Canon est une marque qui fait rêver. En tout cas, qui me fait rêver, depuis toujours. Une marque, synonyme de matos léchés, au design ultra soigné, à l’ergonomie quasi parfaite et bien sûr Canon les optiques, parmi les meilleures du marché. De ce point de vue, la marque rouge a toujours eu cette capacité à proposer une gamme d’optiques permettant aux photographes de transcrire l’image de la réalité avec une précision, un piqué qui confinent au merveilleux, autant dans la gamme de focales fixes que celle des zooms. Et puis naturellement, on ne peut pas parler de Canon sans évoquer ce que d’aucuns désignent par le fameux « velouté de couleurs », apanage de la marque, véritable signe de reconnaissance de la gamme. Malgré quelques ratés historiques, dont l’épisode 1D Mark III qui a marqué les esprits, cette marque fait toujours la course dans le peloton de tête sur le segment du reflex numérique, souvent au coude à coude avec son concurrent de toujours, Nikon Corp. Une idée de génie, l’intégration de fonctionnalités vidéo dans un reflex numérique (sur EOS 5D Mark II en 2008), a même permis à la marque rouge de trouver un second souffle et de retrouver quelques couleurs, si j’ose dire. D’ailleurs, que serait le monde de la photographie sans Canon, je vous le demande ? Pour ma part, même si j’ai quitté la marque après quelques décennies de belles aventures, en argentique et dans une moindre mesure en numérique, je continue de garder pour Canon un grand attachement et une attention marquée pour son avenir. L’avenir. C’est justement de ça dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui. Depuis des mois, je sens qu’un truc se prépare et ce n’est pas l’annonce d’une conférence de presse, le mois prochain, qui va calmer ma curiosité. Il se prépare des trucs, murmure-t-on ici et là, mais quoi ? Entre fantasmes et rumeurs, je me risque aujourd’hui à cet exercice un peu casse-gueule, j’en conviens. Mais c’est ainsi. La marque rouge fait rêver, je vous l’ai dit.
Que faut-il attendre de Canon ?
• EOS 5D Mark IV versus EOS 3D.
Il suffit de regarder la timeline du lancement de la gamme EOS 5D pour en être convaincu. On est dans les clous, au niveau timing, pour l’annonce par Canon d’un nouveau modèle de la gamme 5D. Après Mark II (septembre 2008) puis Mark III (mars 2012), il ne serait pas étonnant que Canon propose un successeur à cette ligne de reflex numérique plein format, élégant et compact, qui a connu le succès que l’on sait. Du côté des specs, on imagine volontiers que le nouveau venu – estampillé Mark IV ou EOS 5Ds selon certaines sources – pourrait embarquer le flux vidéo 4K, histoire d’enfoncer le clou sur ce segment. Mais ce qui interpelle, c’est la taille du capteur. On sait que Canon conçoit et fabrique ses propres capteurs, on se souvient aussi que la marque avait proposé un capteur expérimental, voici quelques temps, doté d’une taille colossale. Est-ce que Canon est capable de proposer un reflex numérique embarquant un capteur de plus de 50mp ? Assurément. Est-ce que ce type de capteur maousse, capable d’aller chatouiller le moyen format sur son segment comme l’avait fait en son temps Nikon D800 et ses 36mp, sera embarqué sur le nouveau 5D, rien n’est moins sûr. Alors on évoque l’arlésienne de chez Canon, EOS 3D. Ceux qui ont eu la version argentique de EOS 3 (suivez mon regard) frémissent déjà à l’idée de ce que pourrait être son alter ego en version numérique… Mais quand même ! Un capteur de plus de 50mp, même si, j’en conviens, serait de nature à marquer fortement les esprits, donner le signe objectif que Canon est encore dans le groove, il faudra quand même les assumer sur le terrain !
• Où on reparle de moyen format.
Aussi loin que je m’en souvienne, on en parle, de ça. Ça ? Oui, la tentation de Canon d’aller sur le segment du moyen format. Est-ce une option envisageable ? Sûrement. Canon en est tout à fait capable, disposant de tous les moyens technologiques pour investir le segment MF. Pour s’en convaincre, il suffit de voir comment Canon s’y est pris pour créer sa gamme C, à mi-chemin entre le reflex numérique et la vidéo. Alors créer un boîtier numérique Canon en moyen format, c’est tout à fait jouable. Mais… Qui dit moyen format dit gamme d’optiques adaptées. Exit la gamme EF. Pour monter sur un boîtier MF il faudrait d’abord que Canon propose un panel d’optiques adaptées, mais ça reste effectivement dans le domaine du possible. Qualitativement, avec une gamme MF, Canon jouerait gros mais le jeu pourrait en valoir la chandelle. Investir un segment où son concurrent historique n’est pas, proposer une gamme complète, tant en photographie qu’en vidéo, proposer un boîtier MF à un prix abordable. De vous à moi, cette rumeur m’a toujours laissé dubitatif, mais l’histoire m’a aussi appris qu’avec Canon, on peut s’attendre à tout. La preuve, si on m’avait montré des photos de Canon EOS C avant sa sortie, je pense que j’aurais cru à un fake !
