Change face. La mémoire de l’humanité passe par la photographie
Il faut que je vous parle de l’opération de crowdfunding lancée par Julien Gérard. Qui est Julien Gérard ? C’est un photographe, pas du genre à rester les deux pieds dans le même sabot, il a roulé sa bosse un peu partout, en particulier en Afrique. Je me souviens des premiers clichés que j’avais vu de lui, j’avais été sidéré, à la fois par la qualité technique de son travail mais aussi par son regard, son regard sur le monde. Julien Gérard fait partie de cette frange rare qu’on peut résumer en anglais sous le terme de compassionate photographer. Comme l’était Larry Burrows à la fin des années soixante. Lorsque je regarde des clichés de Julien Gérard, le premier mot qui me vient à l’esprit c’est celui-là. La compassion. De ses clichés se dégage l’amour du photographe pour le monde, pour l’humanité toute entière. C’est ça, être un compassionate photographer, mais attention ! Sans mièvrerie, sans fausse naïveté. De la compassion, certes, mais aussi une bonne dose de réalisme.Je me souviens d’avoir pris de plein fouet ses clichés des porteurs de souffre en Indonésie, je me souviens du cliché d’un homme de la tribu des mentawais au large de Sumatra, un cliché hors-norme, un regard d’une humanité extraordinaire. Et tant d’autres. Alors quand Julien m’a demandé de vous parler de son projet Change face, je n’ai pas hésité une seconde.
Change face. Laisser une trace des traditions ancestrales. Voilà le projet qui résume aussi la vie de Julien Gérard et qui est aussi, finalement, le postulat de toutes celles et tous ceux qui, un jour, se sont saisis d’un appareil photo pour garder une trace, un souvenir, pour ne pas oublier. Au moment où j’écris ces lignes, le projet de crowdfunding a bien avancé puisque le photographe a atteint 80% de son objectif initial et qu’il reste neuf jours pour boucler le budget de 4500€. Oui, parce qu’un projet comme celui de Julien Gérard, ça coûte cher. Partir dans les montagnes Atakora, dans le nord du Bénin, le matos sur le dos et un projet un peu fou de studio mobile autonome pour aller prendre de l’image, conserver une trace pour toujours. Il faut être un peu fada ou totalement passionné pour avoir une idée pareille. Ça tombe bien. Julien Gérard, c’est un peu les deux à la fois. Mais si je soutiens son projet, c’est d’abord parce que je sais que ce photographe va nous ramener des images hallucinantes, comme à son habitude.
Donner des sous c’est bien. Mais on a quoi en échange ? En général, sur les projets de crowdfunding, pour 25€ on a une carte postale et les remerciements de l’auteur. Comme Julien Gérard ne fait jamais rien comme tout le monde, les contreparties sont vraiment intéressantes et pour le moins originales. Par exemple pour 25€ (mais vous pouvez donner plus !) vous recevrez un tirage Fine art format 30 par 20 signé et numéroté de votre choix ou bien une housse de protection LA robe pour votre ordinateur portable de chez Be.ez avec un marquage exclusif Change Face. Et je ne vous parle même pas des contreparties suivantes, vous allez découvrir tout ça sur la page Ulule du projet Change Face.
S’engager, laisser une trace. Julien Gérard a sans doute gardé de son enfance le souvenir du Petit Poucet qui marquait son chemin de petits cailloux blancs, pour se souvenir, ne pas se perdre. D’ailleurs, je pense que la grande vertu de ce photographe c’est justement d’avoir su garder ses yeux d’enfant, cette compassion pour le monde qui l’entoure. C’est ce qui le rend unique et son travail singulièrement différent. Chacun de ses déclenchements est un acte réfléchi. Ses petits cailloux blancs.
• voir la page de l’opération Change Face sur Ulule
• voir le site de Julien Gérard, le suivre sur Twitter et sur sa page Facebook
Julien dit
Bonjour Hervé,
Je t’ai remercié par mail mais je tenais à le faire ici aussi.
Merci, vraiment merci. Comme je te le disais, me dire que mes photos sont belles ça me fait vraiment plaisir, mais que tu mettes les mots sur la raison est la plus belle des satisfactions pour moi. Ce qui compte le plus pour moi quand je fais une photo est effectivement la compassion…
Au plaisir de te voir bientôt. Julien.