J’en conviens, j’ai mis du temps à me décider. Cinq ans, pour être précis. Une formation dédiée à mon reflex professionnel, Nikon D4s, deux jours à sacrifier sur mon planning ultra chargé, était-ce bien raisonnable ? En plus, D4s ça va quoi, je connais un peu, au moins aussi bien que le précédent. Bref, vous l’avez compris, j’ai reculé le moment où je me suis finalement décidé à signer ma convention de formation et à quitter Brest pour rejoindre la Nikon School pour une session de deux jours. Qu’est-ce qui m’a décidé ? D’abord, mon reflex professionnel Nikon, comme son nom l’indique, c’est mon outil de travail. C’est un bon outil, complet. Complet et disons-le, complexe. J’avais vraiment l’impression de n’en connaître qu’une partie et sur ce point précis, je ne me trompais pas, j’étais même loin du compte, on y reviendra. L’autre point c’est qu’une grande majorité d’utilisateurs de reflex, qu’ils soient professionnels ou amateurs peu importe, consacre peu ou pas de temps à lire le (fucking) manuel de leur reflex. Toutes les excuses sont bonnes : pas le temps, pas bien écrit, trop dense, mal ceci ou pas bien cela et, surtout ! On verra bien plus tard, sur le terrain. Ah ! Il est loin, le temps de l’argentique où il suffisait de maîtriser quelques fondamentaux de la photographie et de savoir loger la pellicule pour partir chercher de l’image. Aujourd’hui, avec le numérique, il ne suffit pas de loger une carte mémoire et d’appuyer sur le bouton ON. Et pourtant, c’est ce que j’ai fait, comme la plupart d’entre nous. Non, je n’ai pas plus lu le manuel de Nikon D4s (qui est sur ma table de chevet, dans ma chambre) que je n’avais lu celui de Nikon D3s (qui a passé l’essentiel de son existence exactement au même endroit). Ça ne m’a pas empêché de faire de bonnes photos, certes, mais quand même. J’ai toujours eu ce sentiment désagréable d’avoir raté un épisode, zappé un truc, une fonctionnalité. Comme tout le monde, j’ai plus survolé que parcouru les menus de configuration de mon reflex professionnel et je n’y m’y suis guère attardé. Après ces deux jours passés à la Nikon School, je n’ai finalement qu’un regret, celui de ne pas avoir pris la décision plus tôt et de franchir le pas…
Nikon school. L’étape indispensable à la maîtrise de votre reflex professionnel.
• Nikon School. Pour apprendre.
Je me suis rendu à la Nikon School, située au 36 de la rue Amelot à Paris, la fleur au fusil. Deux jours, ça me semblait un peu long mais croyez-moi, il faut au moins ça pour faire le tour du vaste sujet, dédié à la maîtrise du reflex professionnel (Nikon D810 et D4s). L’endroit est spacieux, lumineux, confortable, le matériel de formation ultra moderne. Bien sûr, le regard des stagiaires est immédiatement attiré par la vitrine Nikon qui propose la crème des optiques Nikkor, en libre service. Ces deux jours seront aussi l’occasion pour les stagiaires de tester les optiques de leur choix avec leur reflex. J’avais amené mon 50mm f/1.4 et mon D4s mais j’ai aussi testé Nikkor 58mm f/1.4 histoire de vérifier si son piqué est aussi légendaire qu’on me l’avait dit (il l’est). Notre hôte est Vincent Lambert, photographe et formateur chez Nikon. Ce qui caractérise Vincent c’est que lui, non seulement il a lu le fucking manuel mais qu’en plus il a écrit de nombreux bouquins sur le sujet. C’est rassurant de savoir qu’on a en face de soi un gars qui maîtrise son sujet et ça va se vérifier pendant ces deux jours, d’autant que les cinq stagiaires sont tous aussi studieux et enthousiastes que gourmands d’information. Aucune question ne restera sans réponse, on s’exprime, on échange et chemin faisant, on apprend. On apprend, beaucoup. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis resté bouche bée, découvrant une fonctionnalité dont j’ignorais totalement l’existence.
• Nikon School. Pour découvrir.
