheter un D500 ! De mémoire de photographe, parmi tous les matériels que j’ai pu tester, toutes marques confondues, Nikon D500 est dans le haut du classement. C’est un reflex merveilleux, capable d’aller très loin, de produire une image d’un dynamisme époustouflant, extrêmement véloce et littéralement bluffant dans sa capacité à accrocher le focus, même en basses lumières. Comme il a emprunté le module AF du grand frère Nikon D5 et qu’il l’adapte à son format APS-C, la pertinence de son AF s’en trouve décuplée. Voir le collimateur se balader en temps réel sur toute la largeur du viseur, je ne vous fais pas un dessin. C’est énorme. Ce petit reflex n’est pas un boîtier backup, c’est une autre approche de la prise de vue, le complément parfait d’un D5 ou d’un D4s. D’ailleurs j’ai presque honte de dire « petit reflex » tant Nikon D500 est un grand reflex, doté de fonctionnalités qui ouvrent au photographe de formidables perspectives et je ne parle que de photographie, il est tout aussi monstrueux en vidéo. Un grip est fortement conseillé, surtout si vous avez l’habitude de travailler en mode portrait. Last, but not least, offrez à votre D500 une optique digne de ce nom, en clair montez du Nikkor. Pour le reste, le bonheur est garanti, à un prix très attractif. On a longtemps cherché le successeur du mythique Nikon D300s. L’héritier, c’est lui.
• photo d’illustration : Jean-Michel JARRE, festival des Vieilles Charrues, 15 juillet 2017 (Nikon D500, Nikkor 70-200mm f/2.8 VRII, 400iso, f/5.6 1/60e)
• merci au NPS (Nikon Pro Services) pour leur soutien aux photographes du festival des Vieilles Charrues ! Et joyeux 100è anniversaire à Nikon corp.
• lire aussi sur le même sujet : Pourquoi j’ai choisi de travailler avec Nikon D500 aux Vieilles Charrues
Éric Tuquet dit
Non tout ça, c’est bien beau,
mais comment tu fais pour sortir cette image à 400 suis??? Avec mon D750+24-120 F4, j’ai du mal à descendre en dessous de 5000 isos.
Même en alternant les mesures spot et spot priorité aux hautes lumières. Ça me rend fou😊
Hervé LE GALL dit
Eric vous travaillez la nuit ? Comment ça vous n’arrivez pas à bosser à 400iso ? J’ai un 24-120 f/4, c’est mon caillou de travail, je fais du live et je ne monte quasiment jamais au delà de 1600iso voire 3200 maximum. Vous êtes sûr de votre coup, là ? Ça vaudrait le coup de tester avec un autre reflex dans les mêmes conditions de lumière pour voir si un truc dysfonctionne sur le D750…
Eric dit
Merci pour le tuyau Hervé, mais je pense que c’est le gars qui est derriere le boitier qui doit bosser 🙁