Je me souviens bien d’une des premières éditions de la fête de la musique, crée par Jack Lang, alors ministre de la Culture, dans les années 80. J’étais à Paris ce 21 juin et il régnait dans la ville un climat assez inhabituel, avec des groupes et des chorales un peu partout. La fête de la musique était chaleureuse et spontanée. Et puis, les années passant, tout cela s’est rapidement institutionnalisé, on a organisé, cadré, formatté la fête de la musique, en oubliant un peu son postulat de départ. Hier soir, 21 juin 2007, il pleuvait sur Brest. D’ailleurs, quand le temps est pourri à ce point, on se dit qu’il n’arrêtera plus jamais de pleuvoir, sur Brest. Comme il pleuvait, les organisateurs en charge de la fête de la musique à Brest ont simplement dit aux groupes de jeunes zicos qu’ils ne joueraient pas. Point barre, circulez, y’a rien à voir. Et là vous me dites, est-ce qu’on n’aurait pas pu prévoir la météo à Brest et envisager des solutions de repli ? Certes, mais ça n’a pas été le cas. J’ai une pensée pour tout ces groupes qui n’ont pas pu jouer, à cause du temps, à cause d’une institution qui ne sait pas prévoir les caprices du temps. Je me dis qu’au fond, les vrais fêtards de la musique, aujourd’hui, sont les raveurs qui s’investissent, qui occupent un terrain et font la fête, la vraie, sans concession, en dehors de la marge et des institutions. La fête de la musique elle est là, authentique et vraie et pas ce qu’elle est devenue, succédané de fiesta, canada dry de l’esprit un brin libertaire des années 80. Une défaite de la musique.
À propos Hervé LE GALL
Hervé "harvey" LE GALL, photographe auteur basé à Brest au début du monde. A trainé ses godasses et ses reflex dans la plupart des coins sombres de la région Bretagne. Photographe-maison du Cabaret Vauban, photographe officiel des Vieilles Charrues (entre autres). Intransigeant, il aime la photo, les lasagnes, le kouign amann et le Breizh Cola. Rédac chef de SHOTS.
snockot dit
j’ajouterais meme qu’il n’y avait pas le droit de faire de la musique en dehors des scenes !! j’ai vu un gars se faire rappeler a l’ordre par la police parske il avait mis un magneto diffusant du metal sur les marches de liberté … quand sarko est la, les poulets dansent !
fructistyle dit
Je fait parti d’un des groupes qui devait jouer à la « fête » de la musique à brest.
Effectivement au début, on a l’impression que l’organisation générale de l’évènement est compétente car on vous demande pas mal de chose, 2 mois avant la date prévu des concerts : démo (évidement), photos, fiche technique, biographie, emails, téléphone, bref, comme pour un concert bien organisé quoi !
Et finalement, 1H30 avant le début de notre passage sur scène on vous appelle pour vous dire que c’est pas la peine de venir car il se pourrait (!) qu’il pleuve, à brest. Incroyable, mais vrai.
Pour ajouter de l’eau à ton moulin harvey, j’ai trouvé hallucinant, alors qu’il pleuvait depuis 1 semaine et que nous sommes dans une région plutôt pluvieuse (si si…), que l’organisation n’ai pensé à une solution de repli. On est pas à une date près, c’est sûr, mais il y a quand même un certain manque de respect vis à vis des musiciens qui eux s’investissent matériellement, financièrement et moralement.
Sans compter les spectateurs qui sont venus pour rien, et sous la pluie…