Après avoir testé Fujifilm X-T3 et Sony A7 Mark III, je continue mon test des appareils photo hybrides avec Canon EOS R. Je dois avouer que j’avais une bonne dose d’impatience à retrouver un EOS. Je n’oublie pas que j’ai été équipé en Canon, de mes tout premiers pas en photographie jusqu’à 2010, date à laquelle j’ai quitté la maison rouge pour zapper vers Nikon. On n’efface pas d’un revers de main un parcours d’une trentaine d’années avec une marque. D’ailleurs, je n’ai pas tout à fait quitté Canon, puisque j’ai conservé mon premier reflex, le mythique Canon F1, accompagné de mon caillou de référence, le non-moins mythique FD 55mm f/1,2 SSC, les puristes apprécieront. Concernant la gamme EOS, j’ai travaillé avec EOS 3 en argentique, puis en APS-C avec EOS 20 et 30D, 7D puis 5D Mark II. Je n’ai rien oublié de Canon, rien renié non plus et surtout pas les optiques serie L qui demeurent à mes yeux parmi ce qui s’est fait de mieux en matière d’optique premium. Bref. J’ai ouvert le carton qui contenait EOS R et un 35mm f/1,8 avec cette impression de retrouver un compagnon perdu de vue depuis quelques années. Mais travailler avec un EOS, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. J’ai monté le 35mm sur le boîtier et instinctivement, j’ai appuyé sur le bouton menu. J’étais prêt, avec un sentiment étrange de déjà vu. Comme si EOS R m’était étrangement familier…
EOS R. C’est un EOS. C’est du Canon.
Autant vous le dire tout de suite. Canon EOS R a, à mes yeux, plusieurs qualités majeures. La première et non des moindres. C’est un EOS. Je veux dire par là que ce boîtier mirrorless reprend les codes de design et d’ergonomie de la gamme EOS. Du point de vue de la prise en main, on est proche de la perfection. Si vous êtes déjà utilisateur d’un reflex Canon, vous allez adorer travailler avec cet hybride, car une fois en main, on a vraiment l’impression de tenir un EOS. Ici, pas de lignes angulaires, à l’image d’un Sony. C’est un EOS, tout en rondeur et en souplesse. Naturellement, EOS R est léger, comme tous les hybrides. Le bouton ON/OFF a déserté la partie droite du boîtier, pour passer à gauche mais le bouton menu est toujours à la même place. L’écran LCD arrière est amovible et comme c’est un EOS, on peut le faire pivoter pour l’occulter, donc éventuellement le protéger quand l’appareil est au repos.
EOS R est compact et donne pourtant une impression de solidité avec une qualité de construction qui fait la marque de fabrique de Canon. Mon premier contact avec EOS R m’a amené naturellement vers les menus. Première bonne surprise, les menus sont très Canon EOS, divisés en 5 chapitres. Tout ce qui concerne la prise de vue, puis la mise au point (AF), la lecture des images, le paramétrage du boîtier, les réglages d’ergonomie. Un sixième menu permet de configurer son propre menu. C’est d’ailleurs une des grandes qualités de cet EOS R, il est personnalisable à l’envi. Je pense que la clarté des menus est pour beaucoup dans mon premier feeling positif avec EOS R. À aucun moment je n’ai senti une opposition, dès les premiers instants du test, je me suis senti confortable. Les retrouvailles s’annonçaient donc sous les meilleurs auspices…
• EOS R au doigt et à l’œil
Le confort de prise de vue est ici un argument définitif. Avec EOS R, Canon a conçu un boîtier hybride qui permet au photographe de travailler confortablement. Une fois passée l’étape des réglages de base (choix des formats d’images RAW et jpeg, choix de la taille du capteur plein format, APS-C, etc…, de l’obturateur silencieux ou pas), j’étais déjà prêt à faire des photos. Sur le panneau LCD s’affiche un écran qui reprend toutes les informations du boîtier : le mode (MASP), la vitesse, le diaph, la sensibilité, la balance d’expo, la balance des blancs, le format d’images, le mode et le type de mesure, le type d’AF, etc… Naturellement, si vous portez votre œil dans le viseur, c’est le viseur qui prend le relais.