• Une rafale d’annonces ?
Un gros truc se prépare chez Canon, je le pressens. Je pense que du côté de la marque rouge, il y a la volonté de marquer les esprits, de frapper un grand coup, de dire haut et fort que la marque est encore là, qu’elle n’a rien perdu de sa capacité à innover, même si ça, personne n’en doute. Il faut observer calmement le marché et faire un état des lieux. La crèmerie d’en face propose une gamme large, un vaste choix de reflex numériques et profite d’un buzz tout en affirmant sa suprématie depuis trois ou quatre ans. Nikon corp. occupe le terrain, avec une indéniable efficacité. La gamme de reflex numériques fullframe, c’est eux. Le gros capteur, c’est eux. Le meilleur AF du marché, c’est encore eux. Même sur le segment vidéo, longtemps chasse gardée de Canon, Nikon a rattrapé son retard et fait désormais jeu égal avec son concurrent. Il devient urgent pour Canon de reprendre l’initiative. Est-ce que la marque rouge en a les moyens ? La question ne se pose même pas ! Je vous avoue que j’attends les annonces Canon avec une bonne dose d’impatience. Mon attachement de toujours avec cette marque motive ma fébrilité. Que nous prépare Canon ? L’annonce d’un nouveau produit ou de plusieurs nouveaux produits ? Pour ma part, je penche plutôt pour la seconde option mais c’est peut être un voeu pieu. L’envie de voir Canon flamboyer au pinacle. Une place qui lui va bien. Patience. On ne va pas tarder à être fixé. Soyez prêt.
Andycot07 dit
Bonjour.
Après être passé par la case Contax (ah ! la ligne du RTS et les optiques Zeiss), je me suis tourné vers Canon, essentiellement à cause de l’arrivée de l’autofocus (vu les déboires de Contax par la suite, bien m’en a pris). J’y suis fidèle depuis environ 25 ans.
On peut toujours discuter des qualités et défauts des boîtiers et faire des comparaisons d’une marque à l’autre, mais si on est vraiment honnête, on doit admettre qu’à hauteur de gamme égale, les différences sont insignifiantes et tiennent plus de la philosophie de la marque ou d’une volonté de se démarquer, justement. Tout cela est loin de la réalité du terrain et la très grand majorité des appareils est capable de faire d’excellentes photos, y compris en bas de gamme. Il y a quand même un domaine ou Canon et Nikon diffèrent, c’est l’autofocus. Je ne fais pas de photo d’action, et à ce titre l’autofocus Canon me suffit amplement, d’autant plus que la plupart de mes photos sont réalisées sur un trépied. Quant à la course au mégapixels, elle n’aurait de sens que si nous faisions des agrandissements au delà du A2, ce qui est rarissime ; il s’agit donc plutôt d’un fantasme de geek… Je ne veux pas dire pour autant qu’un boitier de 36mp ne me tenterait pas, mais ce serait pour le « fun » plutôt que par nécessité ; la pub est bien faite, non ?!
Ce qui me fait rester chez Canon, en réalité, c’est l’habitude des boîtiers et, surtout, la qualité superlative des optiques de série L. Je suis très attaché au piqué de mes images, et je ne suis jamais déçu. J’ai fait l’impasse sur le 5D mark III, la différence avec le Mark II, que je possède, ne justifiant pas le coût de l’opération. J’attends donc, avec impatience, le remplaçant du Mark III.
Et oui, quelle que soit notre capacité à voir les choses clairement, nous sommes « piquousés » aux nouveautés des marques !
Thomas dit
Il faudrait arrêter de mettre en parallèle la taille du capteur et le format imprimable. Le seul intérêt d’une taille de capteur conséquente résiderait dans le fait de pouvoir imprimer au delà de A2 ? Damned ! Comment faisait-on pour imprimer en grand format il y a une dizaine d’années, à une époque où les capteurs étaient bien plus modestes qu’aujourd’hui ? EOS 1Ds, premier plein format affichait crânement 11,1 mégapixels. Dites ? On faisait comment en 2003 pour imprimer une image au delà de A2 ?
Pour ce qui est de la course poursuite entre Canon d’un côté et Nikon de l’autre, c’est pas nouveau. Les deux marques se tirent la bourre depuis toujours, depuis trois ou quatre ans c’est Nikon qui a l’avantage mais ça n’a pas toujours été le cas. La plupart des photographes regardent ça d’assez loin. Quant on est pro et qu’on est engagé sur une marque, c’est délicat d’en sortir. Déjà que le matos a tendance à décoter rapidement, le fait de changer de marque, de devoir revendre ses optiques, tout racheter à neuf, donc repartir à zéro sur des plans d’amortissements, c’est le genre de perspective qui fait réfléchir. Etre photographe, c’est d’abord choisir son camp.