Dès la première annonce de ce nouveau reflex, j’ai tendu l’oreille. Dès que la liste de specs a été rendue publique, je l’ai scrutée et à la fin de lecture, je me suis surpris à lâcher un « Ah ouais ! Quand même… » Quelques semaines plus tard, je me baladais dans les rues ensoleillées de Brest, avec un EOS 80D à la main. J’ai descendu la rue Jean-Jaurès, traversé la place de la Liberté, croisé des enfants qui jouaient avec les jets d’eau, une mariée bienheureuse, puis la rue de Siam, glanant au fil de ma promenade des clichés avec ce reflex Canon. Je suis allé saluer mon ami Podeur, galeriste et photographe, en essayant de rester discret sur le reflex au bout de ma main. Un détail qui n’a, évidemment, échappé à personne. On m’a demandé, avec une pointe d’ironie, si j’avais switché. Non, je n’ai pas quitté mon sacro Saint Nikon D4s pour revenir à mes premières amours, mais ça ne m’empêche évidemment pas de m’intéresser à ce qui se fait en matière de photo, plutôt deux fois qu’une. Le postulat de ce test terrain avec Canon EOS 80D était simple. Je voulais tester un matériel que tout le monde peut acheter. Mes amis de chez Canon France m’ont proposé des optiques de série L, ce que je me suis empressé de refuser. Non, j’ai voulu tester un reflex milieu de gamme embarquant une optique standard. Mon choix s’est donc porté sur le 24-105 STM f/3.5 – 5.6 et un 50mm f/1.8, deux optiques de base Canon, donc, avec une question basique. Est-ce qu’on peut ramener de bonnes images avec ce genre de configuration ? En photographie, seule l’image compte, le reste c’est du bla bla.
EOS 80D sur le terrain.
• Première rencontre avec EOS 80D
Le choc. Premier contact avec Canon EOS 80D, j’avais oublié à quel point ce type de reflex était petit et léger. Pour moi qui suis habitué à promener un gros morceau, le contraste est saisissant. Avec le 24-105 STM, cet EOS 80D est un vrai poids plume et pendant toute la durée du test, j’ai eu l’impression de ne rien porter. Avant de partir en balade en extérieur, il faut paramétrer le boîtier et pour moi, c’est ma première angoisse, d’autant que mes camarades de chez Canon France n’ont évidemment pas accompagné leur bébé d’un fucking manuel. Ils me connaissent et savent que, de toutes façons, je ne lis jamais les manuels ! Position on, je me dis que je vais faire confiance à mon instinct et à la légendaire ergonomie des reflex Canon et sur ce coup-là, la marque rouge n’échappe pas à son excellente réputation. Il faut d’abord penser à déployer l’écran LCD arrière, un écran qui peut prendre absolument toutes les positions. Sur ce coup-là, Canon fait très fort, l’écran de EOS 80D s’avère extrêmement pratique, en photo comme en vidéo. Pour la petite histoire, on peut même orienter l’écran vers la face avant, bien vu pour les selfies ! Une fois l’écran en place, paramétrage du reflex, avec un accès aux menus hyper intuitif. Mais la bonne, la très bonne idée, c’est le bouton info. Une pression, on a un résumé des infos, une seconde pression, l’horizon virtuel, une troisième pression l’ensemble des réglages. Classique, me direz-vous, mais… En appuyant sur le bouton physique situé sur la face supérieure du reflex, on peut évoluer dans les paramètres en détail. Gé-ant ! Une pression sur le bouton AF je règle mon mode AF (One shot, AI focus, AI servo), une pression sur le bouton drive j’accède au mode d’acquisition (one shot, rafale, mode silencieux, ou silencieux rafale). Sur le bouton ISO je règle la sensibilité, sur le bouton mode de mesure les différents types de mesure. Rien que ça, sur le terrain, ça vous simplifie la vie de manière radicale ! Tiens, en passant, bien pratique aussi le petit bouton pour illuminer le tableau supérieur de commande. Notez aussi qu’on peut sélectionner la zone AF avec le bouton situé entre la molette de sélection et le déclencheur. Ce n’est certes pas la position la plus aisée, mais la surface disponible est restreinte sur ce type de reflex compact. Je pensais être un peu désorienté, il n’en n’est rien. EOS 80D s’avère très ergonomique, intuitif, facile à prendre en main. Et oui, la grosse molette crantée est toujours aussi pratique ! C’est d’ailleurs mon impression générale au premier contact. EOS 80D est un reflex facile, à l’ergonomie soignée. Si vous connaissez les bases de la photo, en en quart d’heure l’affaire est dans le sac. Si vous n’y connaissez rien et que vous voulez simplement faire des photos, réglez la molette de gauche sur le rectangle vert, dépliez l’écran LCD dans la position de votre choix, passez l’interrupteur sur ON, visez, déclenchez. Et n’oubliez pas d’enlever le bouchon. Je vous rassure ça arrive à tout le monde, suivez mon regard.
