J’ai vu récemment passer une petite annonce pour du matériel photo d’occasion. Pour un reflex professionnel, ce genre de boîtier qui coûte au bas mot de 5 à 6000 euro. Ce reflex était accompagné d’une optique Tamron. Je n’ai évidemment aucun a priori vis à vis de la marque Tamron mais j’ai du mal à comprendre qu’un photographe professionnel dépense autant d’argent dans un reflex si c’est pour lui associer une optique de seconde zone. Dans mon raisonnement, je ne vise pas spécifiquement une marque en particulier. Que vous ayez acheté un Nikon D5 ou un EOS 1Dx Mark II ne change rien à l’affaire. Un boîtier de gros calibre mérite une optique digne de ce nom. J’aurais tendance à conseiller à un photographe professionnel équipé en Nikon d’investir dans une optique Nikkor, comme je n’hésiterais pas à conseiller des optiques serie L pour du matériel Canon. Puisque j’évoque Canon, je me souviens de la remarque d’un expert de la marque rouge qui m’avait dit un jour à propos d’un reflex haut de gamme de la marque : « Ce reflex est une diva. Et une diva, tu lui achètes pas ses fringues chez Kiabi. » C’était à la fois drôle et pertinent. Quand je bossais en Canon, je n’avais que des optiques L. Depuis sept ans que je travaille en Nikon, je n’utilise que du Nikkor, plus particulièrement deux ou trois optiques de prédilection. Des optiques qui m’accompagnent chaque jour, qui en ont vu de toutes les couleurs. Sur tous les terrains, par tous les temps, elles ont bossé sans relâche, sollicitées en reportage comme en studio, jour après jour, depuis sept longues années. La seule chose que j’ai changé, sur mon 70-200mm, c’est la gomme de la bague de zoom… Alors pour un photographe pro, voici quelques bonnes raisons d’acheter une optique Nikkor pour votre reflex pro Nikon.
Optique Nikkor, sinon rien.
1- Nikon conçoit des optiques faites pour durer.
Quand on est photographe, on n’achète pas une optique pour la changer au bout d’un an. Une optique, c’est un investissement durable, beaucoup plus d’ailleurs que le reflex lui-même. Il n’est pas rare qu’un photographe conserve ses optiques alors qu’il change de boîtier. Ça a été mon cas lorsque je suis passé de Nikon D3s à D4s. J’ai conservé mes optiques qui ont continué de faire parfaitement leur job sur mon nouveau reflex. Et mon nouveau second boîtier, bien que très récent (Nikon D500), a aussi immédiatement adopté mes optiques Nikkor. Mes deux optiques de prédilection, Nikkor 24-120mm f/4 et Nikkor 70-200mm f/2,8 VRII ont fêté leur septième anniversaire et elles n’ont pas bougé d’un poil.
2- Parce que personne ne maîtrise mieux Nikon que Nikon.
Ça sonne presque comme une Lapalissade et pourtant c’est tellement vrai. Quand Nikon propose une optique Nikkor, la marque jaune maîtrise le process de A à Z, ce qui n’est, évidemment, pas le cas de sociétés tierces comme Tamron ou Sigma. Acheter une optique Nikkor, c’est bénéficier de l’assurance qu’elle sera en parfaite adéquation avec le reste du matériel. Je pense en particulier à la gestion de l’autofocus. Précision importante, Nikon corp. ne fournit jamais ses codes à des constructeurs d’optiques tierces. Parfois la réussite est au rendez-vous, je pense à la gamme Art de chez Sigma mais ce n’est pas toujours le cas. Défaillances de l’optique, fonctionnement erratique de l’AF, front et/ou back focus, … Sans compter les incompatibilités avec certains reflex, les exemples sont légions.
3- Parce que le cœur de métier de Nikon c’est l’optique.
Il faut avoir vu une optique Nikkor complètement désossée pour comprendre la complexité du problème. Une optique, à l’intérieur, c’est une machine à part entière, d’une précision diabolique. Il faut non seulement gérer la qualité des lentilles mais aussi l’interaction entre les lentilles, la motorisation de l’autofocus. L’optique, c’est le cœur de métier de Nikon corp. Ils savent faire, depuis un bail et ils maîtrisent le process d’un bout à l’autre de la chaîne. C’est un peu ce qui fait la force et la pertinence d’une boîte comme Apple sur le segment du smartphone. La firme à la pomme gère à la fois le software et le hardware. Un reflex Nikon et une optique Nikkor, ça coule de source. Ou plutôt, ça vient de la même source.
