Vu de loin, on dirait un guide touristique. Vu de près, ça pourrait bien être un guide, un prétexte pour partir en balade. Comme toujours avec Eyrolles Photo, la maquette est ultra soignée. Couverture souple, agréable au toucher, vernis sélectif et un prix très abordable (12,90€ chez Amazon). Je regarde le titre. 52 défis Street photo. OK, je vois. Un défi par semaine. Partir à la découverte, avec un but, relever le défi. Le concept n’est pas nouveau, mais il est toujours intéressant. Pour le photographe, qu’il soit amateur passionné, simple débutant ou professionnel, c’est toujours la pratique qui permet d’évoluer. La photographie, comme n’importe quel art, se doit d’être pratiquée, régulièrement, assidûment et la rue est un un thème de prédilection. Dans une métropole urbanisée comme dans un petit village de campagne, il y a toujours des images à faire. Dans la rue, les sujets sont inépuisables. Tout l’intérêt d’un petit guide comme celui-là, c’est de donner des pistes, sous forme d’exercices à réaliser. Décider de sortir autant de chez soi que de sa zone de confort, ce livre est un excellent prétexte pour suivre le conseil d’un photographe de légende. Robert Capa disait « Les photos sont là et il ne te reste plus qu’à les prendre. » Alors ? Vous êtes prêts ? Suivez le guide !
52 défis. Un par semaine.
• Des défis originaux et souvent inattendus
Ce guide tombe à point nommé. Pour réaliser mes tests de boîtiers hybrides, comme le Fujifilm X-T3 ou plus récemment le Sony A7 Mark III, je me suis imposé un exercice que je goûte assez peu, celui de la balade photo. Le boîtier hybride, compte tenu de son poids plume et de sa taille réduite, est le compagnon idéal et discret pour partir en quête de photos. Bien sûr, ce guide 52 défis street photo n’impose nullement d’utiliser un hybride, un reflex, numérique ou argentique fait également parfaitement l’affaire ! Les défis sont toujours présentés de la même façon. Une thématique, illustrée d’une photo, accompagnée de conseils techniques et d’un commentaire de l’auteur. C’est court, succinct, parfois (souvent) inattendu. Le défi numéro 3, par exemple, s’intitule « Des règles ? Quelles règles ? » Là, on vous conseille d’oublier les règles, de suivre le précepte selon lequel en photographie, la seule règle c’est qu’il n’y a aucune règle. De vous à moi, ça peut fonctionner comme vous pouvez aussi vous ramasser. D’ailleurs il est fort probable qu’au cours de vos défis vous vous ramassiez plus souvent qu’à votre tour. C’est bien. Dostoïevski disait « Une erreur originale vaut mieux qu’une vérité banale. » Que le photographe qui ne s’est jamais planté vous lance la première pierre. L’important en photo n’est pas de trébucher mais bien de se relever. De comprendre et d’apprendre.
• Un parfait compagnon de route
Finalement la grande et principale vertu de ce guide, c’est de vous donner un déclic, une impulsion, une envie. L’idée de se dire qu’on peut le faire, qu’on relève le gant, qu’on accepte le défi. Parce que mine de rien, trouver un concept, un défi à réaliser chaque semaine, c’est loin d’être évident et ça demande beaucoup d’imagination. Ça tombe bien, Brian Lloyd Duckett ne manque ni d’imagination et encore moins d’humour. En parcourant son guide, j’ai découvert des défis qui donnent envie de s’y frotter. Des trucs tout simple comme « une couleur et une seule » qui consiste à choisir une couleur prédominante et à s’y attacher. Clair obscur, mouvements, lignes, contre-jour, il y a mille thématiques à explorer, mille techniques à développer. La rue grouille de vie, il suffit de tendre le regard, à la manière d’un Bruce Gilden ou d’un Willy Ronis. Vous réaliserez à quel point la prophétie du grand Capa est juste. Il y a des images partout, des prétextes à prises de vue tout autour de vous, il suffit d’avoir envie d’y aller. Justement. La grande vertu de ce guide, 52 défis Street photo, finalement, est bien là. Ce livre est un compagnon de route, une invitation à sortir, à se bouger, à relever des défis en réalisant des images, à comprendre et à apprendre de ses erreurs pour finalement progresser.
• merci aux éditions Eyrolles Photo, mention spéciale pour l’excellente traduction signée Franck Mée.
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