C’est par l’optique que passe la lumière. D’aussi loin que je m’en souvienne, cette phrase me poursuit et elle résume à mon sens l’essentiel de la problématique de la photographie. Une autre pensée, plus récente celle-là, qui me vient aussi d’un expert en matière de cailloux, me revient souvent en mémoire. Le prix d’une optique se calcule au poids des lentilles. Voilà. Quelque soit la marque, ces deux règles fondamentales s’appliquent. En cette fin d’année, propice aux bilans, j’ai choisi de poser mon sac et de regarder dans le rétroviseur. Là, je vois des optiques qui ont accompagné mon travail toute l’année et j’ai eu envie de vous en parler. Car il s’agit, selon moi, d’optiques d’exception. Des optiques Nikkor que vous pouvez acheter les yeux fermés, sans même la tester, tellement elle est classieuse, premium. Et pour tout dire indispensable.
Optiques Nikkor. Mon menu best of plus.
1- Nikkor 70-200mm f/2.8 VRII
Lorsque j’ai switché de Canon à Nikon, il y a quatre ans, je n’avais aucun doute sur la qualité du matériel sur lequel je m’engageais. Le seul bémol tenait en une interrogation. Est-ce que j’allais trouver un équivalent au 70-200mm f/2.8 L IS II de la marque rouge chez Nikon ? Canon a toujours été extrèmement réputée pour la qualité de ses optiques et je dois dire que ce point précis était pour moi une crainte majeure. La première optique que j’ai testée chez Nikon a été Nikkor 70-200 f/2.8 VRII et aujourd’hui je peux attester de ses exceptionnelles qualités. Montée sur un reflex comme D3s, sa réactivité est simplement sidérante, son range parfait, le piqué, le rendu, la dynamique des images produites sont merveilleux. Si je ne devais garder qu’une seule optique, ça serait elle. Une de ces optiques Nikkor comme je les aime, totalement polyvalente. Un must have qui vaut largement son prix, comptez environ 2200€.
2- Nikkor 24-120mm f/4 série G
J’ai toujours pensé qu’avec cette optique, Nikon est allé au bout du rêve, contrairement à Canon qui s’est arrêté à 105. Voilà un range de rêve, du grand angle à 24mm au petit télé de 120mm, c’est l’optique polyvalente par excellence. On pourrait se dire que son ouverture est sa seule limite, c’est faux. Le traitement nanocristal appliqué à ce 24-120 en fait une optique parfaitement lumineuse, d’ailleurs c’est simple. Je ne vois pas de différence de luminosité dans mon viseur entre cette optique et une optique ouvrant à f/2.8. La seule réserve à émettre avec ce zoom c’est de l’utiliser exclusivement sur un reflex fullframe. Même leprix est cool, environ 1000€.
3- Nikkor 14-24mm f/2.8
Un conseil. Évitez de parler de Nikkor 14-24 à un photographe qui n’est pas équipé en Nikon. C’est l’optique que le monde entier envie à Nikon pour une raison simple. C’est LA référence en zoom UGA (ultra grand angle) avec un range de folie de 14 à 24mm, c’est l’optique capable de couvrir toutes les plages de rêve du grand angle. Ce n’est pas mon optique préférée. Je la trouve lourde, pas discrète pour deux ronds avec sa lentille de fish eye en revanche comment ne pas admettre son insolente supériorité, ses effets optiques de dingue à 14mm, son piqué ahurissant ! Mieux encore, avec la capacité d’un boîtier plein format à travailler en DX, le photographe obtient alors un 21-36mm et là, mes aïeux, on touche un range merveilleux. Le prix est au rendez-vous de l’exception, comptez environ 1650€.
4- Nikkor 16-35mm f/4 série G
Moi, je viens d’en face. Et en face, pendant des années, mon optique de prédilection fut le 16-35mm. Quand j’ai su que Nikon proposait un 16-35mm f/4 j’ai immédiatement bondi sur l’occasion de l’utiliser. Cette optique fait partie des séries à traitement nanocristal, comme le 24-120mm. Et puis on dira ce qu’on veut mais le range 16-35 c’est assez proche du range idéal pour un zoom grand angle. Nikkor 16-35mm f/4 ne déçoit pas, c’est rien de le dire. Lumineux, très discret (ici pas de lentille globuleuse) et ultra polyvalent, c’est le caillou passe-partout qui tape aussi bien du paysage, de la street ou du concert. Quant à la qualité des images, rien à dire ! C’est piqué, ultra propre. Et à l’image du 24-120 le prix est aussi cool, comptez environ 1000€.
5- Nikkor 300mm f/2.8 VRII
Comment parler de cette optique sans tomber dans le superlatif suspect ?Un jour un pote à qui j’en parlais m’avait demandé, en substance, si j’étais payé par Nikon pour être aussi enthousiaste à propos du 300mm Nikkor. Je lui avais dit que non, malheureusement. Si j’avais été payé par Nikon pour parler de Nikkor 300mm f/2.8 VR j’aurais eu assez de gwennegs pour m’offrir cette optique princière. Honnêtement, je n’ai pas une utilité régulière d’un monstre de ce calibre. Je l’utilise une fois par an, aux Vieilles Charrues et à chaque fois c’est un bonheur renouvelé. Utilisée en tandem avec un D4s, on est proche du nirvana. Avec un télé-convertisseur TC20-EIII on obtient un 600mm f/5.6 et là… Oh God ! Photos de sport, photo animalière, … Partout où le photographe a besoin de voir loin et avec précision, ce Nikkor 300 est somptueux. Du bonheur en somme. Une dernière chose. Avec un reflex du calibre de D4s, il faut tenter l’expérience du shoot à main levée… Le prix lui aussi est princier. Comptez environ 5500€.
Et là vous me dites ? Il n’y a quasiment que des zooms ? C’est vrai. Je n’utilise pratiquement jamais de focales fixes en Nikon et le 300mm est l’exception qui confirme la règle. D’ailleurs, j’ai longuement hésité entre le 300mm f/2.8 et le 200-400mm f/4 VRII, mais pour le coup la focale fixe du 300mm et son diaph en moins, entre autres, emportent mes suffrages, bien que le zoom 200-400 présente des arguments de range assez fabuleux. Mais c’est une question d’habitude de travail. La possibilité de changer de focale sans avoir à se déplacer est une quasi obligation lorsqu’on est coincé dans une fosse sans pouvoir se déplacer… Une chose est sûre. Vous pouvez acheter ces optiques Nikkor les yeux fermés. Je les ai toutes utilisées sur le terrain et elles se sont toutes avérées fantastiques. C’est par l’optique que passe la lumière. Ne transigez jamais sur la qualité de vos optiques et si vous devez investir dans un matériel durable, c’est bien ça. Les boîtiers passent, les optiques demeurent.
• les prix indiqués sont des prix moyens constatés, sujets à variation.
• photo : Cyril Jarno, le photographe navigateur en escale à Kerampuilh pendant les Vieilles Charrues et son inséparable Nikkor 300mm (crédit photo : Hervé Le Gall. Nikon D4s + Nikkor 300mm f/2.8 VR)