J’ai déballé et ouvert la boîte avec la même frénésie, le même enthousiasme que j’avais, le matin de Noël, lorsque j’étais enfant. Là, on n’est pas encore en novembre mais c’est déjà Noël, a dû penser la responsable du service presse de chez Pearson France en m’envoyant ce joli coffret NiceFlex. Me voilà donc en train d’ouvrir ma boîte et pendant un instant je retrouve la joie de la découverte, comme lorsqu’un jour de décembre ma chère mère avait eu le bon goût de m’offrir un reflex pour mon douzième anniversaire, je m’en souviens comme si c’était hier, un Zenith E soviétique à cellule frontale avec un 50mm f1,8, le tout pesant pas loin d’une tonne. Mais c’était magique de passer l’œil à travers le viseur. Je n’imaginais pas alors combien tout cela allait modifier radicalement ma vie et devenir une addiction, une dope, une passion. Et en découvrant ce petit appareil photo rigolo, je retrouve un peu mon regard d’enfant.
Mais au fait ! C’est quoi NiceFlex ? C’est un petit appareil photo en plastique, un peu comme un Lomo ou un Holga mais en nettement moins cher et au moins aussi fun. Derrière le projet NiceFlex et sa dégaine très vintage, il y a un projet, l’envie de s’amuser, de produire des images un brin décalées et tout cela nous est proposé par Eric MARAIS à qui on devait déjà chez le même éditeur le projet Sténopé (lire ici l’article sur Shots). Lui, Eric, pas besoin de demander s’il a gardé ses yeux d’enfant, la photo rigolotte, créative et décalée, il est tombé dedans quand il était petit. Le genre de gars à trafiquer son boîtier, à adapter des filtres, à recycler une vieille chaussette pour créer un flou artistique et finalement sortir des images comme personne.
Eric MARAIS propose avec son NiceFlex trois ou quatre lentilles, une pellicule 24 poses 200 iso couleurs et un charmant petit fascicule qui retrace l’histoire des toys cameras, de Lomo à Holga en passant par Diana, Blackbird et autres Agfa Clack. Et puis après l’histoire, petit cours théorique et rudement bien expliqué sur les fondamentaux de la photographie : expo, diaphragme, profondeur de champ, vitesse de déclenchement, choix du film et des sensibilités, couleur ou noir et blanc, … C’est d’ailleurs cet aspect pédagogique, autant que le côté plaisir qui retient mon attention. Non seulement avec NiceFlex on s’amuse en produisant des images sur lesquelles on n’a pas toujours un contrôle absolu mais en plus le débutant ou l’apprenti photographe comprendra les bases de la photographie, un postulat dont on est, il faut bien l’admettre, assez éloigné avec les actuels boîtiers numériques et leurs cohortes d’automatismes…
Vous l’aurez compris. Si pour vous la photographie rime avec numérique, informatique, autofocus, mode P, gestion des hauts iso, bidouille Lightroumesque et qu’en plus, ça fait un bail que vous avez perdu vos yeux d’enfant, alors définitivement NiceFlex n’est pas fait pour vous. En revanche, si vous êtes resté un(e) grand(e) gamin(e), que chaque année vous vous sentez envahi par l’esprit de Noël, que vous aimez l’imprévu, l’incontrôlable, la théorie du hasard, le vintage, si vous avez envie de comprendre un concept aussi magique que, je ne sais pas moi, la profondeur de champ par exemple, bref si vous avez envie de vous amuser, alors aucun doute. Offrez ou offrez-vous un coffret NiceFlex et ouvrez les portes de l’inconnu. De cet enchantement qui fascine les gens depuis Nicéphore Niepce, de cette incroyable alchimie qui fixe des cristaux d’argent et qu’on désigne sous le nom de photographie.
• coffret NiceFlex (existe en 3 ou 4 lentilles), 29,90€ (Ed. Pearson France)