L’aspect le plus positif de cette formation à la Nikon School est d’ailleurs là. J’ai pris le parti de poser mes connaissances sur Nikon D4s et partir à la découverte de tout ce que j’avais mis de côté, par manque de temps ou simplement par a priori. Cette formation m’a permis de laisser libre court à ma curiosité, d’ouvrir les champs du possible sur des sujets dont j’avais décidé unilatéralement, un jour, qu’ils ne présentaient aucun intérêt pour moi, comme le liveview par exemple. Pour moi, le liveview c’était un truc de vidéastes, donc sans intérêt pour moi. Tout l’intérêt de cette formation à la Nikon School est bien là. J’ai découvert des outils dont j’ignorais tout jusqu’à l’existence, ou alors dont j’avais vaguement entendu parler, sans vraiment trop chercher à les mettre en œuvre. Avec cette formation menée avec autant de brio que de talent par un Vincent Lambert boosté par l’enthousiasme des stagiaires, j’ai (re)découvert mon reflex professionnel et j’ai réalisé qu’en réalité je n’en connaissais qu’une toute petite partie. Au fur et à mesure du déroulé, alors qu’on évoquait l’autofocus, les modes d’expo, les modes de mesures, la balance des blancs, les histogrammes, les sensibilités, les espaces colorimétriques … Je découvrais, éberlué, la richesse et la profondeur des menus de configuration, toutes les possibilités qui permettent de faire d’un reflex professionnel « son » reflex en le personnalisant, en utilisant des touches qui me semblaient secondaires jusqu’à présent (comme la touche AF-ON, la touche fonction,…).
• En conclusion ? Radicalement indispensable.
Est-ce que je recommanderais une formation à la Nikon School ? Avec le recul, non seulement je la recommande mais je crois que c’est une démarche radicalement indispensable pour tout utilisateur souhaitant tirer la quintessence de son reflex professionnel. J’ai plus appris en deux jours à la Nikon School avec Vincent Lambert qu’en cinq ans d’utilisation de mon reflex professionnel sur le terrain. Nikon a conçu, avec des machines comme D810 ou D4s, des reflex numériques capables de se plier aux moindres désirs de son utilisateur. No limit pourrait être le slogan du reflex professionnel Nikon. Pour s’affranchir de ces limites, il faut franchir le pas, justement. Dépasser ses a priori, savoir écouter et aimer apprendre, découvrir. C’est dans cet état d’esprit que j’ai quitté la Nikon school, après deux jours de formation. Ce sentiment d’avoir tant appris, en si peu de temps. J’ai regardé le catalogue des formations sur le site de Nikon et je sais que je reviendrai, pour approfondir mes connaissances sur des sujets complexes comme la maîtrise de la lumière, entre autres. J’ai eu un petit coup de blues en quittant Nikon School et c’est d’ailleurs, de mémoire, la première fois que je quittais une école à regret. Sur le chemin du retour c’était le sujet de ma reflexion. Pourquoi toutes les écoles ne sont-elles pas aussi passionnantes que la Nikon school ?
• voir le catalogue des formations sur le site de la Nikon School.
• un merci particulier à Vincent Lambert, formateur (de talent) à Nikon School ainsi qu’à Thomas Maquaire pour son accueil. Un clin d’œil à Natacha, Jean-Marc, Morgane et Éric avec qui j’ai partagé ces deux jours définitivement enthousiasmants à la Nikon School.
Tourdefrance2015 dit
Des phrases chocs (« J’ai plus appris en deux jours à la Nikon School avec Vincent Lambert qu’en cinq ans d’utilisation de mon reflex professionnel sur le terrain ») qu’on a beaucoup de mal à croire. Le petit problème, c’est qu’à part dire que se former chez Nikon, c’est génial, on n’apprend absolument rien dans l’article. Un exemple : on se doutait que l’auteur n’en avait rien à faire du liveview. Mais nous n’en saurons pas plus sur l’intérêt de la chose.
Idem pour » l’autofocus, les modes d’expo, les modes de mesures, la balance des blancs, les histogrammes, les sensibilités, les espaces colorimétriques « . Où est l’homme ? Où est le photographe ? Où es-tu Hervé ?
harvey dit
Merci pour ce commentaire pertinent qui m’a beaucoup fait rire. Pour en savoir plus sur « l’intérêt de la chose » je vous invite à vous inscrire à une session de formation Nikon pour vivre, vous aussi, cette expérience enrichissante. Une dernière chose Tourdefrance2015. Arrêtez les produits dopants… 😉
Edward dit
excellent article (as usual) ça donne vraiment envie d’y aller mais je pense que c’était l’objectif n’est-ce pas ?