Qu’est-ce que Nikon attend pour sortir un hybride ? Que Fujifilm et Sony aient totalement phagocyté le segment ? Qu’est-ce que j’ai pu en entendre, comme âneries sur le sujet ! D’abord, rappelez-vous. Nikon a déjà sorti un hybride, je veux dire un mirroless puisque ce terme correspond mieux à ce type d’appareil, hybride ne voulant finalement pas dire grand chose. Oui, souvenez-vous de Nikon 1, sa taille rikiki, son capteur de 1 pouce, son adaptateur FT1 qui permettait déjà à l’époque de lui monter une optique Nikkor et de profiter au passage d’un fantastique crop de 2,7. Ça laissait rêveur, un Nikkor 300mm propulsé à 810mm f/2,8… Bref. Il y a eu des approches et même des tentatives avortées comme la série compact expert Nikon DL, annoncée début 2016, éteinte un an plus tard. Nikon Z était déjà en développement à cette époque, peut-être faut-il voir là une des raisons qui ont poussé à l’abandon de la gamme DL ? Nous sommes en 2018, Nikon annonce non pas un nouvel APN, mais deux. C’est plus qu’une annonce. Nikon ouvre les portes d’un nouveau monde. Un monde fait de promesses qui ne peut que fasciner les photographes. Je vais vous faire un aveu. Rarement une annonce Nikon m’aura autant séché, laissé sans voix. J’ai tourné la liste de specs dans tous les sens et je vous livre ici quelques premières impressions, un ressenti, brut de capteur. Une chose est sûre. Avec Nikon Z, la marque jaune joue gros et le pari est risqué. Avec cette gamme mirrorless, le géant de la photographie entre de plain pied dans une nouvelle ère et nous invite à le suivre.
Nikon Z. Un nouveau chapitre
Mirrorless versus reflex. C’est quand qu’on va où ?
La question qui se pose pour tous les photographes est une équation à une inconnue. Nikon Z signe-t-il la fin du reflex ? À cette question, il faut répondre sans ambiguïté. Oui, la visée reflex vit son dernier baroud d’honneur. Mais la gamme reflex ne va sans aucun doute pas s’éteindre du jour au lendemain. Nikon D5 aura un successeur, peut-être deux, mais un jour ou l’autre, le reflex disparaîtra et avec lui sa visée miroir, source de tant de galères, de tant de limitations. On n’imagine pas le défi technologique que représente un reflex capable d’activer son miroir à la cadence infernale de 14 images par seconde ! D’ailleurs on ne sait guère aller au delà. Supprimez le miroir et vous effacez d’un coup bon nombre de problématique.
Prenez la réduction des vibrations, vous savez le fameux VR ? Imaginez qu’il soit intégré à votre boîtier, de facto vous n’en n’avez plus besoin sur vos optiques, un problème de moins. En créant Nikon Z, les ingénieurs de la marque nippone ont sans doute posé leur crayon pour imaginer le produit le plus abouti et de ce côté, on peut leur faire confiance. D’autant qu’ils ne partaient pas d’une feuille blanche car le projet Nikon Z a été initié de longue date. L’ambition de Nikon n’était pas de créer un nouvel APN mais d’ouvrir les portes d’un nouveau monde. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce monde nous ouvre d’étonnantes perspectives, inconnues jusqu’à ce jour.
Nikon Z. Symphonie du nouveau monde.
Deux mots. Nouvelle monture. Cette info m’a séché, celle-là et tout ce qui a suivi. Une nouvelle monture, une distance de 16mm entre le plan focale et le capteur, le diamètre surdimensionné des optiques monture S de 55mm. Pour mémoire le diamètre de la monture Nikon F est de 44mm, celle de Sony E de 46mm. C’est par l’optique que passe la lumière et dans le cas présent, il y a plus de lumière par l’optique et elle arrive encore plus vite au capteur. En clair, Nikon Z ne se contente pas de proposer une nouvelle gamme d’optiques, non. Nikon change la donne, bouleverse les codes tels qu’on les connaît aujourd’hui sur la gamme reflex. En clair, f/1,8 sur la gamme S ne peut pas être comparé à f/1,8 sur la gamme des montures F (qui date, pour mémoire, de 1959). Dans la forme, peut-être mais dans le fond sûrement pas. Et rien que ce concept là va totalement bouleverser l’approche que nous avons aujourd’hui de la photographie. Plus de lumière implique aussi plus de maîtrise, autant de défis technologiques auquel la marque jaune a dû répondre.
