Premier jour du (re)confinement. On m’a raconté qu’hier, la principale librairie brestoise – Dialogues – a été prise d’assaut par les clients. Une longue file d’attente s’est formée à l’entrée de la librairie, rue de Siam. Que les gens mettent à profit les longues soirées de novembre pour lire n’est guère étonnant, surtout en cette période où chacun essaye de se protéger du mieux possible du coronavirus. Lire c’est aussi apprendre, s’ouvrir de nouvelles perspectives en attendant des jours meilleurs qui reviendront, c’est sûr. J’ai regardé la pile de livres estampillés Eyrolles photo et je me suis dit que le mois de novembre qui s’annonce serait une excellente occasion de vous faire partager mes coups de cœur et dieu sait s’ils sont nombreux. À commencer par Capturer la lumière un ouvrage signé Michael Freeman. Si vous lisez régulièrement SHOTS, vous savez déjà que Freeman est l’un de mes auteurs de de prédilection, avec Scott Kelby ou David duChemin.
Capturer la lumière, le défi du photographe
Michael Freeman, photographe de (grand) talent et auteur prolifique s’il en est, a signé de très nombreux livres, dont bon nombre ont été publiés chez Eyrolles. Capturer la lumière, qui est ici publié dans une nouvelle édition, propose d’appréhender et d’adapter la prise de vue selon le type de lumière dont on dispose. Il s’agit donc ici d’études de cas, d’exercices imposés par les conditions d’éclairage. On touche au cœur de la problématique du photographe. Réussir à dompter la lumière et surtout faire avec. C’est toute la difficulté du métier de photographe. Capturer la lumière, savoir en profiter, sublimer un soupçon, un reflet. Chaque cas est merveilleusement illustré des photos de Freeman qui à elles seules valent qu’on s’y attarde
• Capturer la lumière. Didactique et pédagogique
Tout l’intérêt de l’approche de Michael Freeman tient dans le fait que ce livre présente des cas que chaque photographe peut rencontrer. Ce livre peut donc se lire à plusieurs niveaux, de manière linéaire ou pas. Capturer la lumière est à la fois un ouvrage didactique et pédagogique. On découvre comment Freeman contourne les difficultés, avec beaucoup de finesse et d’intelligence et avouons-le une bonne dose de malice et de débrouillardise. En même temps l’approche est aussi technique. Chaque cas, qui tient en deux pages, est résumé en trois points-clés situés en haut de la page de droite. Le lecteur a donc le choix d’appréhender la lecture de ce ouvrage à différents niveaux. Dans la compréhension d’une problématique de la lumière, dans un premier temps. Comment Michael Freeman s’y prend-t-il pour réaliser ses clichés ? Comment capturer la lumière, comment la canaliser pour la faire sienne ?
Dans un deuxième temps, le livre de Freeman est une proposition d’exercices à réaliser soi même. L’utilisation judicieuse de filtres, le choix du moment, du positionnement du sujet, du point de vue, du tempo comme du timing, autant de paramètres qui entrent en jeu et contribuent à la réussite d’une photo. En clair, toute la vertu du livre de Freeman peut vous permettre à la fois de comprendre et vous donner l’envie de mettre en œuvre, d’essayer par vous-même.
• En conclusion : un livre aussi technique que fascinant.
Capturer la lumière c’est toute la problématique du photographe. Choisir son timing, son cadre, son sujet. Modeler la lumière, la dompter, la rendre douce, moins crue, moins violente quand on photographie dans la journée et que le soleil darde. Mais aussi la capter quand elle se fait rare, à l’heure magique ou les soirs bleutés… Avec Capturer la lumière, Michael Freeman entre de plain pied au cœur de la problématique de l’art photographique, au sens étymologique du terme grec, photo-graphein, écrire, dessiner avec la lumière. De sa maîtrise dépend le résultat. Vous remarquerez que dans ce livre Freeman ne parle quasiment à aucun moment de matériel, tout au plus note-t-on qu’il utilise un reflex Nikon mais c’est très anecdotique. Car vous l’avez compris, ici le défi tient en un mot. Lumière.
Novembre, en breton, se dit « du » qui signifie noir. Et décembre se dit « kerzu » qui signifie encore plus noir. Dans les mois qui viennent, la lumière se fait plus rare mais elle est là, à vous d’aller la chercher. Capturer la lumière est une invitation à la réflexion, à la compréhension, à relever des défis. On ne va pas se mentir, la crise sanitaire va rendre compliquée la période qui s’annonce. Une bonne occasion de se poser, de découvrir et de comprendre. Et pour votre promenade quotidienne, dans un rayon d’un kilomètre autour de chez vous, n’oubliez pas votre appareil photo. La lumière est partout, elle n’attend que vous.
• Capturer la lumière de Michael Freeman est publié aux éditions Eyrolles, 24€ en vente dans toutes les bonnes librairies.
• merci aux éditions Eyrolles pour leur soutien. Une pile de livres à chroniquer dans les colonnes de SHOTS m’attend. Novembre sera le mois de la découverte et de la lecture. Stay tuned !
• Cet article n’est pas sponsorisé.