Vendredi 11 mai 2012. J’arrive à la Carène de Brest, sur le port de co où je viens photographier le festival Sonore. La responsable communication du festival m’annonce, un brin dépitée, que le concert de Tim Hecker se déroulera dans le noir complet. Sans photo, pas de graphie. Je décide de faire contre mauvaise fortune bon cœur et je me dis qu’on fera avec. Le concert de Hecker est une performance. Sur scène une console vide et pas âme qui vive. Je réalise que les musiciens mixent dans le fond de la salle, à la console son, à l’opposé de la scène. Pour seules et uniques sources lumineuses, celle de l’écran du Mac de Tim Hecker, le rétro éclairage des boutons de la console et une petite loupiote. C’est du service minimum ou je ne m’y connais pas… Dans ces conditions, impossible de faire un cliché, les photographes sont aux fraises ! Je monte la sensibilité du D4 à 102400iso, je désactive l’autofocus. Espérer accrocher un point de contraste dans le noir complet, c’est sayonara. Je fais le focus à l’œil sur le point le plus lumineux du cadre, à f2,8 je réussis à déclencher à 1/40 ou un 1/50ème sans trop y croire. J’ai activé le mode silencieux parce que je suis proche de la console (focale 100mm) et je ne veux pas perturber les musiciens. Je fais une trentaine de clichés sur l’ensemble du set. Et je passe au concert suivant sans vraiment me faire d’illusion.
Il s’avère que le niveau qualitatif des clichés générés à 102Kiso par Nikon D4 est réellement bluffant. Bien sûr il y a du bruit, mais notablement moins que sur D3s. D’ailleurs, finalement, la présence de bruit (qui peut être corrigée en post-traitement) n’est pas vraiment un problème. Non, en réalité, ce qui procure à Nikon D4 un atout indéniable par rapport aux autres reflex de son créneau (mais Nikon D4 a-t-il aujourd’hui vraiment un concurrent sur son segment ?) c’est sa capacité à produire une image exploitable. Comme le faisait remarquer un photographe, Nikon D4 ouvre de nouvelles perspectives, en permettant d’écrire une image avec un zeste de lumière. Si l’on ajoute à cela une réelle polyvalence, une vélocité remarquable, un autofocus redoutablement efficace, une ergonomie bien pensée, il ne fait aucun doute que Nikon D4 tient aujourd’hui la toute première place sur le segment des reflex numériques. Mais bien au delà de ce leadership qui ne demande qu’à être contesté (par le nouvel EOS 1Dx de Canon par exemple ?), il faut être conscient du privilège que représente l’acquisition de ce fantastique outil de travail qu’est Nikon D4 pour les photographes. Nikon D4. One step further in photography. Ce n’est pas qu’une simple formule marketing. C’est une réalité.