Nikon Z6 et Z7. Une ligne, deux propositions
D’abord, la numérotation. Nikon aurait pu désigner sa nouvelle gamme comme Z1 et Z2, mais non. On parle de 6 et 7, comme la suite logique de Nikon D5. Il n’est pas de hasard, dans l’esprit de Nikon, la gamme Z est certes un renouveau mais elle s’inscrit dans la continuité. Deux propositions qui s’organisent autour de deux capteurs au format fullframe, le premier de 26mp pour le Z6, le second de 47mp pour le Z7. Par voie de conséquence, Z6 est capable d’engranger 12 vues par seconde en mode rafale contre 9vps pour le Z7. Pour la sensibilité, Z6 affiche une plage de 100 à 51200iso (étendu à 50-204800iso) alors que Z7 démarre à 64iso pour un plafond de 25600 (étendu à 32-102400iso).
C’est du côté de l’autofocus que Nikon Z7 affirme sa supériorité avec 493 points (contre 273 sur Z6) sur 90% de la surface. De plus Nikon Z7 propose un AF par détection de phase ou par détection de contraste. Quand on sait à quel point l’autofocus est un des arguments majeurs de Nikon, on se plait à rêver d’un AF de ce calibre. Quand j’ai lu 493 points AF, j’ai failli avaler ma chique et j’ai repensé à Emmett Brown dans Retour vers le futur (« 2,21 gigowatt ! »). La gamme Z se décline en deux propositions, donc, selon qu’on privilégie la vélocité (Z6) ou la précision de l’image (Z7). Le tout dans un silence monacal. Pas de miroir, zéro bruit. Et rien que ce petit détail laisse rêveur le photographe de jazz que je suis.
L’avènement de la visée réelle
Le principal défi, quand on s’attaque à la suppression de la visée reflex, c’est la qualité de la visée électronique. Un viseur capable de restituer la réalité, sans la sublimer, c’est un défi monumental. La visée doit être confortable, ne doit pas fatiguer l’œil. Il semblerait, d’après les premiers retours que j’en ai, que le viseur pensé et conçu par Nikon sur Nikon Z soit une belle réussite. Le viseur Oled de 3,68Mpts, qui équipe les deux modèles, offre une vision confortable et propose soit une visée réelle soit une interprétation de l’image, selon les paramètres que vous avez appliqués, une fonctionnalité qui naturellement laissera rêveur plus d’un photographe. En clair, le viseur va restituer vos paramètres, en temps réel, ce qui est à la fois déroutant quand on vient de la visée reflex et complètement fascinant.
On va enfin pouvoir visualiser une image en noir et blanc, évaluer la qualité d’un bokeh sur une profondeur de champ, une sur-ex ou un sous-ex, une balance des couleurs et bien d’autres chose encore. Mais finalement la principale qualité du viseur de Nikon Z sera de restituer la réalité, l’exacte réalité et si possible sans que mon œil gauche ne se mette à pleurer toutes les larmes de mon corps au bout d’un quart d’heure de prise de vue…
Nikon Z. Taillé pour la vidéo
C’est au chapitre vidéo que Nikon Z risque de s’avérer tout aussi surprenant. Initiée il y a une décennie par Canon sur un reflex avec EOS 5D, la vidéo n’est désormais plus une option sur un APN. Les reflex filment en 4K UHD ce qui est naturellement le cas sur la gamme Nikon Z, mais les qualités intrinsèques de la technologie mirrorless permettent l’ouverture de fonctionnalités inédites qui ne vont pas manquer de fasciner les vidéastes.
Écran LCD tactile et inclinable de 3,2 pouces, possibilité d’enregistrement direct en 10 bits via la sortie HDMI, sans compter que Nikon Z est (évidemment) équipé d’une carte XQD dont on connaît les performances en matière de débit. L’enregistrement audio passe par un microphone intégré ou l’ajout d’un microphone externe et Nikon promet une parfaite fluidité de l’image, accentuée par la réduction des vibration sur 5 axes. Le tout dans 675 grammes, accumulateur et carte mémoire inclus, autant dire qu’on est loin des poids accusés par la gamme reflex.
Optiques en monture S, Nikon dévoile sa feuille de route.