Et à l’écran, une touche Q en bas, à gauche. C’est l’activation de l’écran tactile. En clair, il est possible d’accéder à l’ensemble des commandes du boîtier, directement en tactile. Comment dire ? C’est d’une pertinence et d’un confort remarquables ! En fait, l’écran tactile permet le paramétrage de Canon EOS R du bout des doigts ! Remarquable je vous dis. Ah ! Il y a aussi cette fameuse zone tactile, située en haut à droite, avec deux flèches, gauche et droite. Cette zone aussi est personnalisable. Moi, je l’ai affectée à la sensibilité, pour pouvoir varier les iso pendant la prise de vue. Monter, descendre en iso, passer en iso auto simplement en touchant cette zone, c’est fort ! Seul bémol, on peut toucher la zone sans le vouloir. Mais on peut aussi bloquer cette zone par une commande perso. Encore une chose, assez dingue. On peut dissocier les réglages du boîtier pour la photo d’un côté et pour la vidéo de l’autre. Une même touche pourra donc être affectée à deux réglages distincts, selon qu’on bosse en mode photo ou en mode vidéo. On y reviendra. Cela dit, aucun doute possible ! Les ingénieurs de chez Canon ont bien bossé. Et c’est que le début.
• Un sans-faute à la prise de vue
La visée réelle révolutionne vraiment la façon d’appréhender la photographie. Associée à l’ergonomie du boîtier, à l’ensemble des fonctions disponibles, notamment en matière d’accès tactile, Canon EOS R révèle l’étendue de ses qualités. En mode manuel, l’accès au couple diaph/vitesse se fait par les molettes classiques, avant et arrière. Notez que la molette arrière est assez grosse, car elle permet non seulement d’activer le diaph ou la vitesse, mais aussi les modes, en appuyant sur le bouton mode au centre de la molette. Évidemment, il est possible de personnaliser chaque molette via le menu.
Sur l’optique, une bague en face avant permet de sélectionner la commande de son choix, ce que vous voulez en fait. Pour ma part, j’ai paramétré le diaph mais on peut affecter les iso ou toute autre commande. Cette bague, qui figure sur les optiques pour EOS R, est également disponible sur la bague d’adaptation permettant de monter des optiques EF (ou EF-S) de votre reflex. Et là vous me dites ? Alors on peut régler le diaph d’une optique EF ou EF-S d’un reflex avec la bague de l’adaptateur ? La réponse est oui. Mais revenons à la prise de vue. Si vous associez le confort de la visée réelle à l’ergonomie sans faille du boîtier, que vous y ajoutez la souplesse de la zone tactile, vous obtenez un boîtier absolument remarquable.
• Le double obturateur, quelle riche idée !
Je n’avais pas immédiatement impacté ce détail qui, je crois, est une spécificité de Canon. Lorsque j’ai monté le 35mm sur l’EOS R, je n’avais pas noté la présence d’un rideau devant le capteur. C’est au moment où j’ai photographié le boîtier, pour illustrer le diamètre de la monture, que j’ai réalisé la présence d’un rideau masquant le capteur. C’est un obturateur mécanique qui vient en complément de l’obturateur électronique. Il a aussi pour fonction de protéger le capteur des poussières et comme le tirage est très court (20mm) le rideau protège aussi le capteur d’un éventuel choc. Lorsque vous changez d’optique, si l’appareil est sous tension, le rideau reste ouvert. Si vous enlevez l’optique et que vous éteignez le boîtier, au bout de quelques secondes le rideau se ferme automatiquement. Voilà une riche idée ! Je m’étonne que les autres marques n’y aient pas pensé…
• rendez-vous très vite sur SHOTS pour la suite du test Canon EOS R
• merci à Canon France pour leur confiance et le prêt du matériel.
• cet article n’est pas sponsorisé
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