Je regarde l’écran de mon Mac. Je regarde l’image obtenue à l’issue de l’editing avec Capture One Pro 20 et je réalise tout le chemin parcouru en matière de développement de fichiers RAW. Un chemin entamé il y a bien des années, avec Adobe Lightroom, un excellent logiciel au demeurant, un modèle du genre en matière d’ergonomie. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si ce soft a été adopté par toute une génération de photographes. Oui, mais… Quelque chose me chiffonnait dans la façon dont Lightroom interprétait mes images, prenant souvent beaucoup de liberté dans cette interprétation et ça, ça me gênait. D’autant que, dans le même temps, j’utilisais aussi Capture NX2, le logiciel édité par Nikon. Avec NX2 on n’était plus dans l’interprétation, puisque ce logiciel maison comprenait le fichier Nikon de manière native. D’ailleurs, il valait mieux éviter de comparer les fichiers édités avec Lightroom et avec Capture NX2, c’était le jour et la nuit.
Capture One Pro 20. What else ?
• Capture NX2, parfait mais aride
Capture NX2 intégrait des fonctionnalités qui lui étaient propres, comme les U-points, autant d’outils permettant un editing aux petits oignons. Les petites merveilles de Capture NX2 provenaient d’une société tierce d’origine allemande, Nik Software, dans laquelle Nikon avait pris en 2005 une participation minoritaire. Les mauvaises langues disaient que l’interface de Capture NX2 avait été développée par les prisonniers d’un goulag soviétique. Il faut bien admettre que l’interface de ce logiciel était aride, doux euphémisme. Mais le résultat était là et c’était parfait. Cinq ans plus tard, en 2012, Google rachetait Nik Multimédia, signant du même coup la mort programmée de Capture NX2. C’est de cette époque que date ma première rencontre avec Capture One Pro.
• Premiers pas avec Capture One
Tandis que je continuais à utiliser Lightroom, bon an mal an, je testais progressivement Capture One. Changer de logiciel d’editing n’est pas un choix facile. Vous qui me lisez, vous utilisez peut-être Lightroom et vous voyez d’un mauvais œil la perspective de perdre vos catalogues et en même temps vous entendez (beaucoup) parler de Capture One Pro 20. Rien ne vous interdit de l’essayer, puisqu’une version complète 30 jours est disponible. Vous n’avez rien à perdre, sauf peut-être tout à gagner, en particulier une optimisation de vos images avec un rendu et une interprétation de vos fichiers des plus fidèles. Sans compter les nouvelles fonctionnalités de cette version 20. Sans oublier aussi de préciser que vous pouvez désormais importer votre catalogue Lightroom dans Capture One Pro 20.
• Où l’on reparle de l’interface de Capture One Pro 20
Je dois avouer que ça fait un bail que je n’ai pas touché à Adobe Lightroom, mais le grand truc qu’on reprochait à Capture One Pro, quand j’ai commencé à m’y intéresser, c’était son interface peu intuitive. Soyons clair. Il y a autant d’interfaces Capture One Pro qu’il existe de photographes. D’ailleurs, il peut être très déroutant pour moi d’évoluer sur le Capture One d’un autre photographe, car ce n’est pas « mon » interface. Dans Capture One Pro 20, chacun est libre d’organiser ses outils à sa façon, dans l’ordre qu’on le souhaite. On peut intégrer les outils de son choix, les grouper. On dispose aussi d’un espace scrollable dans lequel on va loger des outils secondaires ou qu’on utilise moins souvent. Enfin, on peut enregistrer son espace de travail. Comme ça, si vous utilisez un poste à plusieurs photographes, chacun peut disposer de son interface et y accéder simplement. L’interface de Capture One Pro 20 ? C’est un des points forts de cette application.
• Elle est bien votre photo, mais c’est dommage…
Cet été j’ai profité de belles journées au mois d’août pour aller engranger des images sur la côte, Nikon Z6 et Nikkor 14-30mm sous le bras. Le phare du petit Minou, le ciel bleu, la mer vert émeraude et sur l’eau des surfeurs, car le spot est connu et apprécié des adeptes locaux de long board. En montrant mes clichés à un client, celui-ci s’est fendu d’un sempiternel « Elle est bien votre photo ! Mais c’est dommage que… » Comprendre dommage qu’il y ait des surfeurs… Ce à quoi je lui ai répondu que s’il le souhaitait, je pouvais lui faire une version vierge de toute présence humaine. Et le lendemain, je lui envoyais une photo sans surfeurs.
