Tout est allé très vite. Un type s’est pointé chez nous et nous a demandé si on était intéressés par la fibre optique (sic). Comme si on allait lui dire non. Ici, ça fait des années lumière qu’on se lamente sur la lenteur de nos débits, en particulier du débit en upload, le plus important pour nous. Ça fait des années qu’on attend que les opérateurs se bougent le cul et daignent enfin nous connecter au très haut débit. Brest 100% fibre avait promis notre bon maire de Brest, il y a un bail. Et nous on attendait, comme Sœur Anne et on ne voyait toujours rien venir. Alors on se morfondait, dans notre coin et on se contentait de notre ADSL à 2349 mètres du DSLAM le plus proche, avec un débit descendant convenable (12Mbps) et un débit montant à la hauteur, c’est à dire minable (0,9Mbps). Autant dire qu’avec un débit comme ça, il était illusoire d’envisager une quelconque solution de cloud. N’empêche, on y croyait. On avait mis à profit un abonnement à Freemobile et sa 4G en illimité et la proximité d’une antenne 4G pour uploader nos données à la cadence maximale autorisée. À 25Mbps en up on était les rois du monde et c’est comme ça qu’on a réussi, bon an mal an, à uploader péniblement 4To sur Amazon Drive. Jusqu’à ce qu’Amazon change unilatéralement ses tarifs. Bref, on était des maudits du cloud, jusqu’à ce qu’un type de chez Orange vienne sonner à notre porte… L’arrivée prochaine de la fibre, dans une semaine précisément, va radicalement changer la donne. Il est temps pour nous de refaire le point sur les solutions cloud.
La fibre, c’est pour demain. Enfin.
• Orange versus Free
Offre Orange Jet, débits théoriques annoncés 500Mbps en download, 200Mbps en upload. Le commercial de chez Orange a vite compris qu’il n’avait pas besoin de nous faire l’article et qu’on connaissait le sujet, vu que la fibre, on l’attend depuis un bon moment. Non, finalement, la seule interrogation c’était de savoir si on allait la signer chez Orange ou si on allait rester chez Free. On a choisi Orange pour la qualité de son réseau et de ses installations, tout en profitant de tarifs très intéressants, entre gratuité de l’installation et offres de remboursement en temps que nouveau client. Dans la foulée, j’ai aussi résilié mon abonnement chez Freemobile pour signer chez Sosh, la filiale en ligne au marketing djeuns de chez Orange. Il faut avouer que les performances de Freemobile en 4G sur certaines zones étaient devenues nullissimes (et je pèse mes mots) depuis que l’accord d’itinérance entre Free et l’opérateur historique avait évolué. Désormais, les différences de performances (mesurées en temps réel avec nPerf) sont plus que notables entre Free et Orange. De toutes façons, n’étant plus client chez Free ADSL, mon débit 4G passerait à 100Go par mois pour 19,99€, soit le prix d’un abonnement chez Sosh (avec un quota 4G de 20Go). Bref, dans une semaine on saura si on a bien fait. Ou pas. On ne manquera pas de vous en parler. Reste que la perspective du haut débit réouvre le dossier cloud et on a, de ce point de vue, une vision assez claire des forces en présences.
• On zappe hubiC et Amazon Drive
Il y a d’abord ceux qu’on zappe, qu’on oublie, de manière définitive. D’abord hubiC, la solution de cloud « à la française » proposée par OVH. Franchement, ça aurait pu être génial, hubiC. Malheureusement, on a le sentiment qu’à vouloir trop bien faire, OVH s’est pris les pieds dans le tapis. Comme toujours, le prestataire français a joué sur les effets d’annonces, avec des promesses d’illimité qu’il aura été incapable de tenir. En résumé l’illimité s’est rapidement transformé en limité, un gros limité certes (10To) mais qui s’est avéré inexploitable, OVH limitant les débits montants de manière drastique, sans compter les innombrables erreurs d’upload, les difficultés d’accès au service ou de récupération de données. Bref, hubiC est devenu un gloubi boulga indigeste, un Canada Dry de cloud qu’on s’est empressés de fuir. Pour Amazon Drive, la situation fut différente. Là, on avait un service aux petits oignons qui fonctionnait parfaitement. On payait 70€ par an et on bénéficiait d’un stockage illimité. Inutile de dire que certains utilisateurs fibrés s’en sont donnés à cœur joie, uploadant tout et n’importe quoi à tour de bras. La sanction est tombée pour l’ensemble des utilisateurs, sèche comme un coup de trique ! Désormais, exit l’illimité ! Les tarifs sont devenus singulièrement salés. À titre d’exemple, un stockage de 4To coûte désormais la bagatelle de 399,96€, soit une trentaine d’euro par mois. Un montant somme toute raisonnable si on le compare aux 3000€ qu’il convient de débourser pour un cloud de 30To par an.
