CharruesLand. J-7. Difficile pour moi de parler des Vieilles Charrues sans tomber dans l’excessif, l’enthousiasme débordant. Les Charrues c’est plus qu’un festival à mes yeux, ça dure quatre jours, quatre jours éreintants, épuisants et en même temps tellement enivrants, au sens figuré pour moi, au sens propre pour un certain nombre d’autres, mais bon c’est comme ça. On vient aux Charrues pour faire la fête, se lâcher, s’amuser, retrouver des amis qu’on n’a pas vus depuis l’an passé. Le festival des Vieilles Charrues, c’est beaucoup plus qu’un festival de musique. C’est un moment de retrouvailles entre potes, une immense kermesse ponctuée de toutes les musiques et ce jusqu’à pas d’heure. Pour un photographe, c’est la perspective de shooter pendant quatre jours, quasiment sans discontinuer, d’engranger une quarantaine de concerts sans compter les innombrables clichés d’ambiance glanés sur la légendaire plaine de Kerampuilh. Autant dire qu’il vaut mieux être prêt et bien dans ses pompes. Chaque année, une semaine avant le festival, j’ai un petit rituel qui consiste à faire ma checklist, une sorte d’inventaire à la Prévert des éléments indispensables. Cette année je me suis dit que ça pourrait être une bonne idée de partager ces petits trucs avec vous. Et puis, si vous fréquentez les fosses de concerts en festival, vous y trouverez peut-être quelques éléments indispensables à toujours avoir sur soi ou dans son sac…
Justement du sac, parlons-en. J’ai deux sacs de transport. Un sac Lowepro Slingshot 300 (2) qui me permet de transporter tout mon matériel proprement dit et un second sac LowePro Toploader (1) qui ne me quitte jamais et me permet de loger pile poil mon EOS en configuration 70-200. Côté matos, cette année, j’embarque deux boîtiers Canon. Un EOS 1D Mark IV (3) que j’ai découverts pendant le festival Yakayalé et son petit frère un EOS 7D (4). Deux boîtiers parfaitement complémentaires qui ont chacun des qualités que l’autre n’a pas. La différence de taille de capteur, APS-H coeff. 1,3 pour le 1D et APS-C coeff. 1,6 pour le 7D, permet d’avoir des points de vue différents avec la même optique. J’ai un flash Canon 580EX (5) qui ne me sert qu’en dehors de la scène (où, rappelons-le, son utilisation est strictement interdite), avec l’indispensable diffuseur Gary Fong (6). Du côté des optiques, j’ai un 70-200 2,8L IS Serie II (7) sur EOS 1D et un 70-200 2,8L IS (10) sur EOS 7D. Que dire de cette optique, sinon qu’elle est simplement la meilleure optique pro de sa catégorie ? J’embarque aussi un 135mm f2L (9) pour voir s’il est aussi bon que certains de mes amis photographes (comme Gérald Géronimi) le prétendent, ainsi qu’un 24-105 f4L (8) histoire de couvrir aussi les autres focales. Du côté du stockage, je viens d’acheter une carte 32Go Extreme III chez Digit Photo, pour compléter mon parc de cartes Sandisk (11). Je travaille en RAW exclusivement, à 20Mo à la louche le cliché, je ne vous fais pas un dessin. Mais quand on aime… En festival, je n’utilise pas d’autre cravate que la mienne (12) pour porter mes pass, elle est pratique car on peut déclipser le pass tout en gardant la cravate autour du cou. Quand je travaille, je déteste ce truc qui pendouille autour de mon cou, alors il finit le plus souvent dans ma poche. Dans les fosses ou ailleurs, la lumière d’appoint (13) est souvent indispensable, cette lumière frontale diffuse aussi une lumière rouge, plus discrète de nuit. Il arrive qu’il pleuve aux Charrues, j’ai toujours sur moi une housse jetable (14) pour protéger mon boîtier, même si EOS 1D est tropicalisé et même si EOS 7D est résistant à la pluie. Les bouchons d’oreilles (15) sont absolument indispensables, je les mets en concerts et dès que j’ai besoin de m’isoler. Idem pour les yeux : les lunettes de soleil (16) sont toujours à portée de main, modèle Ray Ban Wayfarer II en hommage à Jack et Elwood Blues. Pour pouvoir twitter en direct et garder le contact, j’ai mon inséparable