Spyder 4. Un outil de calibration indispensable.
« Tu calibres ton écran toi ? » Je me souviens d’avoir souri chaque fois qu’on m’a posé cette question. Alors, voyons les choses de manière absolument radicale. Si tu fais de la photo numérique et que tu ne calibres pas l’écran sur lequel tu travailles, tu as raté ta vie. Ou du moins une étape décisive dans le processus. Pour ma part, aussi loin que je m’en souvienne, je travaille sur des écrans calibrés. Sauf qu’avant, nos écrans coûtaient un bras et le système de calibration coûtait un œil, mais ça, comme on dit dans la pub, c’était avant. Un jour, j’ai découvert que Datacolor concevait et commercialisait des sondes de calibration dont le prix était enfin abordable. Depuis plusieurs années maintenant, je travaillais avec une sonde Spyder3 Elite, une sonde qui m’a donné entière satisfaction, alors quand Datacolor a annoncé un nouveau modèle, j’ai tendu l’oreille, mais sans vraiment me presser, tant Spyder3 me convenait.
La nouvelle sonde Spyder 4 apporte de notables améliorations, en particulier sur le capteur full spectrum capable d’analyser tous les écrans du marché, dont les écrans à gamut large. La conception physique de la sonde elle-même a également été repensée et elle analyse la lumière avec une meilleure accuité (plus 26% selon les données fournies par Datacolor). Comme dans la version précédente, la sonde est proposée en deux versions, Pro et Elite, on y reviendra. Le principe de calibration, quant à lui ne change pas. La sonde mesure le niveau de lumière ambiant. Vous le savez sans doute, il est déconseillé de travailler de l’image dans un environnement trop lumineux, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains écrans sont livrés avec un système de casquette qui se fixe sur l’écran permettant ainsi d’éviter les lumières parasites. Pour ma part, quand je travaille sur mes images, je baisse ostensiblement le volet de mon bureau. Une fois la mesure de lumière ambiante réalisée, on pose la sonde sur l’écran qui se maintient dans cette position grâce à un contrepoids fixé sur le câble. Le processus de calibration commence maintenant.
Le logiciel envoit successivement à l’écran des séries de couleurs qui sont analysées en temps réel par la sonde. Le logiciel analyse la couleur affichée et la compare à son étalon. L’écart entre les deux est mémorisé pour chaque couleur, ce qui va permettre d’établir une table de compensation. À l’issue du test complet (qui dure moins de dix minutes), le logiciel enregistre les valeurs et crée un profil de couleur qui sera utilisé par l’ordinateur. À la fin du processus de calibration, le logiciel propose d’enregistrer le profil puis de visualiser l’écran avant la calibration et après. C’est à ce moment-là que vous réalisez la justification de votre investissement. Vous pouvez paramétrer le logiciel pour recalibrer votre écran cycliquement, par exemple une fois par mois, ou une fois tous les trois mois. Une fois votre profil enregistré, veillez à bien vérifier que votre Photoshop l’utilise, dans les préférences couleur (menu édition).
• Version Pro ou Elite ?
Un écran calibré, c’est l’assurance que ce que vous voyez à l’écran correspond à la réalité des couleurs de vos clichés. Autant dire que pour un photographe, cet investissement est absolument nécessaire. Reste la version du logiciel, qui fait la différence de prix, Pro ou Elite. Honnêtement, pour une grande majorité d’utilisateurs photographes, la version Pro est tout à fait convenable. Mais si vous voulez vraiment vous faire plaisir, pour cinquante euro de plus vous pouvez craquer pour la version Elite qui optimise certains processus, permet d’accéder à certaines mesures (comme le Delta E par exemple) ou la mesure évoluée de la lumière ambiante et offre un niveau de personnalisation très poussé.
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