Voilà, c’est fini. Je termine mon premier test terrain consacré aux appareils photo hybrides avec Fujifilm X-T3. Je savais, pour en avoir souvent parlé avec mon ami Gérald Géronimi, que le résultat obtenu avec cet APN était de grande qualité, particulièrement en travaillant directement en jpeg natif produit par le boîtier. Mais j’ai envie de dire, selon la formule consacrée, qu’il faut le voir pour le croire. D’ailleurs je ne cesse de le répéter à longueur de lignes écrites ici même sur SHOTS. Si vous voulez vous faire une idée de la valeur d’un matériel, un boîtier, une optique, un flash, qu’importe ! Rien ne vaudra jamais le test que vous ferez vous-même. En tout cas, j’en témoigne, ce « petit » boîtier – et le mot petit entouré de guillemets n’est naturellement pas ironique – ce petit Fuji X-T3 qui tient dans la paume de la main, qui lorsqu’il est autour de mon cou passe totalement inaperçu, est capable de grandes prouesses. J’en parlerai dans mon article de synthèse la semaine prochaine.
Mais rien de mieux que de donner la parole aux utilisateurs Fujifilm. Après Michael Parque, photographe de jazz, voici donc le témoignage de Gérald Géronimi. Outre le fait notable qu’il est mon ami depuis pas mal d’années, Gérald est aussi un photographe de mariage de grand talent. Son regard, tour à tour tendre, amusé, instinctif, drôle, sur les marié·e·s, leur environnement, est véritablement unique. Gérald a cette capacité, ce don à capter le moment qui fait d’un mariage le premier jour du reste de la vie. Il traduit finalement son regard en images, en clichés et on reconnaît immédiatement, au premier coup d’œil, une photo signée Gérald Géronimi. Est-ce que le fait de travailler avec du matériel Fujifilm a changé son regard ? Pas sûr. En revanche, ce matériel a modifié sa façon d’appréhender le challenge que représente un reportage de mariage.
Des focales fixes qui l’obligent à aller au plus près du sujet, une dégaine vintage du matériel, le silence absolu du déclenchement, particulièrement utile pendant une cérémonie religieuse… Autant d’éléments qui lient désormais Gérald à son matériel dont il parle avec une certaine candeur. Bref, ce photographe aussi talentueux qu’atypique, papa gâteau d’un petit Émile, engagé dans des causes humanitaires (il part la semaine prochaine au Burkina Fasso), sait capter ces instants fugaces de bonheur, immortaliser le sourire d’une mariée en un cent vingt-cinquième de seconde. Et aujourd’hui il répond à mes questions, avec le sourire du natif de la cité phocéenne qu’il est.
Gérald Géronimi. Love, actually.
[SHOTS] Tu as été équipé en reflex pendant de très nombreuses années. Peux-tu me dire les arguments qui t’ont motivé à passer à l’hybride Fuji début 2015 ?
[Gérald GÉRONIMI] Premièrement, la taille et la légèreté des boitiers qui permettent de les garder toute la journée autour du cou sans la moindre fatigue ! Moi qui travaille souvent avec deux appareils photos, c’est vraiment appréciable ! Deuxièmement, certaines caractéristiques techniques qui offrent un grand confort d’utilisation et de nouvelles possibilités créatives. Par exemple le fabuleux viseur électronique, avec la visualisation de l’exposition et de la profondeur de champ en temps réel. L’obturateur électronique silencieux qui grimpe au 32000/s et permet de travailler avec des grandes ouvertures en plein soleil ! Ou encore l’écran orientable, bien pratique pour certains sujets/cadrages. Enfin le look « vintage » ravageur. J’accorde beaucoup d’importance aux relations que je peux avoir avec les personnes que je photographie et disposer d’un appareil aussi sympathique et convivial me convient parfaitement.
[S] On sait tous que la taille n’a pas d’importance. Est-ce que l’aspect physique de ton matériel, particulièrement discret, a une importance dans ta relation avec tes clients, lors des sessions de prise de vue ?