iPhone 3G avec une batterie de secours qui ne me sert quasiment jamais mais bon, on n’est jamais trop prudent ! Une montre (18) Seiko (étanche à 200 mètres) pour être à l’heure aux concerts car le timing est toujours hyper serré, des lingettes de nettoyage d’optiques (19), une chiffonnette (20) parce que la plaine de Kerampuilh est poussiéreuse (et que je suis maniaque du boîtier propre), des pansements (21) parce qu’une coupure à un doigt c’est salement galère, du talc (22) et des chaussettes de trekking (23). Parce que, comme disait Lieutenant Dan à Forrest Gump, un trouffion qui veut rester en vie prend d’abord soin de ses pieds. Pour un photographe, c’est idem. Avant le départ, au début de la journée, on saupoudre généreusement le talc sur le pied, surtout entre les doigts de pieds ! On enfile les chaussettes de trekking (modèle Quechua à pas cher chez Décathlon) et les pompes, en général des Doc Martens. En cas de grosse chaleur, pieds nus, sandales Scholl et talc. Aux Charrues on est quasiment dix à douze heures debout d’affilée et ce sont les pieds qui trinquent. Parfois la douleur aux pieds peut être vive. Dans ce cas là, je fais un break, du lait délassant (24) pour les pieds de chez Cattier et ça repart ! Voilà. Je vous ai tout dit ou presque. Pendant les Charrues, je carbure à la flotte, on en trouve en palettes backstage et je mâche danois, Stimorol (27) exclusivement. Enfin, il y a deux trucs dont je ne me sépare jamais. Ja-mais. D’abord une pierre de pouce (26) quand je suis vraiment à cran ça me détend. Et puis un médiator (25), qui m’a été offert par un guitariste de mes amis après un concert mémorable, il y a quelques années. Un simple bout de plastique, un truc de rien mais qui symbolise à mes yeux tellement de choses. Le partage d’un souvenir, d’un concert, d’images gravées dans ma mémoire. Un histoire de potes qui se perdent de vue et qui se retrouvent chaque année, au même endroit, pour faire la fête. Les Vieilles Charrues, en somme…
• merci à toute l’équipe de Canon France pour leur soutien technique pendant cette édition des Vieilles Charrues.
XTofDuran dit
Et le talc, il est full frame ou bien ?! 😉
Merci pour cet article : c’est dans les détails que l’on reconnaît les pros !
Bon Festival !! et reviens nous vite avec les photos !
David dit
Et tu oublies le numéro de téléphone d’un bon ostéo pour tout remettre en place après 😉
harvey dit
@XTofDuran excellent 😉 oui je n’utilise que du talc plein format « Poupina » pour mes pieds délicats !
@David mon toubib est aussi ostéo et médecin du sport. Depuis le début de l’année j’ai repris le sport plus un régime alimentaire assez drastique. Ça marche, j’ai perdu 7 kilos ! Ça sera toujours ça de moins à porter pendant les Vieilles Charrues 😉
David dit
J’ai envie de dire « bien joué » !
harvey dit
@David j’aime la photo « mots croisés » vue sur ton blog. Et puis en vieux fan d’Henri, je ne suis pas insensible à la mention qui l’accompagne (Leica M6 – Summicron 50mm – Pellicule Ilford PanF 50) même si elle n’est pas essentielle à la qualité de ton travail, puisqu’il y a aussi de jolies choses faites avec d’autres matériels. Comme le 5D II 😉
toto dit
Une divers 200 de chez seiko, montre de qualité pour pas cher.
harvey dit
@toto ouaip je vois que Monsieur est connaisseur 😉 Achetée sur eBay il y a quelques années à un vendeur de HK pour 115 euro port inclus ! Par contre il me l’avait vendue pour une automatique et c’est pas le cas. Pour se faire pardonner, il m’avait envoyé un bracelet diving en cadeau. N’empêche, chaque fois que JP Grémillot voit ma montre il se fout de moi. Il faut dire que sa montre de plongée à lui c’est une vraie de vraie, avec ordinateur de bord embarqué. Mais bon moi je vais pas chatouiller le museau des murènes…
AGENT 007 dit
si avec tout ça t’es pas équipé !!! LOL
ça devrait le faire je pense surtout avec le 135mm une bête de course absolue
pour le talc je n’ai pas de mots MDR
David dit
Merci !