4- Parce que prix d’une optique s’évalue au poids des lentilles.
Quand Nikon dote une optique comme son 500mm f/4 d’une lentille fluorite c’est pas par hasard. Ce matériau est léger et d’une incomparable clarté, d’un niveau de qualité optique exceptionnel. Donc, en résumé, lentille fluorite égale optique plus légère et plus lumineuse. Bémol, car il y en a toujours un, la fluorite est un matériau rare, donc coûteux et complexe à mettre en œuvre. Les photographes pro qui ont travaillé avec le 500mm f/4 à main levée, monté sur un D5 savent pourquoi cette optique Nikkor coûte cher.
5- Parce que Nikon propose une gamme étendue.
Nikon ne se contente pas, à l’instar de Canon d’ailleurs, de proposer une demi douzaine d’optiques. Nikkor c’est une gamme d’optiques, une gamme qui va de 8 à 800mm. Pour ma part j’en utilise deux ou trois, principalement. Je dois avouer que mes optiques Nikkor ont du moral. Même si je suis quelqu’un de soigneux, je leur en fais voir de toutes les couleurs, par tous les temps et sur tous les terrains. Dans la gamme Nikkor, je crois avoir à peu près tout testé, avec une prédilection pour le 300mm f/2,8 VRII. Et j’attends l’été avec impatience pour monter le nouveau 180-400mm f/4 sur mon D500.
6- Parce que dans Nikon Pro Services il y a le mot pro.
J’ai demandé à plusieurs photographes professionnels de me donner leur avis sur les optiques qu’ils utilisent. La plupart d’entre eux ont choisi Nikkor, souvent pour les raisons que j’ai évoquées précédemment. L’un d’entre eux justifie ainsi son choix : « Utiliser autre chose que du Nikkor ? Non. Trop de changements dans l’ergonomie, le rendu général des couleurs, le bokeh. Et le piqué n’est pas toujours au rendez-vous. Donc pour moi c’est Nikkor, sinon rien ! » L’argument qui revient en faveur de Nikkor est souvent lié au service Pro de Nikon (le fameux NPS). Un autre photographe pro me disait « La seule fois où j’ai eu un problème (mineur) sur une optique Nikkor, le NPS l’a réglé rapidement. Et sur la même période, ils m’ont prêté une optique, j’ai pu continuer à bosser normalement. »
7- Parce l’optique Nikkor c’est la pérennité incarnée.
Elle est solide cette monture F estampillée Nikon. Elle fonctionne sur les reflex Nikon, sur tous les reflex Nikon. J’ai monté mes optiques sur des reflex Nikon argentiques (Nikon F6), sur tous les reflex Nikon numériques que j’ai pu tester depuis sept ans. J’ai même monté une optique Nikkor (mon 70-200mm) sur un Nikon 1 v3 via l’adaptateur Ft1 (équivalent 189-540mm). Et demain ? Est-ce que je pourrai monter mon optique Nikkor sur le futur mirrorless de Nikon ? À dire vrai je ne me pose même pas la question, tant la réponse me semble évidente. Et si je dois résumer la principale qualité de l’optique Nikkor, en un mot c’est bien ça. Pérennité. L’optique Nikkor coûte plus cher, c’est vrai. Mais elle dure plus longtemps.
• En conclusion
Est-ce pour autant que tout ce qui n’est pas estampillé Nikkor est quantité négligeable ? Évidemment, non ! Et on reparle de Sigma, une marque avec laquelle j’ai eu, pour ma part, de nombreux déboires, en d’autres temps. Aujourd’hui Sigma semble avoir chassé ses vieux démons et propose une gamme d’optiques qui recueille les suffrages d’un certain nombre de photographes, notamment sur la gamme Art. Les focales fixes, 24mm, 35mm et 85mm f/1,4 ou le 135mm f/1.8 présentent des qualités intéressantes, mais… Mais elles accusent aussi quelques travers de taille (si j’ose dire), le poids notamment. Un exemple ? Quand un Nikkor 85mm f/1,4 pèse 595g, le modèle Sigma Art pèse quant à lui 1130g, excusez du peu. Pourquoi ? Parce que Nikkor fait le job avec 10 lentilles en 9 groupes tout en bénéficiant d’un traitement nanocristal, quand Sigma utilise 14 lentilles en 12 groupes. Et je ne parle même pas de défaillances constatées sur certains exemplaires, avec une propension marquée pour le front/back focus impliquant un nécessaire micro-réglage de l’optique.