Qui dit nouvel APN dit nouvelles optiques et ça, Nikon le sait parfaitement. Pour le lancement de Nikon Z, la marque jaune va à l’essentiel en proposant trois optiques standard essentielles en monture S. Un zoom 24-70mm f/4. Un 35mm f/1,8. Un 50mm f/1,8. Encore une fois, ne vous fiez pas au diaphragme affiché, gardez à l’esprit qu’un f/1,8 sur Nikon Z n’a que peu de point de comparaison avec la gamme reflex. Trois optiques standard et une optique hors normes, prévue pour 2019, un 58mm f/0,95 sobrement baptisé Noct qui rappellera quelques souvenirs aux afficionados de Leica et son Noctilux…
Pas de système VR puisque la gamme Nikon Z en est équipée de série. Et c’est tout ? C’est tout, pour le moment. Fait inhabituel, Nikon dévoile sa feuille de route jusqu’en 2020 et ça laisse rêveur ! Six optiques programmées pour 2019 (dont un 24-70mm f/2,8, un 70-200mm f/2,8, un 20mm et un 85mm f/1,8, un fascinant 14-30mm f/4) et trois optiques pour 2020, et pas des moindres ! Un 50mm f/1,2, un 24mm f/1,8 et le légendaire 14-24mm f/2,8. La case 2021 n’est pas dévoilée mais une chose est sûre, on n’a pas fini de rêver !
Quelle transition pour les photographes équipés en reflex ?
Dans l’équation Nikon Z c’est là que réside la grande inconnue. Comment les photographes équipés en reflex vont-il réagir à cette nouvelle figure imposée ? La transition devrait se faire en douceur et se réaliser sur plusieurs années. Conscient de cet état de fait et de l’importance du parc matériels, Nikon va proposer un adaptateur (FTZ) permettant d’utiliser les optiques en monture F sur la gamme Z. Pour les optiques AF-S pas de problème, tout est géré, mesure TTL et autofocus.
Pour les optiques AF et AF-D ça se complique, il faudra passer par l’AF manuel ou le focus peaking. Au delà de ces contingences techniques, il y a l’aspect financier et la prise en main, l’ergonomie, la taille, le poids. Passer d’un reflex monobloc maousse comme Nikon D5 à un petit APN du calibre de Nikon Z ne va sans doute pas être chose aisée pour de nombreux photographes.
Ce que les photographes en pensent
J’ai posé la question à Francis Vernhet, photographe professionnel équipé en Nikon. « Pour moi, le silence total m’intéresse ! » affirme ce photographe habitué au silence imposé sur les scènes de jazz. D’ailleurs poursuit-il « j’ai acheté un D850 pour le silence de son déclencheur. » Pour Francis, les éléments clés de la proposition Nikon Z tiennent dans la stabilisation du capteur, la visée réelle. « Je ne travaille pas en RAW alors pour moi visualiser une balance couleur directement dans le viseur c’est un vrai plus ! » Et s’il devait en choisir un des deux ? « Z6 sans hésiter ! Le capteur 45mp j’ai déjà ce qu’il faut avec mon D850 ! »
Dans la foulée j’ai appelé Eric Catarina, photographe pro qui travaille pour Midi Libre, également en Nikon de longue date. Pour lui aussi, l’argument du mirrorless tient en en mot. « Le silence ! Pouvoir travailler dans la discrétion absolue est un énorme avantage. D’autant qu’on est de plus en plus limités dans les conditions de prise de vue sur les concerts ! Idem sur un plateau de tournage, travailler en silence c’est le rêve ! » L’encombrement, la visée ? « Le viseur électronique ne me traumatise pas plus que ça ! Par contre le rendu en temps réel c’est fascinant ! » La possibilité d’utiliser ses optiques Nikkor ? « Je demande à voir. L’adaptateur c’est un truc en plus donc c’est peut être de la qualité en moins… » Et d’ajouter, pragmatique : « C’est un matériel qu’il faut prendre en main pour l’évaluer vraiment. Voir la proposition en matière d’optiques. Une chose est sûre, à un moment il va falloir choisir son camp. Le combat entre Nikon et Sony va être terrible ! »
Nikon Z VS Sony Alpha
Croire que Nikon Z serait la réponse de Nikon à la gamme Alpha de Sony me semble être une vue assez simplette de l’esprit. Nikon n’a pas sorti sa gamme Z du jour au lendemain, c’est un projet qui est en développement depuis plusieurs années. Que Nikon propose aujourd’hui un appareil mirrorless au format fullframe est une suite logique du processus industriel sur le secteur de la photographie. D’ailleurs Canon devrait rapidement lui emboîter le pas.
Pour ma part, j’ai toujours dit que j’aurai un hybride le jour où il y aurait écrit Nikon dessus, c’était seulement une question de timing. Aujourd’hui nous y sommes. Sur le segment du mirrorless, on compte désormais un acteur de plus, avec Sony et Fujifilm et cet acteur, Nikon, n’est pas anecdotique. La marque jaune tient le premier rôle sur le secteur de la photographie professionnelle. Une nouvelle ère s’ouvre et elle est pleine de promesses.