• Le reflex grand public polyvalent par excellence
Le grand talent de ce petit reflex, c’est justement sa polyvalence. EOS 80D va convenir à tout le monde, aux amateurs qui veulent faire de jolies photos sans trop se prendre la tête, comme aux amateurs passionnés qui cherchent un reflex qui en a sous la semelle. Est-ce que EOS 80D en a sous la semelle ? C’est ce que j’ai voulu savoir. J’ai tourné la molette en position M, réglé la sensibilité sur 100iso, one shot, mesure évaluative et je suis parti en promenade avec l’optique 24-105 IS STM, IS signifiant que cette optique est stabilisée, l’air de rien. Premier déclenchement, premières impressions. D’abord, l’autofocus me semble vraiment réactif, très réactif même. Un détail de bonne augure que de constater que l’AF étale bien même avec une optique qui n’est pas un foudre de guerre. J’imagine la pertinence de cet AF avec une optique de série L comme un 70-200mm f/2.8 L IS II par exemple. Les 45 collimateurs me semblent bien répartis, on peut choisir différentes configurations dont un mode groupé toujours très efficace. Premier très bon point, donc, un AF de qualité qui étale bien. Du côté du déclenchement, autre bonne surprise, on est plus dans le flap que dans le clac. EOS 80D, de ce point de vue, est encore une fois très discret, même s’il ne s’agit pas d’un demi déclenchement comme le mode Q de Nikon, mais c’est efficace. À noter aussi que le mode rafale existe aussi en version silencieuse. Toutes ces fonctions cumulées rendent l’utilisation de cet EOS 80D particulièrement agréable. Reste la grande question existentielle, objet de ce test terrain et question à 100 euro. Est-ce que ça fait de bonnes photos ?
• EOS 80D. Le reflex à tout faire.
Oui, est-ce que ça fait de bonnes photos, parce que finalement, pour la plupart des gens qui achètent ce genre d’appareil photo, voilà le but premier, faire de bonnes photos. Eh bien la réponse est oui. Avec EOS 80D, vous ferez de bonnes photos mais surtout, en achetant ce boîtier, vous ferez un investissement pérenne. En clair, ça signifie que vous allez pouvoir l’utiliser de manière très basique (vous savez ? Petit rectangle vert…), avec une bonne optique de base qui va s’avérer très polyvalente, comme le 24-105 STM que j’ai testé, du grand angle au petit téléobjectif. Si vous avez envie d’aller plus loin, EOS 80D est un excellent boîtier expert qu’on peut pousser loin dans ses retranchements, notamment en déverrouillant les fonctions d’automatisme. Car voilà bien sa grande qualité. EOS 80D est un reflex qui sait tout faire. Montez-lui une optique de gros calibre – au hasard l’excellent EF 100-400mm f/4.5 – 5.6 L IS II USM et vous voilà en équivalent 160-640mm, avec un reflex capable de taper 7 fps (images par seconde), avec un capteur de 24,2mpx, un viseur lumineux, un AF musclé, le tout emmené par un Digic 6. Quand je disais qu’il me semblait que ce reflex en avait sous la semelle, j’étais pas tombé loin. C’est même difficile, à la limite, de lui trouver des bémols. Un seul slot de carte mémoire SD (mais vous avez des poches). Une autonomie qui peut s’avérer un poil courte, mais là aussi rien ne vous empêche d’embarquer une batterie supplémentaire (ou deux), voire de lui monter un grip, au risque de perdre l’argument du poids plume. Le boîtier n’est pas tropicalisé, donc prudence dans les conditions climatiques humides, en revanche EOS 80D embarque un flash intégré, toujours utile pour déboucher les ombres, selon la formule consacrée. Et les images, me dites-vous ? J’ai travaillé prioritairement en jpeg et le résultat est sans appel. C’est très bon à tout point de vue. EOS 80D génère une image de qualité, avec un rendu de couleurs très Canon, une image piquée et propre, bien contrastée. Du point de vue taille, le jpeg L affiche un 6000 par 4000 pixels, autant dire qu’on a un peu de latitude pour recadrer. Je ne résiste pas au passage au plaisir d’évoquer la gestion par Canon de la taille des RAW. EOS 80D propose un RAW plein pot, utilisant tout le capteur de 24mp donc, mais aussi un RAW medium (14mp) et un RAW small (6mp). Le genre de fonctionnalité ultra-pratique dont certains feraient bien de s’en inspirer ! De ce point de vue, Canon a poussé le détail des specs jusqu’au bout et le résultat est là. Oui, EOS 80D est un excellent reflex APS-C, polyvalent, intelligent, avec en plus plein de petites fonctionnalités qui vont vous donner envie de l’acheter (transmission Wifi intégrée, transfert NFC, écran tactile, fonctions vidéo étendues, etc…).
• EOS 80D. One step beyond.
J’aurais pu arrêter là ce test terrain, avec une série de clichés en extérieur. J’ai voulu en savoir un peu plus sur le comportement de l’AF de EOS 80D en basses lumières, sur la qualité des images quand on pousse la molette des iso vers le le haut et pour cela il est un terrain de jeu que je connais bien, c’est la photo de scène. J’ai donc amené avec moi Canon EOS 80D sur différentes scènes, avec des challenges de prises de vue nettement plus compliqués qu’un cliché en plein jour, à 100iso en extérieur. Résultat ? Rendez-vous ici-même, très bientôt.
• voir la gamme de reflex numériques sur le site de Canon France
• télécharger les images hautes définition (6000 x 4000 pixels) : image 1 – image 2 – image 3
avorritold dit
wow, quel plaisir un nouveau test canon comme on en avait pas vu depuis longtemps! ça manquait! c’est toujours bien d’avoir un avis de quelqu’un qui connait bien les deux crèmerie.
qui sait, peut-être même qu’ici un jour on aura un test d’optiques sigma :p
harvey dit
Je n’ai rien contre Sigma, j’ai juste gardé le souvenir que quelques échecs assez cuisants. Cela dit, la gamme Art vaut la détour, d’après ce qu’on m’en dit. Alors oui, un test terrain pourquoi pas, tant que c’est fait en libre parole, comme ici avec Canon.