[GG] Grâce à Fuji, pour la première fois dans ma vie de photographe, la remarque classique : « Il est gros votre appareil ! » a été remplacée par « II est beau votre appareil ! » Tout est dit ! Pour ma part, j’ai toujours considéré la photographie comme un moyen de vivre des moments d’échange et de partage avec les personnes que je rencontre. J’accorde donc, effectivement, beaucoup d’importance à ce que mes clients passent un bon moment et vivent une belle expérience. Et le fait d’avoir un boitier discret, avec un look un peu vintage, qui ne laisse pas indiffèrent et apporte une forme de curiosité positive, me convient à merveille ! Mais tu ne connais pas le double effet « Fuji » ? Car en même temps, ce qu’il y a de génial, c’est que quand je suis en reportage en extérieur ou dans un pays étranger, j’ai plus l’air d’un touriste qui fait des photos, que d’un professionnel qui attire la méfiance ou la convoitise… Comme le dit si bien mon confrère ambassadeur Eric Bouvet : « Ça me permet de rester discret et ça me convient parfaitement ».
[S] Lorsque tu étais équipé en reflex, tu travaillais en plein format et en focales variables. Quand tu es passé chez Fuji, tu t’es mis à travailler avec un APS-C et des focales fixes. Peux-tu m’expliquer si ton changement de matériel a changé ta façon de travailler ?
[GG] Cela m’a permis surtout de simplifier ma façon de travailler pour me concentrer sur l’essentiel : la lumière et ce qu’il se passe dans le viseur ! En fait au plus je vieillis et au moins j’ai envie de réfléchir… Mais chuuut ! Au, fil des années, j’ai toujours essayé de m’affranchir le plus possible de la technique et aujourd’hui j’ai enfin trouvé mon bonheur. Je travaille principalement avec deux boîtiers (X-T3 + XPro2) et deux objectifs, le 16mm f/1,4 et le 35mm f/1,4. Le tout en jpeg direct (les jpeg Fuji sont sublimes), en iso auto et en priorité ouverture.
[S] Tu es Ambassadeur Fujifilm, tu connais donc parfaitement leurs matériels. Si tu devais dégager deux ou trois points clés de l’offre Fuji, tu dirais quoi ?
[GG] Le rapport qualité/prix/performance, le vaste choix des boitiers et l’incroyable gamme d’objectifs !
[S] Toi et moi, on se connait depuis de nombreuses années, j’ai l’impression que ton passage à l’hybride a coïncidé avec un changement d’état d’esprit, peut-être plus apaisé, plus serein, avec le monde qui t’entoure ?
[GG] Complètement ! Mais c’est aussi parce que mon passage chez Fuji coïncide avec la naissance de mon fils en 2014 ! J’ai donc dû aussi optimiser mon temps et mon flux de travail en fonction de cet heureux événement… J’ai aussi compris que le plus important n’est pas d’avoir l’appareil photo le plus gros, le plus performant ou le plus récent, mais d’avoir l’appareil qui correspond le plus à sa personnalité et à son approche de la photographie. Finalement quel est le plus important ? Que les gens se souviennent de tes photos ou de ton appareil photo ?
Voilà. Tout est dit. J’ai le sentiment qu’il y a eu une convergence positive dans la vie de Gérald Géronimi. La naissance d’un petit garçon, le changement d’environnement matériel, ce côté apaisé qui transpire de chaque image réalisée par Gérald. Pour avoir travaillé avec Fujifilm X-T3 pendant près de deux semaines, en conditions réelles, de terrain, je peux en témoigner. Fuji est un environnement que j’ai qualifié de facile, avec en premier lieu la visée réelle. Le photographe voit l’image qu’il est en train de produire et ça, évidemment, ça change tout ! Mais le boîtier ne fait pas tout. Ce qui rend aussi l’offre Fujifilm particulièrement pertinente, c’est l’offre en matière d’optiques Fujinon. C’est par l’optique que passe la lumière. Alors oui, il faut l’admettre. Fujifilm est dans la place et son offre en matière d’hybrides tient la route. Le seul reproche qu’on pourrait lui adresser c’est que le capteur n’est pas plein format. Mais franchement, quand on voit la qualité des images produites par un X-T3, qui se soucie de la taille du capteur ?
• un grand merci à Gérald Géronimi, Ambassadeur Fujifilm France. Je vous conseille d’aller regarder la rétrospective de ses photos de mariage par ici.
• Gérald Géronimi est aussi activement engagé dans l’action humanitaire au Burkina Faso avec l’association Actions d’Avenir que vous pouvez aussi suivre sur Facebook. Ses clichés sont aussi le reflet de son humanité.
Gerald Geronimi dit
Que dire ? Un grand merci pour ce magnifique témoignage, pour ta plume, ton enthousiasme et ton objectivité !
Lernon François dit
Bel article, objectif et à la fois rempli de passion. GG est le photographe qui aime les gens, ca se sent et se voit dans ses clichés. Et quel ambassadeur pour nos petits boitiers Fuji !
Belle saison de mariage à toi GG