• Nikon Z6 est annoncé au prix public conseillé de 2299€. Nikon Z7 au prix public de 3699€.
Pepou dit
Et là, les Nikonistes découvrent les joies du mirrorless pro pour la première fois… (Mais bon, Sony a une bonne proposition que depuis les mark3 et le a9.)
Étonnant qu’il y ait des photographes de spectacle qui soient en Reflex et qui découvrent les avantages du mirrorless maintenant. A leur place, j’aurai eu 2 montures, un Reflex et un Mirrorless.
Je me demande comment va se passer le marché de l’occasion maintenant. Une décote de plus en plus importante dans 3 ans.
Pour un futur nouveau Nikoniste, si il ne fait pas de photo sportif, il devrait se tourner vers le mirrorless si il a une vision à long terme.
J’aime beaucoup le choix d’une monture plus large. Une vraie monture pensée pour le FF et pour la stabilisation capteur qui devrait être théoriquement plus performante que celle de Sony.
Louis dit
Bravo pour cet article de qualité.
Pepou je pense pas qu’on fréquente les mêmes endroits. Dans les fosses concerts, les red carpet, les photo call pendant le festival de Cannes ou de Venise, sur les grands évènements sportifs, je ne vois jamais de boîtier Sony. Je vois des reflex Canon et majoritairement Nikon.
L’annonce Nikon est intéressante mais avant que les photographes pro en Nikon passent sur le modèle mirrorless, il se passera beaucoup de temps. Comme le dit Catarina, l’ajout d’un adaptateur c’est un truc en plus donc c’est de la qualité en moins. Comme lui je suis septique et je demande à voir.
Il faut voir les choses de façon directe. Aujourd’hui l’outil du photographe pro c’est le reflex parce que le parc optiques suit. Parce que c’est solide, endurant, qu’on peut taper 2 à 3000 shoots dans la journée sans se demander si la batterie va suivre, sur tous les terrains et par tous les temps. Pour le photographe professionnel, pas de fantasme sur le matos, le boîtier c’est juste un outil. Pour ce qui est de la décôte, c’est pas nouveau ! Un D4 aujourd’hui ça vaut 1000 balles un D4s guère plus.
PS : pour ce qui de savoir si Nikon est à la ramasse de Sony, c’est juste une grosse blague ! Il suffit de regarder qui Sony France vient juste de recruter pour diriger son tout nouveau service pro…
Pierrick David dit
Belle analyse votre article. Merci.
Vous écrivez « Le combat entre Nikon et Sony va être terrible ! » Je pense plutôt que c’est un combat Nikon contre Nikon qui commence. On verra bien par la suite. Pas certain que les pros purs et durs tombent dans le panneau avec ces Nikon Z..
Hervé LE GALL dit
@pepou pour moi le concept de nikoniste n’existe pas, c’est un terme creux, une petite guerre de chapelle qui ne m’intéresse pas. Les photographes pros utilisent un outil et surtout ils essaient de survivre et c’est de plus en plus compliqué. À notre place vous auriez deux montures ? Et vous faites comment pour les financer ?
@louis on est d’accord sur à peu près tout. La mention en postscriptum m’a bien fait sourire, c’est assez bien vu 😉
@pierrick la phrase n’est pas de moi, je ne fais que citer Eric Catarina, photographe. Je pense que chez Nikon ils savent ce qu’ils font. Je ne vois pas Nikon Z comme un panneau, une entourloupe. C’est un nouveau chapitre qui commence. Voir Nikon investir le segment du mirrorless c’est un évènement considérable.
Jean-LuK dit
Voici une autre vision : Pourquoi les nouvelles caméras sans miroir de Nikon me déçoivent le plus (sur papier) https://petapixel.com/2018/08/25/why-nikons-new-mirrorless-cameras-mostly-disappoint-me/
Il y a beaucoup à dire, mais le passage à toujours plus d’électronique amène à un écosystème du type smartphone, il y est très difficile de s’y distinguer.
D’ailleurs, le smartphone devrait amener les photographes à s’interroger sur la notion de format, ce Graal du « plein format » qui ne signifie plus rien (il était lié au film), si le format est capital, pourquoi ne pas passer aux formats supérieurs ?
P.-S. L’ajout d’un adaptateur c’est un truc en plus donc c’est de la qualité en moins… non, c’est une simple bague allonge pour rattraper le tirage.
