Quoiqu’on en dise, tous les photographes ont, pour l’argentique, une tendresse mâtinée de nostalgie. Tous, sans exception (ou presque). Qu’ils soient de cette génération qui n’avait pas le choix, tout simplement parce que le numérique n’existait pas en ces temps reculés. Si on voulait faire des photos, il fallait nécessairement passer par les cristaux d’argent. Les automatismes n’existaient pas et pour faire la mise au point, c’était en mode manuel, comme le reste d’ailleurs. Pour la génération biberonnée au numérique, la photo argentique demeure un pays fascinant et secret, une terre inconnus. Un monde étranger, qui intrigue. Il existe de nombreux ouvrages qui abordent le thème de la photo argentique. On peut citer l’excellent Noir et blanc : De la prise de vue au tirage un ouvrage de référence de Philippe Bachelier (30€ chez Amazon), publié chez Eyrolles et régulièrement augmenté et ré-imprimé. Ou bien le manuel de la photographie argentique, de Danny Dulieu chez Pearson en 2012, malheureusement épuisé. Quand j’ai su que Eyrolles Photo publiait un nouvel opus sur le thème argentique, j’en ai immédiatement réservé un exemplaire. D’autant que le nom de l’auteur ne m’est pas inconnu…
Photo argentique. Rendez-vous en terre inconnue.
• Cet émerveillement inimitable
Gildas Lepetit-Castel n’est pas seulement photographe. Il fait partie de ces gens qui aiment diffuser leur savoir, enseigner, partager. La photo argentique fait partie de sa vie, Gildas aime les odeurs de révélateur, le toucher du film, la magie de la photo qui apparaît dans sa cuve de développement, cet émerveillement inimitable, pour reprendre sa propre expression. Si vous avez envie de franchir le pas et d’aborder sereinement la photo argentique, le livre publié aujourd’hui par Eyrolles est assurément un visa pour ce monde merveilleux. Seule obligation, une lecture linéaire, dans l’ordre des chapitres. C’est la seule figure imposée par l’auteur et il a raison, finalement. Avant toute chose, quelques conseils pour choisir le matériel qui va bien, qui vous ira bien. Au passage, l’entretien avec Martin Bogren photographe, grand amateur du demi-format (half frame) est des plus intéressants. Ensuite quelques infos sur l’exposition, le choix du film (avec un listing des principaux films du marché, noir et blanc et couleur, les formats, leurs avantages et inconvénients, …) avant d’aborder le développement des négatifs. Un moment aussi crucial qu’indispensable, pour tout amateur de cristaux d’argent.
• Les fondamentaux de la photographie
La numérisation des films est un excellente solution, même si les tirages à l’agrandisseur, en chambre noire, permettent une totale liberté de création. Mais avant tout, la qualité première de ce livre très complet, c’est qu’il transpire la passion et en cela j’ai trouvé sa lecture passionnante. Ce livre est une porte ouverte sur un monde merveilleux, certes, mais qui ne s’improvise pas. Les fondamentaux de la photographie ne s’inventent pas. Je suis souvent contacté par des gens qui souhaitent découvrir la photographie. Bien souvent je leur conseille d’acquérir les bases en achetant un appareil argentique d’occasion et une pellicule. Je suis convaincu que l’argentique est la meilleure école pour acquérir les bases de la photographie. Ce n’est pas pour rien que dans mon armoire, je conserve le reflex de mes vingt ans et quelques optiques d’époque. D’ailleurs ce livre me donne une singulière envie de sortir et d’aller cramer quelques pelloches. J’ai toujours en réserve quelques pellicules TriX 400 dans le bas de mon frigo… En conclusion, voilà un livre hautement recommandé à mettre au pied du sapin de Noël, pour tous les aventuriers en route vers ce monde merveilleux.
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Dupuis dit
Le problème ce n’est pas la photo argentique au contraire, le problème est de trouver des pellicules et pour combien de temps?
Cordialement.