Je me souviens parfaitement de la première fois où j’ai tenu un Z9 entre mes mains. C’était pendant l’été 2021, le boîtier de pré-production ne portait pas son nom, mais je savais qui il était. Le premier truc que j’ai vu, à part son poids, c’est le rideau de protection du capteur lorsqu’on avait changé d’optique. Je m’étais dit que c’était une brillante idée, qui valait à elle-seule l’investissement. Un an plus tard, alors que Nikon avait commencé la commercialisation et que nombre de photographes voulaient un Z9, j’avais fini par céder au chant des sirènes. Le dimanche 17 juillet, je testais Nikon Z9 aux Charrues, pour voir. Je n’ai pas mis longtemps à réaliser que la réputation du nouveau flagship de la marque jaune n’était pas usurpée. C’est aussi à partir de là que j’ai commencé à me convaincre qu’il fallait résister à la tentation.
Un Z9 sinon rien.
Dès lors, j’ai cherché tous les arguments possibles pour ne pas y aller. Trop lourd, trop cher. Un capteur énorme – 45mp – c’est pas fait pour moi. Quid de la montée en iso, du LED banding ? Et puis trop lourd. Je sais je l’ai déjà dit, mais c’était l’argument ultime censé me persuader de ne pas céder. Les mois passèrent et un challenger se profilait à l’horizon. Son nom ? Nikon Z8. Un baby Z9, specs quasi identiques, moins cher, moins lourd. Quand j’ai vu la fiche tech, j’étais presque séduit. J’ai été à deux doigts de passer ma commande. Dieu merci, il n’était pas dispo, car comme je l’avais prédit, Nikon Z8 fait un véritable carton.
Qu’est-ce qui te contrarie ? me demanda la femme de ma vie, qui me connait mieux que bien. Cette histoire avait fini par me miner, il fallait que je me décide, que j’y aille, ou pas. Autour d’un café, j’en ai parlé. C’était plus un achat, c’était une thérapie de groupe. J’ai vidé mon sac, posant les arguments un par un.
• Un Z9, c’est un monobloc
Toute ma vie (ou presque) de photographe équipé en Nikon, j’ai bossé avec un boîtier monobloc. Nikon D3s, puis Nikon D4s. Alors oui, c’est clair que ça pèse son poids. Un Z9 entre les mains, ça ne déçoit pas. Mais ça induit tellement d’arguments positifs, on va y revenir. Et puis je me connais. Si j’achète un Z8, le premier truc que je vais chercher à faire, c’est de lui coller un grip. Un Z8 avec un grip, c’est pas loin d’être aussi cher et aussi lourd qu’un Z9. Mais surtout, c’est pas un Z9.
• Retrouver l’AF suivi 3D
On ne va pas se mentir, l’autofocus de Nikon Z9 c’est une tuerie. Quand j’ai quitté D4s pour Z6, j’ai gagné la visée réelle et j’ai perdu le suivi 3D. Loin de moi l’idée de critiquer Nikon Z6 avec qui j’ai réalisé du bon travail, mais quand même. Quand on a goûté à l’AF suivi 3D d’un D4s ou d’un D5, c’est difficile de faire sans.
• un Z9 c’est l’autonomie
Avec mon reflex monobloc D4s, j’avais l’impression de pouvoir aller au bout du monde. De pouvoir faire des photos pendant toute journée aux Vieilles Charrues sans me préoccuper de l’autonomie. Avec Nikon Z6, j’ai deux batteries en backup. J’imagine qu’avec Z8 ça serait peu ou prou le même topo. Avec Z9, du point de vue autonomie, on est confortable.
• Retrouver le mode portrait
Quand je suis passé de D4s à Nikon Z6, le nombre de photos faites en mode portrait a singulièrement chuté. Parce que c’est tout simplement moins aisé de travailler en portrait avec un boîtier classique. D’ailleurs aux Charrues l’année dernière, j’ai retrouvé presque instinctivement le plaisir de travailler en mode portrait. Merci le monobloc.
• Z9 et son double lecteur CFX
Quand j’ai réalisé que Nikon Z8 embarquait un lecteur double slot CFExpress et SD, j’étais salement contrarié. Je comprends parfaitement les contingences techniques qui ont poussé Nikon à faire ce choix, mais pour moi c’est un non presque rédhibitoire. D’un côté une carte capable d’écrire à la vitesse fulgurante de 1500mb/s et en second lecteur une carte avec des débits minables (300mb/s) ? Sur un Z9 c’est CFExpress dans les deux lecteurs, point.
• Un Z9 tout terrain.
On ne le répètera jamais assez. Un Z8 plus un grip ne vaudra jamais un Z9 monobloc. Ja-mais. En particulier en matière de résistance à l’humidité et aux poussières. Alors c’est vrai, l’argument du grip de Z8 c’est qu’on peut l’enlever et voyager léger. Mais sans le grip qu’on logera dans le fond du sac, au cas où hein ? En conclusion, avec ou sans grip, il faudra porter le grip.
• Z9. Plaisir, plaisir, plaisir.
Pour un photographe, être en adéquation avec son matériel c’est essentiel. Depuis une douzaine d’années que je bosse en Nikon, c’est un peu mon ressenti. Quand j’ai quitté le monde de la visée reflex pour celui de la visée réelle, j’ai découvert un plaisir de travailler autrement. Aujourd’hui, je ne pourrais plus revenir au reflex. J’ai tourné le problème dans tous les sens, posant les arguments et j’en suis arrivé à une conclusion assez simple. Acheter un Z8 n’était pas une bonne idée. Je devais revenir dans mon monde, celui du monobloc. Celui qui est lourd, celui qui coûte cher. Celui avec lequel j’ai la sensation de n’avoir aucune limite. Celui que j’embarque avec plaisir, qui me donne le sourire. Et comme disait François l’embrouille « le sourire, c’est le passeport pour la vie ». Bref. J’ai commandé un Z9.