Hervé LE GALL dit
@jean-luc comment peut-on être déçu d’un boîtier qui vient de sortir et dont on ne sait pour le moment rien, sauf les specs que Nikon nous donne ? Pour le moment, j’ai quelques feedbacks de potes qui l’ont eu en main et c’est tout. De là à comparer l’électronique du Nikon Z (Expeed 5) avec mon iPhone X c’est un pas que je ne franchirais pas.
Concernant le full frame, j’en suis aussi revenu étant moi-même utilisateur d’un D500. Pourquoi ne pas passer au moyen format ? J’en parlerai à ma banquière, pas sûr qu’elle soit d’accord 😉
Yves-Marie Letourneux dit
Cher Hervé, j’apprécie toujours autant tes articles, ton engagement et ta passion, je partage de nombreux points, notamment la taille de la monture, le silence et la couverture AF, mais ne pense pas que la visée réflexe va disparaître au profit du mirrorless. Viser dans un œilleton qui crache une image numérique ne m’apporte aucun plaisir, ça m’extrait instantanément de la réalité, j’ai l’impression d’être devant un film et de devoir faire pause au bon moment. Ça me rappelle ces aficionados de Sony qui me disent que maintenant la visée numérique est parfaite, j’ai beau tester leurs derniers boîtiers, hybrides ou non, c’est toujours à vomir, le terrain c’est le plaisir et je n’ai aucune envie d’être à nouveau devant un écran à nouveau. Sans compter que ça te bouffe de la batterie à vue d’oeil. Je pense que ce sont des boîtiers complémentaires qui auront un rôle essentiel dans certaines situations (silence, obscurité…) mais tant que mes bras pourront porter les 500g d’ecart, je garderai mon miroir, ma visée réflexe, ma visée réelle, le prolongement de mon œil, la vrai vie, le plaisir.
Marty McFly dit
Je suis équipé en canon mais je regarde globalement ce qui se fait, je vous lis sans arrière pensée et j apprécié le ton général.
Quelques remarques néanmoins :
– sur un volet que vous présentez comme révolutionnaire, la taille de monture, Canon avec sa monture EF avait déjà fait le pas d une grande monture qui a permis d offrir des optiques n existant que chez eux en FF. Il faut rendre à Cesar. La monture F présentait l avantage de ne pas générer de rupture (j étais content de monter mes objo manuels sur mon f5) et à ne pas rompre on est en retard. jamaos trop tard pour bien faire.
– sur un commentaire ou vous comparez l aps-c et le FF, c est juste n importe quoi. La latitude dont on dispose sur la DOF en FF est sans commune mesure. Parole d un ex utilisateur de Fuji avec un 56 1.2 qui n a jamais eu la qualité d un banal 85 1.8 sur FF.
Pour Jean-Yves : les abrutis regardent l ongle quand on leur montre la lune. Le monde de demain en quelques mots : un smartphone à peu près 100 millions de pixel, l IA qui fixe le preset (Siri preset vintage) et aucune réflexion dans la production. Vous ferez une photo n importe comment, 100 mpx mini seront balances sur tous vos device via web et vous ferez vos cadrages, vos réglages etc en parlant à votre machine à la con.
Ca a déjà commencé, les réseaux sont gavés de photos toutes identiques avec des preset identiques avec des appréciations identiques. A quoi bon donner des outils pour créer à une bande de veaux. Le seul créateur de photo demain c est Google ou Apple, Canon, nikon et consorts sont déjà moribonds (regardons les marges d Apple et celles de nikon pour nous en convaincre) encouragés par ceux qui sont heureux de l evf, de l ia, de toute cette connerie qui les aide à faire comme tout le monde. Si vous voulez être heureux en photo, reprenez de la pelloche. D ailleurs, les bobos qui tirent encore du revenu de la photo l ont compris et utilisent l argentique. On s extasie de cliché qu on aurait vomi il y a 15 ans de par leur faiblesse technique.
On est dans un cercle à la con et même les passsionnes ne veulent pas en sortir.
Je ne suis pas pessimiste mais faut être réaliste, toutes les fictions seront dépassées 😊 Le nikon Z c est la dernière lettre de l alphabet, c est l acteur le plus faible du marché aujourd’hui avec peu de sources de revenus complémentaires. Le mensonge de faire de la bonne photo avec un appareil dédié va bientôt être enterré avec leur fabrication. Le téléphone a déjà trouvé sa place sur certains shootings et on est au niveau 0 de ce qui va arriver avec les nanotechnologies et le quantique. Bref on était en 2018.