D’abord, un simple constat. Je n’ai jamais vu autant de matériels reflex Nikon à la vente que depuis que la marque jaune a annoncé Z9, son nouveau flagship. Des optiques Nikkor en monture F à la pelle, mais aussi des reflex, du Nikon D810 ou D850, du D750 et naturellement des boîtiers monoblocs D4 à D5 voire même du D6. Est-ce que tous ces gens qui revendent leurs matériels de gamme reflex, qu’ils soient photographes professionnels ou amateurs, vont investir dans le nouveau Z9 ? On pourrait l’espérer pour Nikon. Ce n’est probablement pas le cas, même si, d’après les informations dont j’ai connaissance, le volume de pré-commandes sur Nikon Z9 est qualifié d’historique. Des chiffres un peu farfelus (doux euphémisme) ont été diffusés par des sites spécialisés en rumeurs, sites qui se sont empressés de rectifier rapidement le tir. N’empêche. Il suffit de voir le sourire de satisfaction des commerciaux de la marque jaune pour comprendre que l’avenir s’annonce sous les meilleurs auspices. Sans entrer dans le détail, le chiffre de pré-commandes au niveau mondial donne le tournis. Mais qu’est-ce qui explique un tel mouvement, un tel glissement du reflex vers le mirrorless ?
Flagship Z9, la locomotive qui tire toute la gamme Nikon
• Petit mémo historique
Petit rafraichissement de mémoire, si vous avez raté les épisodes précédents. Tout se passait bien sur la planète photo, le marché du reflex numérique était détenu par les deux marques historiques que sont Canon et Nikon. Des offres parfaitement claires, tant au niveau des boîtiers que des propositions en matière d’optiques. Il était écrit, cependant, que la technologie impliquant un miroir et une visée reflex tirait ses dernières cartouches.
C’est Sony qui a dégainé en premier une offre mirrorless, avec sa gamme Alpha. De très bons boîtiers, compacts, légers, véloces, hautement qualitatifs, tant en photo qu’en vidéo et qui plus est plein format. Une gamme accompagnée d’optiques, il faut en convenir, de très grande qualité (la gamme G Master).
Seul bémol, selon moi, le diamètre de la monture E héritée de la gamme NEX (introduite en 2010) dotée à l’époque d’un capteur APS-C. Qu’importe, cette offre a séduit et le succès de la gamme Alpha en a étonné plus d’un. D’autant que Sony a imprimé une cadence de mise à jour assez infernale de sa gamme, proposant un nouveau modèle quasiment tous les deux ans. Songez que Sony Alpha 7, lancé en 2013, décliné en trois gammes (A7, A7S, A7R) aura connu pas moins de quatre déclinaisons (trois pour A7S orienté vidéo) en huit ans ! Ce rythme d’enfer a donné l’impression à certains clients que pour les deux vieux challengers, les cannes étaient aussi pliées que les carottes étaient cuites.
• L’avantage de la page blanche
Canon serait donc désormais tout juste bon à vendre des imprimantes et des photocopieurs. Quant à Nikon, nombre de visionnaires bien informés prédisaient, au bas mot, sa mort prochaine. C’était sans compter sur la capacité de rebond, tant de Canon que de Nikon. Alors que Sony lance Alpha 9 en 2017 (qui sera suivi de Alpha 9 II deux ans plus tard, puis encore d’Alpha 1), Nikon et Canon préparent le lancement de leurs gammes mirrorless.
Pour Canon ça sera la gamme R et pour Nikon la gamme Z. En août 2018 Nikon dégaine deux boîtiers à visée réelle plein format, Z6 et Z7. Canon lui emboîte le pas en octobre avec EOS R. Pour les deux challengers, la machine est lancée, elle ne s’arrêtera plus. En trois ans, Nikon comme Canon vont combler leur retard, non seulement en gammes de boîtiers mais aussi – et surtout ! – en matière d’optiques. C’est là où se produit à mon sens le tie break entre Nikon, Canon et Sony. Canon, comme Nikon partent d’une page blanche et peuvent se payer le luxe de redéfinir le diamètre et les specs de leur monture. Et de ce point de vue, essentiel pour la suite de l’aventure, les deux marques vont faire très fort. En particulier Nikon.
• L’effet flagship
Mais revenons à nos moutons. Qu’est-ce qui explique cette vague de fond qui touche de très nombreux photographes, disposés aujourd’hui à franchir le pas, revendre leurs matériels reflex et leurs optiques ? Est-ce qu’ils vont tous acheter un Z9 ? Sûrement pas. Je pense que l’annonce du Z9 par Nikon est un signal fort donné à l’ensemble de la clientèle Nikon et qu’elle va inciter de nombreux photographes à switcher. Nikon Z9 est un flagship et rarement un navire amiral de la flotte jaune aura autant mérité ce nom. On ne va pas revenir sur la liste de specs de ce boîtier monobloc, tellement elle est hallucinante. Les premiers retours des photographes qui ont testé Z9 sur le terrain sont extatiques, les avis de la presse spécialisée, tant française qu’étrangère, sont dithyrambiques. Non, en fait Z9 agit comme une locomotive qui tire l’ensemble de la gamme Nikon. Comme un symbole objectif du retour de la marque jaune au premier plan. Comme pour rappeler, encore une fois, qu’en grec ancien la lettre Z signifie que Nikon est vivant. C’est une bonne nouvelle !
• En conclusion
Faut-il pour autant se séparer de son matériel reflex ? Pour ma part, quand je suis passé à la visée réelle, j’ai revendu mon D4s mais j’ai conservé mon D500 en backup et pour le studio. Mais pour tout le reste, il n’y a pas photo (si j’ose dire). Mon tandem Z6 et Nikkor 24-70mm f/2,8S est tellement (tellement) plus pertinent ! Quand on a goûté au confort de la visée réelle et au mode silencieux, c’est difficile de faire machine arrière. Je ne peux pas non plus m’empêcher de regarder Z9 avec fascination. Je bosse en Nikon depuis plus de dix ans, c’est une marque en qui j’ai confiance. Alors oui, c’est vrai. Comme tout photographe équipé en Nikon, je regarde, un peu rêveur, le flagship Z9, ses performances, sa puissance. Et je me dis que Nikon est une marque qui a de l’avenir. CQFD.
• cet article n’est pas sponsorisé
• vous pouvez retrouver l’ensemble des specs de Z9 sur le site Nikon
Sofiane dit
Faut d’orthographe au paragraphe
(L’effet flagship)