Pour ma part, depuis toutes ces années où j’ai bossé avec de l’optique Nikkor, je n’ai jamais eu recours au micro ajustement, pas plus que de problèmes de front ou back focus. Pour un photographe pro, il y a déjà suffisamment de problématiques liées à la prise de vue, à la maitrise du matériel pour ne pas en ajouter avec les optiques. D’autant que, c’est bien connu, c’est par l’optique que passe la lumière. En conclusion, donc, pour moi c’est Nikkor. Et c’est mon dernier mot.
• comme toujours cet article n’est pas sponsorisé par Nikon mais si la marque jaune veut m’offrir le nouveau AF-S Nikkor 180-400mm f/4E TC1.4 FL ED VR je ne dirais pas non.
Patrice Hick dit
du grand n’importe quoi cet article…pas possible ,soit vous êtes payé par Nikon,soit vous souhaitez l’être…j’ ai des optiques Nikkor ,que j’ai acheté il y a quelques années…et voici un certain temps que je suis passé ,pour les optiques,chez Sigma,qui nous sort des petites merveilles (et des plages de focales inexistantes chez Nikkor) ,qui dament le pion à Nikon question quanlité d’image et qui sont au moins de même calibre question construction…quand je vois le prix d’un 500 f4 chez Nikon et que le dernier Sigma est à moitié prix (et qui n’a pas à rougir ) je me dis simplement que Nikon se fout de nous dans les grandes largeurs… encore une façon de vouloir se distinguer ,de mettre d’un coté une certaine élite et de l’autre les troufions qui ont choisi de ne plus payer pour un nom ? (ps: pour les boitiers,je reste chez Nikon,juste pcq ils me conviennent bien) en tout cas,mes prochains cailloux viendront de chez Sigma (120-300 f/2.8 et 500 f/4) bon weekend…
Hervé LE GALL dit
@Patrice Hick Je vais faire bref. J’ai regardé vos photos sur votre page FlickR. Dans votre cas, l’optique n’y est pour rien. Apprenez d’abord à maîtriser votre reflex (Nikon D500) avant de vous demander quelle marque d’optique utiliser.
Claude dit
je viens de regarder tes photos à l’instant je suis assez d’accord avec Hervé. Gros problème d’équilibre sur toute ta série de mésanges, dans les EXIFS je vois que tu bosses en automatique en plus l’optique (105mm) n’est pas adapté, bref. Les images sont très sombre et je ne parle même pas des effets de flous ou de vignettage !
Florent dit
Ahah l’attaque ad hominem bien moisie !
Le Patrick en question ne se plaint pas des optiques qu’elles soient Nikon ou sigma.
Il critique le fond de l’article qui est effectivement assez douteux.
Sigma propose aujourd’hui des optiques d’excellente qualité, tamron également.
Avoir des optiques canon ou Nikkor n’est pas gage de qualité des photos (petit coup d’oeil Rapide sur celles de Patrick, eh bien je trouve qu’il apporte des choses intéressantes, je préfère ça au éternelles photo naturalistes qu’on voit partout et qui se ressemblent toutes).
Pour un pro il y a une question de retour sur investissement. Pour l’amateur ça n’existe pas.
L’exemple du 500 f/4 est excellent. On peut avoir un boîtier pro chez Canon ou Nikon avec le sigma 500 f/4 pour le prix d’un 500 f/4 chez Canon ou Nikkor sans le boîtier. Et la différence de qualité ne sera pas visible !
Il y a des avantages à rester dans une marque mais de la à dire que mettre un objectif tamron sur un boîtier Nikon c’est donné de la confiture aux cochons c’est un peu se moquer du monde.
Nono dit
le point de vue de harvey est celui d’un photographe pro qui s’adresse d’abord à des pros, première chose. Ensuite pour oser dire pas de différence de qualité entre une optique lambda et du Nikkor, il ne faut jamais avoir bossé avec du Nikkor. Et je dis bien bosser en reportage sur le terrain dans les pire condition possible. Encore un truc, les photos de piaf c’est ni fait ni à faire. Trouver dans ces clichés ‘des choses intéressantes’ euh… non quoi. non.