• Cloud pour photographe : la solution Amazon Prime
Amazon a annoncé la fin de son stockage illimité alors que j’avais pratiquement terminé l’upload de mes fichiers. Cette annonce m’a convaincu que je ne reprendrai mon upload que lorsque je disposerai d’une capacité réelle. En clair, j’attendrai donc l’arrivée de la fibre. Ça ne m’a pas empêché de chercher des solutions. Il y en a une qui me tendait les bras, c’était Amazon Prime. Pour 49€ par an, les abonnés Amazon Prime bénéficient d’un bouquet d’avantages. La livraison gratuite en un jour ouvré, un accès privilégié à des ventes flash, un ensemble de services vidéo et le stockage de vos photos en illimité. De vos photos, en illimité. On est d’accord, on parle de photos, pas de fichiers, pas de vidéos. Restait une inconnue, de taille (si j’ose dire). Est-ce que les fichiers RAW sont considérés comme des fichiers ou comme des photos ? J’ai uploadé une demi douzaine de fichiers NEF (le RAW sauce Nikon) et je confirme. Amazon Prime voit bien mes RAW comme des photos. La perspective de pouvoir charger, grâce à la fibre, mes photos au format NEF est donc plus que réjouissante. Seul bémol, connaissant Amazon et ses pratiques radicales, il ne faudrait pas qu’ils changent d’avis du jour au lendemain en décrétant que les RAW, finalement, sont désormais des fichiers. La méfiance est donc de rigueur, il me faut trouver autre chose.
• Dropbox VS pCloud
J’utilise Dropbox pour stocker mes documents importants et mes archives photos. Plus précisément, je stocke mes best of, mes meilleurs clichés. J’utilise dans Capture One Pro 11 la fonctionnalité qui me permet d’exporter dans un dossier mes fichiers NEF et leur historique de traitement, c’est ce dossier que je mets à l’abri dans Dropbox. Le stockage dans Dropbox offre beaucoup de souplesse et de sécurité, pour une somme raisonnable, 10€ par mois pour 1To. L’intégration sur iOS est excellente. Seul bémol, j’aimerais bien bénéficier d’un peu plus d’espace et ça, malheureusement ce n’est pas possible, à moins de passer sur une solution business nettement plus coûteuse. Pour moi l’idéal serait de disposer de 2To, d’une facilité d’upload, d’une bonne intégration sur smartphone. Apple propose sa solution de stockage iCloud avec 2To pour 9,99€ par mois, soit deux fois plus d’espace que Dropbox pour le même prix. Mais le vrai challenger, le concurrent le plus sérieux de Dropbox c’est pCloud.
La solution pCloud est un service proposé par une société basée en Suisse. Non contents d’afficher des tarifs très concurrentiels, pCloud propose aussi des solutions lifetime. Pour une somme forfaitaire, vous achetez un cloud à vie. Par exemple, un espace de stockage de 500Go à vie coûte 175€. Une durée de « vie » étant estimée par pCloud à 99 années. Donc en clair, si vous achetez un espace de stockage lifetime, pCloud vous le garantit 99 ans ! Vous pouvez aussi opter pour un plan annuel ou mensuel. Un cloud de 2To coûte 95,88€ par an, soit 7,99€ par mois. Le calcul est vite fait. Si l’on compare les tarifs de pCloud à ceux de Dropbox, c’est 2€ moins cher par mois pour deux fois plus de stockage. Avec quelques options particulièrement attractives, comme la possibilité de sauvegarder ses données de Google Drive ou de… Dropbox. Cerise sur la gâteau pCloud propose aussi Crypto, un service de cryptage des données permettant de crypter les fichiers sensibles, donc de les rendre illisibles aux regards indiscrets. Ce service optionnel est facturé 4,99€ par mois (ou 47,88€ par an, soit 3,99€ par mois).
• La fibre, c’est le chaînon manquant
Le cloud, on est tous d’accord, c’est une sécurité, une assurance tout risque contre la perte de ses données. Enfin, quand je dis tout risque, c’est relatif. Parlez-en à ceux qui avaient choisi Ozibox, un service de cloud communautaire qui offrait 100Go d’espace gratuit. Le service a fermé en mars, laissant dans la panade les utilisateurs qui y avaient stocké ou sauvegardé des données. En choisissant Apple iCloud, Google Drive, Dropbox ou pCloud (qui revendique 7 millions d’utilisateurs) je pense qu’on est à l’abri de ce genre de blague. Reste une Lapalissade incontournable. Pour pouvoir uploader, il faut une bonne capacité d’upload. C’est là où la fibre entre dans la danse, avec ses 100Mbps en up voire plus. La fibre à 200Mbps, c’est la capacité d’uploader 25Mo/seconde, autant dire une puissance de feu phénoménale qui ouvre d’innombrables perspectives et pas seulement en matière d’upload sur le cloud mais aussi dans la relation avec le monde extérieur. Je pense à la synchronisation des données entre un NAS et le cloud, par exemple.
Une semaine, dans une semaine, on saura. Pour ma part, mon choix est fait. Je vais signer pour pCloud et ses 2To tout en économisant 24€ par an. Je garderai quand même un compte gratuit sur Dropbox, au cas où je changerai d’avis. Avec la fibre tout va changer, en mieux. Je vais rapatrier mes données Amazon Drive vite fait, avant de fermer mon compte le mois prochain. Je vais envoyer mes photos sur Amazon Prime, puisque c’est encore gratuit (mais pour combien de temps ?). Et tout cela, je vais pouvoir le faire rapidement, grâce à la performance de la fibre.
• crédit visuel : la fibre Orange
jacky mace dit
bonjour , quand meme , il y est tant de parler de la fibre pour le cloud , il faudrait des tests de vitesse merci
Hervé LE GALL dit
Eh ouais, carrément ! Mais pour ça il faut avoir la fibre et pour nous c’est dans 5 jours (oui, ici on compte les jours). Donc à partir du lundi 14 mai à 18 heures, on va faire chauffer nPerf et notre chronomètre Casio, non seulement pour tester le débit up and down de la fibre Orange mais aussi pour évaluer les performances de Dropbox, Amazon Prime et pCloud. Et peut être aussi de Google Drive, tant qu’on y est. Et promis, on vous dira tout 😉