On m’a demandé si je pensais que Nikon 1 v3 pouvait convenir aussi pour réaliser des photos de scène. J’ai dû me résoudre à répondre que je ne savais pas, simplement parce que je n’ai jamais essayé. Comme un signe du destin, alors que je suis en train de tester l’adaptateur FT1 qui permet d’utiliser des optiques Nikkor sur Nikon 1, j’ai reçu jeudi soir un message d’un ami régisseur, le très british Stephen Munson, m’invitant à passer le voir sur le concert de l’élégant Gérald de Palmas, un set qui se déroulait vendredi soir chez moi, à Brest, dans la salle de la Carène. J’embarquais donc Nikon 1 v3, son adaptateur FT1 et mon Nikkor 70-200mm f/2.8 VRII, ainsi que Nikkor 32mm f/1.2 histoire de voir. Petit récit de la soirée.
Photos de scène. Nikon 1 de concert.
J’arrive à la bourre à la Carène, à l’accueil on me dit que le concert est commencé depuis une demi heure, que l’accrèd était valable pour les sacro-saints trois premiers titres. Je réalise que donc ça va être un peu chaud si je croise un gars de la sécu, toujours très zélé pour faire respecter les consignes. Je sors le petit Nikon 1 sur lequel je monte l’adptateur FT1 sur lequel je monte mon Nikkor 70-200mm f/2.8 VRII. Pour le coup, avec le crop de 2,7 je me retrouve avec une optique qui étale sur une focale 190-540mm tout en conservant (et ça c’est magique) son ouverture constante de f/2.8. Dans le fond de la Carène, je regarde dans le viseur électronique. J’ai De Palmas en ligne de mire et j’ai l’impression d’être à 70mm dans le pit. Incroyable. Précision, quand une optique Nikkor est montée, via l’adaptateur FT1, on est limité à AF-S, l’AF en mode continu n’étant plus dispo. Donc c’est collimateur central et recadrage. Pas évident, d’autant que le déclencheur est petit et plutôt (très) sensible. Je fais une demi douzaine de clichés, en NEF (RAW), je vois tout de suite le résultat dans mon viseur et ça me semble plutôt bon. Il va sans dire qu’avec mon engin bizarre et mon gros zoom, je me fais alpaguer illico par le mec de sécu. Pallabres, discussion, finalement je retrouve Stephen, backstage sur scène. Là, plus question de bosser avec Nikkor 70-200, compte tenu de la proximité des musiciens. Je démonte fissa l’ensemble FT1/Nikkor et je loge le 32mm f/1.2 et là, mes amis, c’est va chercher bonheur.
• Nikkor 1 32mm f/1.2 l’optique Premium.
C’est en calculant l’équivalence plein format qu’on comprend mieux ce qui a motivé les équipiers de Nikon à développer une optique de 32mm. On a ici affaire à une optique 85mm f/1.2 la focale idéale pour taper du portrait, entre autre. Un merveilleuse focale fixe, ultra lumineuse, véloce, capable de délivrer une image parfaitement piquée, fouillée et dynamique, même dans les basses lumières. J’ai même envie de dire surtout dans les basses lumières. Loin de moi l’idée d’oser un comparatif avec un reflex. Avec Nikon One on est dans un autre monde, dans l’ultra portabilité, c’est un outil capable d’enregistrer une image de très haute qualité tout en étant doté d’un écran amovible et tactile permettant toutes les fantaisies en matière de prise de vue. Le tout dans un silence absolu. Ici pas de miroir, juste un capteur qui s’allume et s’éteint à la demande, capable d’engranger en one shot, ou en rafale à 10fps et plus si affinités (jusqu’à 60fps). Chaque image qui s’affiche dans le viseur est pour moi une source d’étonnement. C’est bientôt la fin du set. Je retourne dans la salle, histoire de finir la pellicule… En hautes lumières, ça cafouille un peu, j’adapte un tandem diaph vitesse au jugé, comme je pourrais le faire avec un D4s et ça marche. L’image crame dans le viseur électronique, qui montre ici ses limites, mais en preview l’image est bonne, très bonne même.
• Nikon 1 v3, un petit couteau suisse.
Il est petit, il est costaud, il sait tout faire, même en conditions de lumières délicates. Seul bémol, il faut le maîtriser dès lors que les conditions deviennent plus ardues. Mode manuel hautement conseillé. Avec l’adaptateur FT1, on passe dans un autre monde. L’optique Nikkor garde toutes ses qualités intrinsèques tout en bénéficiant du crop de 2,7. On imagine le profit qu’un chasseur d’images (ou un paparazzi) peut tirer de Nikon 1 en montant un Nikkor 600mm f/4. On obtient alors un équivalent 1620mm f/4 autofocus, excusez du peu ! J’ai testé des prises de vue à 200mm (équivalent 540mm), les images sont d’une incroyable netteté ! Bien sûr, Nikon 1 v3 a aussi ses côtés sombres, surtout quand on le compare à un reflex. Il y a ce foutu temps de latence, très agaçant. L’écran amovible qui s’éteint quand l’appareil est dans certaines positions. Le déclencheur, un peu trop sensible à mon goût. Le cafouillage dans les hautes lumières. Mais à part ça, bon sang ! Quel outil enthousiasmant ! Pour le néophyte c’est le petit compact hybride parfait, capable de faire des photos splendides, dynamiques en toutes circonstances. J’ai même fait une vidéo ! Bon, c’est vrai, je me suis contenté d’appuyer sur le petit bouton rouge et de cadrer. L’image est fluide, le son excellent. Et pendant qu’on filme, on peut aussi faire des photos. Oui, Nikon 1 v3 est un couteau suisse. Seul travers, il faut aussi y avoir un compte (en Suisse) quand on réalise le prix de l’engin. Pour la config que j’ai testée (Nikon 1 v3, viseur électronique, Nikkor 10-30mm, Nikkor 32mm f/1.2, adaptateur FT1), prévoir un budget d’environ 2250€. C’est le prix de l’excellence.
Dan dit
Bonsoir,
Enfin quelqu’un qui essaie le « one » avant d’en dire du mal ! Perso, ça fait + de 2 ans que ma femme l’utilise avec le FT1 et le Niikkor 70-300 pour de l’animalier.. Quasi toujours à 300 mm. Bien sur, seul le collimateur central est valide, mais l’AF est très rapide. J’en suis malade, avec mon D300S, réduit à un ~450 mm alors qu’elle voit et capture à ~ 810 mm ! En mouvement, je gagne encore, mais elle se perfectionne et ça vient vite ! J’ai même pensé arrêter le reflex, et j’hésite toujours (vous avez vu le spot de Fuji et ce photographe qui se redresse au fur et à mesure qu’il se déleste de son barda : c’est tout à fait ça)