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Box photo. Coup de blues, entre sourire et indignation.

25 mai 2016 By SHOTS

La box photo, il paraît que c’est tendance. Vous connaissez le principe des box, c’est simple, vous achetez une boîte en magasin et pour le prix de la boîte vous offrez une prestation. Ça va d’un week-end à la campagne à un baptême de l’air, en passant par un cours de cuisine pour apprendre à faire des macarons. Pour une somme forfaitaire et généralement attractive, la box, ça envoie du rêve. Une heure de pilotage d’une voiture de sport, un relooking, un week-end dans un château à moins de cent balles, c’est vendeur. Donc, la box avec du rêve dedans, c’est pas nouveau. On se disait bien qu’un jour ou l’autre une proposition allait débouler sur le segment de la photo. Ah ! Photographe… Il paraît qu’en France c’est le métier qui fait le plus fantasmer dans les chaumières, c’est aussi accessoirement l’un des métiers les plus en pointe en matière de crise, alors pourquoi ne pas en profiter pour proposer une box photo ? Du shooting en boîte. Côté pile, ça fait rêver. Un portrait, une séance en amoureux, une photo de famille, une photo de bébé ou de madame dans l’attente de son heureux évènement, la box vous invite à poser devant un photographe professionnel, ou réputé comme tel. Le côté face, quant à lui, je veux dire pour le photographe qui accepte de s’impliquer dans ce genre de projet, est nettement moins reluisant, notamment en matière de rétribution.

box photo sur SHOTS

Box photo. Du bonheur en boîte ?

• Des tarifs de misère.
Une session de travail payée 22€ hors taxes, ça pourrait presque prêter à sourire si la profession de photographe n’était pas déjà salement en crise. Selon une étude récente, 70% des photographes professionnels réalisent moins de 30K€ par an. C’est d’ailleurs le point qui me choque le plus, dans cette histoire de box photo. J’ai le sentiment très désagréable que les initiateurs de ce genre de produit marchent sur un chemin déjà jalonné de cadavres. Offrir ou s’offrir une box photo portrait achetée 49€ en grande surface, entre le rayon bazar et les fruits et légumes, pour se faire tirer le portrait par un « photographe professionnel », franchement ? Est-ce que ce monde est sérieux ? Sérieux, je ne sais pas, pétri de cynisme, sans aucun doute. Il convient de préciser que de ce montant de 49€, il faut déduire la TVA (20%), la marge du commerçant, le coût de conception et de fabrication de la boîte elle-même. La marge, sur le produit d’appel, est donc quasi nulle et pour le photographe, il perçoit, tenez-vous bien, 22€ H.T. pour une session portrait. Pour ce prix-là, la session de prise de vue dure 15 minutes et le client reçoit 3 photos retouchées en haut déf. Entre l’accueil du client et le temps passé à proder, on peut raisonnablement penser qu’il se passera plus d’une heure. Une heure. 22€ de marge brute de laquelle il faut déduire l’amortissement du matériel photo et du matos de studio. Cette situation pourrait prêter à sourire, mais dans l’état actuel de la profession de photographe, on n’a pas le cœur à la rigolade… Le client, quant à lui, peut choisir, je cite, de « passer un bon moment dans la peau d’une célébrité ». Nous y voilà. On est dans le fantasme du shooting, paillettes, strass, télé-réalité, on vous vend du rêve, du bonheur en boîte. Quant au photographe, même motif, même punition. Une demi-heure de shooting, une prod pour livrer un minimum de 7 photos retouchées. Concrètement, pour un photographe faisant sérieusement son job, c’est deux à trois heures de taff minimum. Rémunération du photographe ? 35€. Oui, je sais ce que vous allez me dire, c’est pas beaucoup. Mais je n’en n’ai pas encore fini. Le meilleur est à venir.

• Ça vous fera de la pub !
Pour une session de 45 minutes en extérieur, en studio ou à domicile pour un couple d’amoureux, 10 photos prodées en haute déf, la rémunération est de 45€ HT. Pour une heure d’un shooting familial (6 personnes maximum), dans les mêmes conditions de prise de vue et 15 photos prodées, le photographe perçoit 70€. Enfin, pour la prise de vue qui peut s’avérer la plus délicate à mettre en œuvre, la plus complexe à gérer, le shooting d’une femme enceinte ou des premiers jours de bébé, pour 20 photos prodées en haute déf le tarif perçu par le photographe est de 105€ pour une heure trente de prise de vue. Les photographes professionnels que j’ai contactés m’ont ri au nez. « Ce n’est pas sérieux ! On ne peut pas prétendre être photographe professionnel en pratiquant des tarifs aussi ridicules. C’est impossible de fournir un travail de qualité professionnelle à ce tarif, impossible. Il faut vraiment être dans la panade pour accepter de travailler à ce tarif-là ! » se lamente mon interlocuteur, photographe professionnel. Et c’est là que le bât blesse, justement. Qui sont les photographes professionnels qui acceptent ces conditions ? Quelles sont leurs motivations ? Il y a aujourd’hui plus de 200 photographes partenaires de cette box photo, qui sont-ils ?

