J’ai suffisamment testé Nikon D500, sur à peu près tous les terrains, pour en arriver à la conclusion que ce petit reflex professionnel au format DX est une véritable pépite. Je l’ai dit et répété autour de moi, tant et si bien que j’ai eu la surprise d’en recevoir un en guise de cadeau d’anniversaire, en décembre dernier. Lorsque j’ai déballé mon paquet et que j’ai réalisé ce que je venais de recevoir, ma première réaction, une fois le choc de la surprise passée, a été de me dire que ce « petit » reflex allait être un merveilleux complément, un boîtier backup de qualité. Un reflex premium que je pourrais embarquer en mode touriste tant il est nettement plus léger et passe-partout que mon maousse D4s. Certes D500 n’est pas full frame mais il a tellement de qualités à côté que c’est presque un détail mineur. J’ai souvent écrit que pour moi travailler avec Nikon D500, ça avait un petit air de vacances. Je pense que c’est très réducteur, finalement, tant ce boîtier vaut beaucoup plus cela. Nikon D500 s’avère d’une efficacité redoutable, à tout point de vue, mais… Quand on est travaille avec un reflex monobloc comme Nikon D4s ou D5, on prend vite certaines habitudes, comme le confort de la prise de vue, en mode paysage comme en mode portrait. Tout en disposant d’une singulière capacité en matière d’autonomie ! Même si la batterie du D500 permet d’enquiller 1200 vues sans trop de difficultés, on est loin de la capacité d’un monobloc comme D4s ou D5 qui permet de taper au moins deux fois plus d’images avec une seule batterie. La solution idéale consiste à ajouter un grip à Nikon D500 et faire d’une pierre deux coups. On gagne sur les deux tableaux, le confort de prise de vue et l’autonomie. J’ai testé le grip Nikon MB-D17 et je confirme. Le chaînon manquant de Nikon D500, c’est lui.
Nikon MB-D17. Le chaînon manquant
• On oublie les copies chinoises !
Mais avant toute chose, parlons du sujet qui fâche. Le prix. Nikon a une fâcheuse tendance à pratiquer une tarification singulièrement gonflée sur sa gamme d’accessoires. J’ai pu récemment le vérifier en testant un flash chinois, parfaite copie physique du flash Nikon SB-910, pour un tarif cinq à sept fois moins élevé. Pour le grip, c’est idem. Vous pouvez vous offrir un grip chinois sur Amazon pour moins de 80€, soit à la louche cinq fois moins cher qu’un grip Nikon. Évidemment, il est conseillé de ne pas être trop exigeant, ni trop regardant. Au mieux les gommes d’habillage se décolleront au bout de deux mois d’utilisation, au pire le grip chinois ne fonctionnera pas du tout. Ou bien il y aura un temps de latence entre le moment où vous appuierez sur le bouton AF-ON et le moment où l’autofocus de D500 exécutera la commande. Ou bien encore – et c’est sans doute le détail qui m’a fait définitivement renoncer à l’aventure du clone – le grip chinois ne saura pas gérer convenablement l’ordre d’utilisation des batteries. Et je passe sur un détail essentiel, dont on parlera plus loin. L’incapacité du clone à utiliser une batterie Nikon EN-EL18 dans le grip, moyennant l’acquisition d’un adaptateur BL5. Bref. Tous ces éléments mis bout à bout m’ont convaincu de ne pas prendre le risque de monter une chinoiserie sur mon D500. Alors c’est vrai, le grip Nikon MB-D17 coûte cher*, mais il vaut son prix. Mais assez parlé d’argent, passons au produit lui-même.
(Source : Amazon. Nikon MBD17 à 389€. Adaptateur Nikon BL5 à 49,98€)
• Nikon MB-D17. Top qualité.
Inutile d’en faire un roman, le grip Nikon MB-D17 c’est du Nikon, autant dire que du point de vue fabrication, qualité des matériaux, intégration au D500 c’est absolument parfait. Le petit cache en caoutchouc amovible qui protège habituellement le connecteur trouve un abri sur la semelle du grip. Le grip Nikon MB-D17 est livré avec deux tiroirs. Le premier permet d’utiliser une batterie de D500 standard, soit celle fournie avec le boîtier, soit une seconde batterie optionnelle. Dans ce cas, vous bénéficiez donc de deux batteries, une dans le logement de votre D500, une seconde dans le grip Nikon MB-D17. Un second tiroir est livré avec le grip (dans une jolie pochette néoprene estampillée Nikon). Ce tiroir permet d’y insérer huit piles. C’est pratique, à utiliser en batterie de secours. Le programme de Nikon D500 permet de choisir l’ordre dans lequel on souhaite utiliser la batterie, par exemple la batterie interne de D500 puis celle du grip, ou l’inverse. Nikon D500 indique également le niveau de chaque batterie et son état (numéroté de 0 à 4) et si vous utilisez une batterie calibrée (de type EN-EL18 par exemple) le système vous l’indique également. Autant de détails qui échappent à un grip dit « générique », le terme poli pour ne pas dire contrefaçon à deux balles. Mais surtout, le grip Nikon MB-D17 permet une fonctionnalité hyper intéressante, l’utilisation d’une batterie de Nikon D4s/D5.
