Si vous suivez un peu mes chroniques littéraires et photographiques, vous le savez déjà. J’aime beaucoup Michael Freeman. J’aime son regard photographique naturellement, mais j’aime aussi sa façon de présenter la technique ou plutôt les techniques mises en œuvre dans le domaine de la photo. Et ce qui fait la particularité de Freeman, c’est son style, sa façon qu’il a, bien à lui, de présenter les choses. Car entre nous soit dit, il n’y a rien de plus pénible que de se tartiner des feuillets techniques. Avec Freeeman, rien de tout ça. C’est qui fait sa patte, son style.
Freeman, deux livres au pied du sapin
Autre chose, Freeman n’est jamais didactique. En clair, ses ouvrages peuvent se lire de manière non linéaire, on ne vous condamne pas à suivre un schéma imposé. Last, but not least, il y a le style Freeman, cette touche d’humour délicieusement britannique qui n’appartient qu’à lui. Bref, j’aime autant le bonhomme que le photographe. J’ai donc choisi aujourd’hui de vous parler, conjointement, de deux ouvrages qui traitent de deux sujets distincts, mais comme toujours en photo, tous les chemins mènent à une seule chose, la maîtrise. Deux sujets essentiels en photographie. Les ombres et la lumière, d’abord. Le noir et blanc, ensuite.
• Ombres et lumières
Si la maîtrise de la lumière est l’un des principes fondamentaux de la photographie – photo en grec signifiant justement lumière – les ombres qui en résultent le sont tout autant. Car finalement, les deux sujets sont intimement liés, les ombres résultant de la lumière. Celle-ci peut-être naturelle, la lumière du soleil, celle qui nous entoure, elle peut être artificielle, les lumières de la ville, d’un spectacle ou celles d’un studio. Pour le photographe, à chaque fois le même défi. La dompter, la faire sienne. D’où vient-elle ? Rasante, latérale, contre-jour, verticale, enveloppante ? Avec la lumière, il y a mille scénarios possibles. Autant de questions auxquelles Michael Freeman apporte des éléments de réponse.
• Noir et blanc
Dans la photographie en noir et blanc, il y a des noirs, il y a des blancs et surtout – surtout ! – il y a, entre les deux, toute une gamme de gris. Le noir et blanc, c’est un peu ancré dans l’histoire de la photographie. Au moment où j’écris ces lignes, je sors d’une exposition rétrospective de l’œuvre du photographe Henri Cartier-Bresson (Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la culture à Landerneau). Trois cent treize clichés en noir et blanc, des merveilles de composition, de maîtrise des tonalités, dont je vous reparlerai un de ces jours. On disait de HCB qu’il voyait en noir et blanc, exercice ô combien délicat !
Comme toujours, Freeman ne donne pas de recettes miracle. Il donne des pistes, chapitre après chapitres, expliquant en termes simples les composantes d’une photographie en noir et blanc : plage des gris, tons clairs, tons foncés, ombres, hautes lumières. Une part est aussi réservée aux techniques de tirages, de l’imprimante à jet d’encre au cyanotype. Le film argentique est aussi évoqué, ainsi que les formats de film (35mm, 120, plan-film, instantané, …).
L’avant-dernier chapitre est consacré à la conversion numérique, de la couleur vers le noir et blanc. C’est à mon sens l’un des aspects les plus intéressants de cet ouvrage, à tel point qu’il mériterait que Freeman lui consacre un ouvrage entier, tant le sujet est vaste. « Vous pouvez vous donner très peu ou beaucoup de mal. Sans surprise, ce chapitre part largement du principe que vous êtes prêts à vous donner du mal… » Freeman a raison. Faire fi de la couleur et convertir une image numérique en noir et blanc, c’est pas une sinécure.
• Deux livres complémentaires
En conclusion, Michael Freeman signe encore une fois deux ouvrages aussi indispensables que très complémentaires. Comme toujours avec cet auteur, la lecture est fluide, les techniques complexes sont présentées simplement. Mon coup de cœur va au livre consacré au noir et blanc, tant il va intéresser un très large public, car le noir et blanc est aussi tendance qu’éternel. Mais ne passez pas à côté des concepts fondamentaux de la photographie, les ombres et les lumières. Bref, c’est bientôt Noël, offrez-vous les deux, vous ne le regretterez pas !
• cet article n’est pas sponsorisé.
• Ombres et lumières. Noir & Blanc. Deux livres indispensables signés Michael Freeman, aux éditions Eyrolles.
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