• Éditeur de couleurs, calques, masques, correction et duplication sélective, …
Capture One Pro 20 embarque une flopée d’outils particulièrement bluffants. Comme le masque de correction sélective. On crée un calque et dans ce calque on va pouvoir sélectionner une zone, zone que Capture One va remplir automatiquement avec une autre partie de l’image. On peut évidemment sélectionner la taille de l’outil et décider de repositionner l’endroit où Capture One va piocher la source de remplissage. C’est d’une efficacité redoutable ! Dans le cas présent, j’ai sélectionné les surfeurs et j’ai positionné de la matière pour les remplacer par des portions de mer. Le résultat, c’est que ma bande de surfeurs a disparu de l’image. Un clic sur l’icône avant/après permet de comparer le travail d’editing avec le fichier RAW d’origine. Ça, c’est pour la correction sélective, on dispose aussi d’un autre outil pour travailler les duplications sélectives sur des zones de son choix. Copier une portion de l’image pour la dupliquer de manière optimum.
Un passage par l’éditeur de couleurs, pour accentuer le vert émeraude de l’océan ou le bleu du ciel bleu, une touche de correction avec le nouvel outil high dynamic range, l’effacement de quelques taches de capteur et voilà !
• Sony, Fuji, Nikon, … Des versions dédiées
Outre le fait (notable) que Capture One Pro est disponible en version propriétaire ou en souscription, des versions dédiées à une marque en particulier sont disponibles. Vous pouvez donc acheter une version dédiée – à 149€ – de Capture One pour Fujifilm, Sony ou Nikon. Si (comme c’est mon cas), vous avez l’habitude de travailler avec différentes marques de matériels, vous pouvez aussi opter pour la version globale (Pro) qui intègre tous les profils d’appareils photo couverts par Capture One.
• Quelques bonnes raisons de passer à Capture One
On ne va pas se mentir, la première bonne raison, c’est qu’une version de Capture One dédiée à une marque coûte 149€ TTC. Pas d’abonnement à payer tous les mois, contrairement à Lightroom qui coûte de 12 à 24€ par mois selon la version. Ensuite, la capacité d’importer votre catalogue LR dans Capture One. Le catalogue est répliqué dans Capture One, donc le catalogue d’origine reste intact. Enfin et surtout, les fonctionnalités, parmi lesquelles je dois citer l’éditeur de couleurs, les calques et masques, les outils de correction ou duplication sélective, l’avant après, l’outil high dynamic range (récupération des hautes lumières, travail sur les ombres, sur les points noir ou blanc…), l’interface, ultra personnalisable. Et finalement, le résultat.
Oui, le résultat. Quand je vois ce que j’obtiens aujourd’hui avec Capture One Pro 20, il n’est pas rare que je réédite intégralement des clichés prodés par le passé avec Adobe Lightroom, tant les performances, les outils dont je dispose aujourd’hui n’ont aucune commune mesure en matière d’optimisation d’images.
• One more thing.
Comme disait Steve. D’abord, le support technique de Capture One, très réactif. Il m’est arrivé de leur poser une ou deux questions sur un point précis du logiciel, j’ai obtenu une réponse très rapidement. D’ailleurs la team de développeurs Capture One est d’un dynamisme remarquable, enchaînant les webinars avec une interaction et une écoute attentive de leurs clients. Capture One dispose également de « styles » optionnels, vendus en pack, pour automatiser les traitements et obtenir des rendus sur vos images. Les résultats peuvent être assez bluffants et apporter en un clic une touche particulière à vos images.
Pour répondre à la question que je posais en titre de ce billet, je ne sais pas si Capture One Pro 20 est l’outil d’édition photo idéal. Ce que je constate, depuis toutes ces années que je l’utilise, c’est que le nombre de photographes qui l’ont adopté ne cesse de grandir. Avec le temps, Capture One Pro est devenu mon outil de prédilection. Les développeurs de ce logiciel sont très à l’écoute de leurs clients photographes. Résultat ? Capture One ne cesse de progresser, en étant toujours meilleur, année après année. Je n’ai finalement qu’une hâte, c’est de découvrir la version 21. Une chose est sûre, Capture One n’a pas fini de m’étonner.
• Cet article n’est PAS sponsorisé.
Julien dit
Y a t il un onglet impression comme dans Lightroom ?
Hervé LE GALL dit
Il n’y a pas d’onglet (au sens Lightroom du terme). En revanche il y a une icône Imprimer dans la barre de tâche à partir de laquelle on peut imprimer la photo sur l’imprimante de destination, en choisissant le profil, la mise en page, la présence d’un filigrane, etc…).
Franck dit
Merci pour cet article. Je vais tester cela avec beaucoup d’intérêt, moi qui comme vous suis à la fois très horripilé par le système d’abonnement d’Adobe et un pas complètement satisfait par les résultats délivrés par LR… Question : peut-on pluguer des outils du style Nik Collection avec C1 ?
Hervé LE GALL dit
@franck oui il existe de nombreux plugins spécifiquement développés pour C1Pro