Chargeur autonome pour Nikon Z. Ma solution DIY pour éviter la panne sèche.

On ne va pas se mentir. L’autonomie est le talon d’Achille de tous les appareils hybrides mirrorless, toutes marques confondues. Ah ! L’époque bénie où on faisait deux jours de shoot quasi ininterrompu avec une charge batterie sur un Nikon D3s, cette époque, avouons-le est révolue. Bien sûr, vous allez me dire qu’on peut éventuellement ajouter un grip, certes. Mais on perd alors en portabilité, en légèreté, autant d’arguments qui font la pertinence du mirrorless. En même temps, il n’y a pas péril en la demeure. Durant mes tests terrain avec les différentes marques, j’ai constaté qu’une batterie pouvait tenir sur la durée. Avec Nikon Z6, j’ai récemment travaillé sur un reportage, six heures d’affilée. En fin de journée, ma batterie EN-EL15b affichait encore 25% d’autonomie. Mais notez aussi que j’ai pris l’habitude de désactiver l’écran LCD arrière, qui ne m’est, de toutes façons, d’aucune utilité puisque je travaille essentiellement au viseur. Un viseur qui, pour mémoire, se met en mode économie d’énergie seul et dont on peut dans les paramètres baisser l’intensité lumineuse.

Chargeur autonome. Faites-le vous-même !

Bref, la situation du point de vue batterie, n’est pas des plus périlleuses, mais quand même. La perspective de longues sessions approchant à grands pas, avec les Vieilles Charrues dans quinze jours, je me suis demandé comment un photographe peut envisager un shooting sur la durée sans angoisser à l’idée de tomber en panne de batterie. Et encore, aux Charrues, je suis à proximité de sources d’énergie mais pour un photographe éloigné de tout, la situation peut devenir rapidement nettement plus problématique. Je suis tombé par hasard sur la vidéo d’un photographe américain évoquant le petit boîtier de charge produit par Nitecore. De là a germé l’idée d’un système de charge autonome que je vous présente aujourd’hui.

• Le boîtier Nitecore UNK2

C’est un petit boîtier à peine plus grand qu’une batterie pour Nikon Z (EN-EL15b). Notez que le boîtier Nitecore charge également la batterie de Nikon D500, qui est d’ailleurs utilisable sur Nikon Z (seul bémol, cette batterie ne peut pas se charger dans le Nikon Z connecté en USB-C). Le boîtier Nitecore présente deux logements batteries, ce qui signifie qu’il est possible de charger deux batteries simultanément. Pour ma part, mon ambition est plus modeste. Je vais utiliser le système pour recharger une seule batterie. Un petit écran permet de connaître l’état de la batterie, sa température, son niveau de charge et l’état de la charge en cours. Lorsque la batterie est complètement chargée, le boîtier Nitecore s’éteint automatiquement, ce qui est une bonne sécurité. Nitecore UNK2 intègre un (petit) câble USB-A qui se replie et s’emboîte à l’intérieur du boîtier quand on ne l’utilise pas. En position dépliée, ce câble USB est très court et pas vraiment facile d’utilisation. Une petite rallonge USB permet de pallier à cette difficulté.

• Le système D.I.Y. en deux mots

Je voulais avant tout un système aussi compact que le boîtier Nitecore lui même (50mm x 85mm pour 25mm d’épaisseur). J’ai cherché une batterie powerbank de taille relativement restreinte, tout en combinant puissance, poids plume et charge rapide au standard QC3 (Quick Charge 3.0). J’ai trouvé sur Amazon une batterie répondant à mes critères : Charmast, une batterie 10400mAh, disposant de deux ports USB-A et d’un port USB-C, de taille réduite (60mm par 90mm pour 22mm d’épaisseur) et relativement légère (190g). Pour assurer une bonne cohésion entre le Nitecore et le powerbank j’ai utilisé un velcro adhésif, ce qui permet de détacher le Nitecore de la batterie de charge au besoin. Restait à régler le problème de la batterie EN-EL15b qui a tendance à tomber du logement de Nitecore un peu trop facilement à mon goût. Un élastique solide fait l’affaire. En résumé, le Nitecore fixé au powerbank via le velcro, un petit câble rallonge USB-A femelle/mâle connecté au powerbank, la batterie Nikon dans le logement de la Nitecore et solidement fixée à l’ensemble. Mon chargeur autonome était prêt.

• Chargeur autonome. Ça marche !

J’étais, comme vous l’imaginez, très impatient de tester mon chargeur autonome. J’ai donc logé une batterie de Z6 dans le Nitecore connecté au powerbank. J’ai fixé l’ensemble avec mon gros sandow noir, qui en réalité est un bracelet caoutchouc récupéré aux Vieilles Charrues, on reste dans la thématique. Dès la connexion du câble USB sur une prise USB du powerbank, le chargeur autonome démarre. L’écran m’indique le niveau de charge de la batterie (elle est bien quasi à plat), sa température et je vois le niveau de charge évoluer avec le temps. En gros, il m’a fallu un peu moins de deux heures pour charger la batterie à 100%. Donc le chargeur fonctionne bien. Il me restait à trouver un système pour transporter mon chargeur autonome. Dans un fond de tiroir, j’ai trouvé une petite pochette Lowepro pour APN compact qui se porte à la ceinture et dont la taille est parfaitement adaptée. Mon chargeur autonome va trouver sa place pile poil dans la poche principale et je vais pouvoir loger deux batteries supplémentaires dans la poche extérieure. Avec ce système embarqué, j’assure donc une autonomie qui devrait au moins égaler voire dépasser les deux jours réalisés avec Nikon D4s.

• Combien ça coûte ?

Pas cher ! Le chargeur Nitecore UNK2 coûte une trentaine d’euro (36€ port inclus) chez Digistore. Le powerbank Charmast coûte 23€ sur Amazon, la petite rallonge USB de 10cm environ 10€. Comptez donc environ 70€ pour l’ensemble, ce qui reste relativement accessible, d’autant plus que le powerbank, équipé de trois ports USB (dont un port USB-C) permet aussi de charger un smartphone ou une tablette en cas de besoin. Encombrement minimum, poids plume (280g sans la batterie). Une excellente solution autonome donc pour tout photographe équipé en Nikon Z.