Voilà, c’est fini, comme le chantait Jean-Louis Aubert. Le temps est venu pour moi de poser mon sac photo, devenu beaucoup trop lourd avec le temps. Poser mon sac, faire le vide, prendre un temps de réflexion sur la suite du parcours. C’est une décision mûrement réfléchie, prise à la suite de ma récente participation au festival des Vieilles Charrues. J’ai trimballé, vaille que vaille, mon Nikon Z9 et son 70-200 à travers les méandres de la plaine de Kerampuilh. Un souvenir me revenait sans cesse en mémoire, celui de ma rencontre, il y a presque vingt ans, avec un photographe de renom qui m’avait dit en substance. « Lorsque ton sac photo te semblera beaucoup trop lourd, il sera temps de raccrocher ! »

Préparation de la config Vieilles Charrues, 15 juillet 2025. Nikon Z9 et Nikkor Z 70-200mm f/2,8 S.
Z9. Comment se dire adieu.
Je regarde dans le rétro et je ne renie rien de mes années Nikon, bien au contraire. Depuis quinze ans, j’ai eu l’opportunité, la chance aussi pour ne pas dire le privilège, de pouvoir travailler et tester bon nombre de boîtiers et d’optiques d’exception de la marque jaune. Le point d’orgue, le must absolu restera sans nul doute Nikon Z9.
• Z9. No limit.
Que dire de ce boîtier hybride à visée réelle, sans tomber dans l’excès ? Car justement, Nikon Z9 c’est le boîtier de tous les excès. Cet appareil photo numérique, embarquant un double slot CFExpress, n’a quasiment aucune limite. Il convient à tous les terrains, c’est un monstre de vélocité et de précision. Avec un Z9 entre les mains, le photographe ne connaît finalement qu’une limite : lui-même. Lorsque j’ai quitté Nikon Z6 et que je suis passé à Z9, après moult hésitations, j’ai eu l’impression d’être revenu au même calibre que celui que j’avais connu avec Nikon D4s. Ce sentiment de ne faire qu’un, prolongement naturel de mon bras, de mon œil et comme disait Henri, de mon cœur.
J’ai adoré bosser avec Z9. Une fois maîtrisée, la technique déployée dans ce boîtier permet d’obtenir tout ce qu’on veut. Ne vous étonnez pas si ce boîtier est l’outil de prédilection des photographes animaliers ou des photographes sportifs. Ou des reporters, sur tous les terrains du monde. La précision de son autofocus, la fluidité et la performance de son mode rafale, son ergonomie parfaite, son autonomie, la taille de son capteur… Sur ce coup-là, Nikon n’a pas mis à côté. Z9, c’est le summum.
• Il y a toujours un « oui, mais… »
Je l’ai écrit et je le répète. La seule limite du photographe équipé d’un Z9, c’est lui-même. Pour ma part, j’ai mis pas loin d’un mois à me remettre de mes douleurs dorsales, héritées de mes pérégrinations sur la plaine de Kerampuilh. J’ai donné le change, j’ai souri à mes potes, mais dieu seul sait que j’ai souffert. Le poids du combo Z9 optique Nikkor a rendu mon parcours très chaotique. J’ai su à ce moment là, en rentrant sur Brest après un dernier concert sur la scène Grall, que j’avais cramé mes dernières cartouches. Que le temps était venu pour moi, comme me le disait Bernard (Hinault) pendant le tour du Connemara, de raccrocher le vélo.
• Nikon Z9 et optiques Nikkor à vendre.
Voilà, c’est fini. Je mets mon Z9 à la vente, ainsi que toutes mes optiques Nikkor Z, car il me faut tourner la page, complètement. De quoi demain sera-t-il fait, je n’en sais rien et je préfère ne pas trop me poser de questions. Quoi qu’il arrive, je vais continuer à photographier, parce je ne peux pas m’en passer. En attendant le printemps, je vais faire de la pellicule, pendant quelques mois, avec mon Leica M6.. On verra bien, le moment venu, où mon chemin me mènera. En conclusion et attendant, il me reste des souvenirs de mes années Nikon et la magnificence d’un boîtier d’exception.
• merci à Nikon France, pour leur soutien indéfectible. Et naturellement merci à Ludovic Dréan, Nikon Pro Services, de m’avoir supporté, dans tous les sens du terme.
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