• Une batterie de D5 pour une autonomie décuplée
Pour pouvoir utiliser une batterie de D4s ou D5 dans un grip Nikon MB-D17, il faut d’abord passer à la caisse. Et acheter un adaptateur Nikon BL5 qui coûte une cinquantaine d’euro. Vous pouvez vous laisser tenter par un modèle générique qui coûte environ quatre fois moins cher mais je vous le déconseille ! En fait, la batterie EN-EL18 de mon Nikon D4s s’enclenche sur l’adaptateur BL5, permettant à l’ensemble de se verrouiller dans le grip Nikon MB-D17. À partir de là, on dispose d’une autonomie surpuissante, avec la batterie EN-EL15 qui se cumule à la batterie EN-EL18. Autant dire qu’on peut envisager une prise de vue dépassant allègrement 4000 images ou des heures de vidéo, sans l’ombre d’une difficulté ou la crainte de voir la batterie flancher. Il va sans dire que cette configuration alourdit Nikon D500 de manière notable. Ma configuration Nikon D500 avec le grip, la batterie d’origine (1900mAh), la batterie de D4s (2500mAh) et mon caillou Nikkor 24-120mm f/4 accuse environ deux kilos sur la balance. En clair, on perd l’argument poids plume qui fait la pertinence de D500. En contrepartie, on a en main un reflex monobloc au format DX qui n’a absolument rien à envier à son grand frère Nikon D5. Même pas – surtout pas ! – son capteur full frame…
Car le capteur DX est l’argument premium de ce reflex. Je vous parlais précédemment de mon Nikkor 24-120mm qui est mon caillou passe-partout de prédilection quand je pars en reportage avec D4s. Sur Nikon D500, je travaille en équivalent 36-180mm f/4 et pour moi c’est un range de rêve, surtout quand on connaît les excellentes capacités de cette optique en matière de piqué et de propreté de l’image. Un de ses rares défauts tient dans le léger vignettage à 24mm à f/4, un défaut effacé en format DX. Le tout associé aux capacités de dingue qu’offre Nikon D500 en matière d’AF, avec ses 153 collimateurs répartis sur l’ensemble du viseur, de vélocité et toute une foule de petits détails hérités de D5, que mon D4s n’a pas. Un déclencheur plus silencieux en mode Q, l’écran amovible et tactile, le mode spot priorité hautes lumières, le mode vidéo plus simple et plus intuitif et une taille de capteur (21mp) qui, associée au mode crop en prise de vue, m’offre une plus grande latitude et me permet de voir encore un peu plus loin. Oui, aucun doute, Nikon MB-D17 c’est bien ce qui manquait à mon D500, avec un argument de taille, c’est que le grip est amovible. On peut facilement retrouver le petit D500 ultra léger et compact, simplement en ôtant son grip. Tout en gardant le grip à portée de main, en cas de besoin.
• En conclusion
Finalement, que peut-on reprocher à Nikon D500 ? Objectivement, pas grand chose. Il n’est pas full frame et du point de vue durabilité, résistance aux chocs, aux conditions climatiques, il n’est pas du calibre d’un reflex monobloc comme le D5. N’empêche. Dans cette configuration, en lui ajoutant un grip Nikon MB-D17, on obtient un reflex capable de grandes prouesses. Le tout pour un budget sans commune mesure avec celui d’un D5. Est-ce que je conseillerais ce type de configuration ? Oui, sans l’ombre d’un doute. Ce petit reflex pro n’a de petit que le nom. Il a hérité du meilleur de D5 tout en étant compact, léger et passe-partout. En lui fixant un grip Nikon MB-D17, on franchit encore un pallier. Là, le petit reflex devient monobloc, offrant une autonomie inédite et un grand confort de prise de vue. Ultra véloce, autonome, puissant, capable de voir loin, je le répète sans l’ombre d’une hésitation. Nikon D500 est l’un des meilleurs reflex de la marque jaune, toutes gammes confondues.
• merci à Nikon Pro Services (NPS) pour ce test terrain. Comme d’habitude, ce test n’est pas sponsorisé, mais si vous voulez m’offrir un grip MB-D17, n’hésitez pas !
Bain de Lumière dit
La cadence de la rafale ne varie pas lorsque l’on utilise la batterie du D4 ?
Hervé LE GALL dit
Non il ne me semble pas que l’utilisation d’une batterie type D4/D5 ait une quelconque influence sur le rythme de la cadence de D500. L’effet sur l’autonomie en revanche est simplement bluffante, surtout en utilisant deux batteries, la batterie interne plus la batterie du grip.