Il y a quelques jours, je vous parlais ici de ma redécouverte de la photo en noir et blanc, par le biais de mon logiciel d’editing, Capture One Pro. Quelques jours plus tard, je chroniquais le petit livre de la collection 52 défis avec pour thème la photo en noir et blanc. Il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous comme le chantait si justement Monsieur Daho. Ce matin, je vais vous parler du très beau bouquin consacré à David Yarrow, photographe naturaliste, dans la collection Masters of photography, publiée aux éditions Eyr(olles.
Cette collection ne vous est sûrement pas étrangère. J’ai chroniqué ici l’ouvrage consacré à Joel Meyerowitz puis, l’an passé celui consacré à l’immense Albert Watson. Watson dont David Yarrow écrit dans sa préface qu’il est un de ses héros. Puis ajoute « Il m’a appris à faire preuve de courage créatif, à me pousser sans crainte sur le plan artistique… »
David Yarrow. La pertinence du regard.
• Demandez-vous ce qui vous parle
David Yarrow met d’ailleurs dès la préface les choses au point. Ce livre ne vous expliquera pas comment faire une bonne photo. « Je m’étendrai peu sur les notions de capteur ou d’ouverture de diaphragme, de vitesse d’obturation ou d’ISO. L’appareil n’est qu’un canal : c’est la personne qui détermine la photo. » Voilà, tout est dit. J’ai pris le livre de Yarrow en mains et je l’ai feuilleté, avant de le lire. J’ai regardé ce qui me semblait important à mes yeux, au delà de la lecture des mots, les photos. D’ailleurs, Yarrow confirme ce que je pense. « Lisez des livres sur les photographes, regardez des clichés en ligne ou dans les galeries, étudiez l’histoire de la discipline… Demandez-vous ce qui vous parle, pourquoi et comment nourrir vos photos de ce qui vous intéresse. »
• David Yarrow. Comme une révélation
Bien sûr, David Yarrow, c’est d’abord des photos. Mais au delà de leur qualité intrinsèque (certains clichés du livre sont littéralement sidérants du point de vue cadrage, composition, maîtrise de la lumière), j’ai été très touché par le discours, en particulier quand il évoque ses premiers contacts avec la photographie. « La première fois que j’ai vu un tirage apparaître dans un bac, j’ai presque vécu un instant viscéral… C’était une expérience émotionnelle incroyable, comme une révélation. » Voilà qui me rappelle quelques souvenirs personnels, ce moment où on se dit qu’on a révélé en soi quelque chose qui sera plus qu’une passion, pour reprendre l’expression d’un vieil ami, le « grand truc de sa vie ».
Ce bouquin c’est tout sauf 20 leçons pour devenir un maître de la photographie. Le livre de David Yarrow tape plutôt dans le registre conversation entre ami•e•s. Il s’agit ici de conseils, de retours d’expériences de terrain, le tout illustré d’une sélection de clichés, d’un niveau, comment dire ? Très hautement qualitatif (doux euphémisme). Car on apprend autant en savourant les clichés de David Yarrow qu’en lisant ses conseils des plus judicieux. En conclusion, achetez ce livre ou mieux. Offrez-le à un•e ami•e• photographe passionné•e. Un de ceux, une de celles dont la photographie est le grand truc de sa vie.
• cet article n’est pas sponsorisé
• David Yarrow, une vision de la photographie. Collection Masters of photography aux éditions Eyrolles (15,90€).