En plus ce qui est bien sur le M6, c’est qu’il n’y a pas de problème d’autofocus 😉
En parlant du 5d mk II, quand je compare les photos avec le premier 5d, je trouve que leur rendu est moins « photographique ». Elles sont belles mais il manque un truc que le premier avait. Je ne saurais pas bien le définir.
Du coup, quand Canon sortira le mk III, le mk II s’en ira de mon fourre-tout mais pas le premier 5D 😉
harvey dit
@Agent 007 le seul problème ça va être de trimballer tout ce bordel, heureusement j’ai une assistante 😉 Et oui, j’ai vraiment hâte de tester le 135 depuis le temps que mes potes photographes qui l’utilisent m’en parlent ils sont tous extatiques quand ils évoquent ce caillou…
@David M6 + Summicron, c’est une certaine idée de la photographie en somme. Concernant le 5DII c’est une remarque qui revient souvent, surtout chez les photographes qui ont eu ou qui ont encore un 5D. Une chose faisait cruellement défaut sur le 5D c’était le nettoyage automatique du capteur. Sinon ce boîtier était déjà fantastique. Sur le Mark II, la priorité de dév de Canon était une meilleure gestion en hauts iso, l’AF était directement hérité du 5D. Ceux qui pensaient avoir un AF optimisé en achetant un Mark II (suivez mon regard) ceux-là se trompaient. Quelque chose me dit que les propriétaires de 5D première génération ne voudront effectivement pas s’en séparer. En revanche, j’attends avec impatience le Mark III. Je pense qu’on va avoir de grosses émotions, notamment au niveau de la vidéo…
David dit
C’est aussi mon avis !
Jay dit
Pour moi, le 135mm f2L est tout simplement la meilleure optique Canon. Meilleure que le 70-200. Un piqué inégalable même à f2.
harvey dit
@Jay je vais le tester cet après-midi, j’ai intérêt de ramener du matos sinon je vais me fâcher avec tout mes potes photographes. C’est dingue comme ce caillou fait l’unanimité !
Serge dit
Sympa la photo mais je ne vois pas d’ appareil photo dessus…..
Ouarf !!!
harvey dit
@Serge c’est normal ! Depuis que tu as switché tu ne vois plus la couleur rouge, tu l’as remplacée par du jaune. 😉
harvey dit
Il manque sur la photo le EF 16-35 2,8L qui est revenu ce matin du SAV où il a fait un stage pour une révision nettoyage. Bonne nouvelle, il sera du voyage aux Vieilles Charrues et comme c’est une de mes optiques de prédilection, ça va être cool ! Pour le coup le 24-105 f4 L restera à la maison.
Marc dit
Faut vraiment aimer faire voir qu’on du matos pour partir avec tout ça… Outre le fait que c’est terriblement lourd, il n’y a aucun intérêt à partir avec deux 70-200 et un couplé 24-70/24-104…
harvey dit
@Marc ouais bon t’as pas tout suivi hein ? T’as juste regardé le superficiel, l’image et tu t’es dit que c’était la honte d’avoir tant de matos, bla bla bla… Ce que ne sais pas c’est que le 1D IV, le 70-200, le 24-105 étaient prêté par Canon France, le reste (7D, 70-200, 16-35, flash) étant à moi. Il y a au moins un point sur lequel tu as raison, c’est terriblement lourd. Sinon, évite de mater du côté des fosses. Tu verras des mecs avec des matos ahurissants, deux ou trois boîtiers et une palanquée d’optiques. Comme moi ils n’en n’ont rien à foutre de ce que tu penses d’eux ou des boîtiers qu’ils traînent à longueur de temps. C’est leur job. Ils sont photographes.
[Edit] Ah sinon, accessoirement, la prochaine fois signe de ton nom et de ton prénom. Hein ?