• Photo culinaire, vous allez déguster.
Il y a deux propositions. D’un côté la box photo, à prix d’appel, avec environ 200 photographes acceptant de collaborer à ce projet, de l’autre un site en ligne proposant les services de photographes professionnels dans à peu près tous les domaines de la photographie, photo de mariage, en passant par le corporate avec une offre déclinée aux entreprises ou la photo culinaire. L’argument consistant à dire au photographe de faire de la box photo sans gagner d’argent mais pour se faire de la pub, c’est du déjà vu. Quant aux shootings professionnels, les tarifs peuvent aussi laisser pantois. Un exemple, avec une prestation de photographe culinaire affichant un tarif public horaire (donc TTC) de 50 à 150€. Une fois déduite la TVA (20%) et la commission de l’agence (22,5%), on obtient des tarifs horaires qui s’échelonnent de 34 à 102€. Je n’ai pas résisté au plaisir de contacter un photographe culinaire de renom qui est aussi un ami, Franck Hamel, pour lui demander son avis sur ces tarifs. « En matière de tarif, on voit de tout. Ces tarifs-là sont aberrants, d’autant plus qu’ils comprennent un usage illimité à vie des clichés. La notion de droit d’auteur est oubliée. » me dit Franck, que je sens désabusé et triste. « Oui, ça me rend triste. Les photographes qui acceptent ces conditions se tirent une balle dans le pied. Et je ne parle même pas de qualité, un photographe vend d’abord un savoir-faire… » Reste de cette équation une inconnue. Parle-t-on de photographes professionnels ou d’une activité complémentaire, une passion rémunérée ? En revanche, les as du marketing qui ont pondu le concept ne manquent pas d’humour. En conclusion au chapitre photo culinaire on peut lire, je cite : « Si c’est dans les plus vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes, ce n’est certainement pas avec un vieux compact que l’on réalise des photos culinaires. » C’est bien connu, c’est l’appareil qui fait la photo. Moralité, achetez-vous un matériel qui coûte un bras et bradez votre travail.

• Savoir dire non.
Comme Éric Cantona dans le film de Ken Loach (« Looking for Eric »), il faut parfois savoir dire non. Donc, non. Je n’accepterai jamais de travailler dans des conditions aussi iniques. Bosser pour un tarif horaire de 22€ H.T. ? Non, merci, sans façon. Comme se plaisait à le rappeler ma grand-mère, si tu te lèves le matin et que tu sais que tu vas perdre de l’argent, reste dans ton lit. D’autant que des 22€ il convient de déduire l’amortissement du matériel engagé, car comme le rappelle, non sans cynisme une des agences qui commercialise ce genre de produits, ce n’est pas avec un vieux compact que l’on réalise des photos de qualité. Voilà donc où nous en sommes. Une profession en crise, un niveau qualitatif qu’on tire vers le bas et des tarifs de misère. De la photo en boîte, des clichés stéréotypés, comme une vulgaire soupe, ça ne vous rappelle rien ? Le cauchemar d’Andy Warhol serait-il en passe de devenir une réalité ?

• voir le site de l’UPP (Union des Photographes Professionnels)

Classé sous :actu, news, photo numérique, photographes, technique Balisé avec :box photo, corporate, droits d'auteur, photo culinaire, photo de mariage

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Commentaires

  1. Yves dit

    25 mai 2016 à 19:41

    Cela fait un moment que les box photo sont tendances. Je me rappelle qu’elles pullulaient le Web et les magasins il y a 6 ans déjà, lorsqu’on m’a proposé de rejoindre « une équipe de photographes pros désireux d’ouvrir leurs horizons ». À l’époque, ce n’était pas Mpa, mais une autre boîte (qui cartonne toujours, tant mieux pour eux). Pour les mêmes raisons que vous décrivez, j’ai décliné leur offre. Mais je conçois que ce type d’activité puisse remplir nos agendas devenus moins chargés depuis quelques années.

  2. DP dit

    29 mai 2016 à 8:17

    J’ai un ami justement qui travaille dans un château inclut dans la box de je sais plus tels marque. Il me disait que les gars qui venaient avec leur copine pensaient genre qu’on allaient leur déroulé le tapis rouge et tout alors qu’ils payaient 2 fois moins cher. À ce prix là, ils avaient un menu spéciale à la table et la plupart s’en étonnaient. Au final, de cette discussion il en sortait que le client utilisant une box était plus “casse c*****e” que les autres qui eux, payaient plein pot et laissaient un pour-boire à la fin.
    Crise oblige, la box c’est imposée, mais ce n’est vraiment pas une bonne affaire pour le professionnel qui ne reverra pas son client, à moins qu’il ne revienne avec une autre box en main…

  3. Chorus dit

    30 mai 2016 à 10:33

    Je compatis. Tout le monde prend des photos et l’on fini par croire que ce n’est pas un métier.
    Mais savez-vous que 50% des avocats gagne le SMIC ?
    Et que le revenu moyen d’un avocat est de 40.000€ par an ?
    Pour mémoire, exercer ce métier impose 6 ou 7 ans d’études (très) laborieuses, des obligations importantes en termes de local et de formation continue. Et accessoirement de lourdes responsabilités vis-à-vis de son client.
    Ici comme ailleurs, on parle des fameux « ténors » mais le grand public ignore la réalité de ce métier.
    J’ai conscience de m’écarter un peu du sujet des photos en boite, mais pour être passionné de photo et (ancien) avocat, je n’ai pu m’empêcher de partager cette frustration avec vous, sans remettre en cause votre propre indignation, toute aussi légitime.
    Bon courage aux passionnés et aux artistes, qui ont toujours autant de mal à vivre de leur art.

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