• cet article n’est pas sponsorisé
• une pensée pour François Damiens, pour Mathieu Ezan, pour Pierre Hennequin et pour Annick.
croucrou dit
Il y a 2 choses qui gâche un peut le plaisir du Z8, Son grip et l’absence de GPS.
Le grip :
– Il faut enlever la porte pour le monter,
– Une fois arrimé au Z8 l’encombrement est bien plus grand que le Z9 est esthétiquement comme il ne va pas jusqu’au bout on à l’impression qu’elle n’a pas été conçu pour le Z8.
– La poignée une fois démonté prend beaucoup de place avec ça forme en L celle du D850 était beaucoup, beaucoup plus compact.
– Beaucoup de personnes qui attendait le Z8 on craqué et on acheté un Z9 (c’est mon cas depuis 1 ans) ces personnes ont goutées à l’autonomie de la grosse batterie, mais avec le grip il n’est pas possible de mettre cette grosse batterie, alors que l’option existait sur le D850, mais à l’époque vue l’autonomie de 2 batteries, il n’y avait que peut d’intérêt d’acheter l’adaptateur.
L’absence de GPS :
l’avantage du Z8 c’est son poids, beaucoup plus pratique pour partir en rando, mais avec l’absence de GeoTag fait qu’a chaque fois je vais me posé la question tag ou poids, je me dis que le nombre de fois ou je pendrait le Z8 à la place du Z9 n’en vaut pas la chandelle.
du coup mon Z9 n’aura pas de petit frère, je vais plutôt économiser pour le Z9 II qui verra le jour surement dans 2 ans en attendant je conserve mon D850 et son grip en deuxième boitier.
La Bottine dit
Faut dire avec le Z8, chic un boitier de poids raisonnable !
Oui mais obligation d’au moins une batterie supplémentaire. carte SD sans grand intérêt obligeant d’emmener un lecteur de carte supplémentaire.
Finalement le z8 ne fait pas le poids vis à vis du Z9 et je compléterai mon z9 actuel par un 2eme Z9 en lieu et place de mon D4 qui aspire au repos après de nombreuses années de service.
GDPhotosBDX dit
Bonjour à tous,
Il est heureux de voir que les contre-arguments des uns sont les arguments des autres 🙂
J’ai changer mon D4 pour le Z8 dès la sortie de ce dernier, après m’être fait la main sur le Z6ii à la place du D800e depuis 2 ans.
Mis à part la batterie qui effectivement est sous-dimensionnée – mais j’en ai pléthore avec le Z6ii (attention, batteries « alternatives » non compatibles avec Z8) – je suis plus qu’enchanté par ce boitier dont le capteur possède un « grain » extraordinaire.
Le slot SD, de prime abord repoussant, me permet de livrer des jpeg en cours de presta simplement en donnant la carte et en repartant travailler sur une autre SD (dont le coût est dérisoire). Gros confort pour mes clients.
Le grip me manque autant que son absence me permet de tout caser dans mon petit sac Domke. Donc j’oublie vite 🙂
Le GPS fonctionne très très bien en jumelant avec mon iPhone.
Je ne dis pas que je ne repartirai pas sur du monobloc avec Z9ii, mais je constate que ce Z8, pour ma propre pratique, est exceptionnel. Surtout à 1400€ de moins.
Belles photos à tous, quelque soit votre Z !
Erik Vander dit
Bonjour,
C’est drôle, je me suis plutôt reconnu dans ce texte. Je ne suis pas un photographe professionnel, juste un amateur passionné, une vielle passion.
Enfant je regardais souvent le monde qui m’entourait à travers le viseur d’un petit Kodak qu’on m’avait offert et j’appuyais sur le déclencheur alors même qu’il n’y avait pas de pellicule à l’intérieur.
Avec mon premier salaire je me suis offert un Nikon F801s. Un bonheur à l’époque. Ensuite j’ai cassé ma tirelire pour un F90s.. Je suis entré dans l’ère du numérique avec le D7000. J’ai également eu un bridge P1000., un gros jouet. Lorsque le Z9 est sorti j’ai eu une énorme envie d’en faire mon nouveau compagnon. Mais j’ai fini par renoncer, trop cher pour moi. Et je n’étais pas convaincu, sans doute à tort, par les Z6 et Z7.. En fait je pense que je me disais aussi « un Z9 sinon rien »..
J’ai pourtant investi par la suite dans un A7IV auquel j’ai adjoint un grip. Une bien belle machine je dois le reconnaître.
Et voilà que sort le Z8, présenté comme un « petit » Z9, et là je me dis qu’il est fait pour moi ! Oui mais voilà, j’aime moi aussi les monoblocs, et si j’avais acheté le Z8 le premier accessoire que je lui aurais joint c’est un grip. Le poids du Z9 ne m’a jamais fait peur et j’ai beau ne pas être professionnel je me dis que je suis suffisamment passionné pour qu’une telle acquisition ne soit pas totalement incongrue. Et puis le temps passe à une vitesse folle, je vieillis moi aussi. ,Je rêve d’un boîtier 100% professionnel depuis très longtemps, il arrive un moment où il faut, si on le peut, concrétiser ses rêves. Bref, j’ai acheté un Z9. Je le reçois normalement demain. J’ai de nouveau 10 ans et demain c’est Noël.
Hervé LE GALL dit
@Erik Vander
Je viens de passer une première journée de shooting avec Z9 aux Vieilles Charrues et je confirme. Ce boîtier à visée réelle est extraordinaire.
Sarazo dit
Félicitations et bonnes photos
Cordialement,