Avant le numérique, c’était pas simple. Les photographies étaient stockées sur un support physique, la pellicule. Ça prenait de la place, c’était fragile. Avec le numérique, la photographie s’est dématérialisée. Une suite de 1 et de 0 duplicable à l’infini. On pensait le problème de sauvegarde résolu, il n’était que déplacé. Vous êtes photographe, vous faites des photos. Sauvegarder votre travail n’est pas une option. Comme moi, si vous êtes angoissé à l’idée de perdre votre travail, vous pouvez démultiplier vos solutions de stockage. Un disque de travail, des disques de sauvegardes, des gravures sur CD ou DVD. Problème, la plupart du temps, ces supports sont stockés sur un même lieu. En cas d’accident, un incendie, un dégât des eaux, … Vous perdez tout. Il y a désormais la sauvegarde délocalisée. C’est la solution cloud. De nombreux acteurs proposent ce type de solution mais que valent-elles réellement ?
Solution cloud. Le point sur l’offre
• Solution cloud. Le point sur l’offre.
En premier lieu, en tant que photographe, je m’intéresse au cloud depuis des années. J’avais une obsession, trouver une solution cloud qui me garantisse la sécurité, l’accessibilité et la localisation de mes données. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai privilégié hubiC, une solution française, proposée par une société française (OVH) et régie par le droit français. Malheureusement, force est de constater que la qualité de service de la solution cloud française s’est singulièrement dégradée avec le temps. En outre, OVH semble privilégier le silence radio, sourde aux suppliques de ses clients.
Il était donc temps de regarder ailleurs, car la sauvegarde de mon travail n’attend pas. En conséquence, j’ai testé d’autres solutions grandeur nature, parmi lesquelles Dropbox, iCloud, Google Drive, trois géants de l’industrie numérique. Je me suis aussi tourné vers des utilisateurs, pour la plupart photographes et j’ai réalisé que leur préoccupations, finalement, étaient strictement identiques aux miennes. Mettre leur données à l’abri, délocaliser la sauvegarde tout en s’assurant de leur disponibilité par internet.
• Dix questions pour comprendre.
J’ai donc élaboré un questionnaire et j’ai échangé par email avec ces utilisateurs de solution cloud. Sans filtre, sans préjugé, cash. Ils ont tous joué le jeu avec sincérité et je vais reproduire leurs réponses in extenso. C’est ce travail que vous allez découvrir au fil des jours ici-même. Des témoignages d’utilisateurs qui reflètent parfaitement la nécessité de mettre leurs données à l’abri, d’une part et la réalité de l’offre d’autre part. Il n’est pas tant question de savoir s’ils ont choisi telle ou telle solution. Cette interview révèle le travail de photographes au quotidien comme les difficultés techniques rencontrées pour engager une solution cloud qui tienne la route.
• Solution cloud. Les offres.
Pour moi, tout est parti de hubiC, solution française proposée par OVH. J’ai été l’un des premiers utilisateurs enthousiastes de cette solution, tout en demeurant critique (on ne se refait pas). Dès le mois de juin 2011, mon billet sur Macacoco n’était pas passé inaperçu et je réalise avec le recul que mon propos allait s’avérer juste, cinq ans plus tard. La solution cloud à la française est sans doute pleine de promesses mais on ne vit pas le quotidien avec des promesses, surtout quand on a plus de dix ans de travail à mettre à l’abri. D’autant qu’en face, les acteurs majeurs que sont Google, Amazon, Apple, Dropbox, sont eux nettement plus pragmatiques. Ils alignent des offres, des tarifs. Pas de bla bla, du concret. Et si on veut tester, on peut. C’est ce que j’ai fait.
En conclusion, pour les photographes comme pour les autres, on est désormais à l’heure du choix. Les solutions existent, elles fonctionnent. Ces solutions permettent non seulement de sauvegarder son travail mais aussi d’y accéder en temps réel par internet et même de le partager. Mais laquelle choisir ? Des photographes vont vous donner leur avis, ici-même. Stay tuned.
Jean-LuK dit
Le gros problème du « Cloud » est la pérennité.
Archiver ses films chez soi, ou ses fichiers numériques, ils resteront toujours disponibles, sauf accident ; archiver en ligne, c’est faire une confiance aveugle dans des prestataires (qu’il vaut mieux multiplier…). Le jour où se prestataire décide de tout arrêter (on n’a jamais vu cela ?) ou si vous avez une rupture financière, même limitée dans les temps, et hop ! Tout s’est envolé.
harvey dit
Archiver chez soi, c’est bien, naturellement. Quant à savoir s’ils seront « toujours disponibles » rien n’est moins sûr… Mais quelque part, tu as raison, il ne faut pas mettre ses œufs dans le même panier. Le bon conseil est donc de choisir deux prestataires. Sauvegarder sur Google Drive ET sur Dropbox (ou Amazon drive). Je veux bien parier que ces acteurs-là seront dans la place pour un bon moment 😉
Jim Thorsten dit
Pour ma part, la meilleure solution actuelle est Infomaniak (Suisse) et son hébergement de Synology. La solution est certes un peu onéreuse (mais pour ses photos pro on ne compte pas) mais le service et le débit sont garantis (je confirme). Une parfaite solution de backup en datacenter sécurisé.
Je n’ai honnêtement pas trouvé mieux, si ce n’est un backup complet mensuel sur disque thunderbolt externe, qui ensuite dort à la banque.
Nicolas Beaumont dit
J’avais tourné ma réflexion vers Amazon Glacier à un moment, mais le temps de chargement m’a refroidi. C’est vrai que je cherche à sauvegarder plusieurs To de photos et de films, fruits de 6 ans d’activités professionnelles. Je me suis rabattu sur une sauvegarde systématique de mes données sur des disques durs stockés dans des boites étanches. Je rejoins Jean-Luk sur le pb de la pérennité des données et de leur coût.
harvey dit
Le temps de chargement (upload) devrait normalement dépendre de la capacité d’upload, sauf que dans l’absolu ça n’est pas vrai. Certains systèmes limitent effectivement la bande passante en up (c’est le cas de hubiC notamment). Pour la vidéo, la sauvegarde est nettement plus problématique qu’en photo, compte tenu de la taille des éléments à sauvegarder (plusieurs teraoctets). Dans ce cas de figure, le disque dur est une bonne alternative, avec les inconvénients que l’on sait.