Fujifilm X. Les raisons d’un succès foudroyant.
Fujifilm surfe sur la tendance, le succès. Je me suis même laissé dire que chez Fujifilm cette vague les aurait légèrement submergés, la firme croulant sous les demandes aurait un peu de mal a étaler. C’est ce qu’on appelle la rançon de la gloire. Honnêtement, cette vague-là, personne ne l’avait vraiment vu venir et sûrement pas les grands de ce monde. Personne ? Faut voir ! Laissez-moi vous raconter une anecdote qui date un peu mais qui prend aujourd’hui toute sa saveur. Je discutais avec un ami qui travaille dans l’industrie photographique, il y a trois ans. Alors qu’on évoquait le futur, mon ami me glisse en confidence : « Il y a Fujifilm qui fait très fort. Eux, avec leur truc, là… Ils vont aller loin. » Je le regarde un peu interloqué quand mon ami ajoute, définitif : « Tu as vu la qualité des images que leur boîtier X sort ? C’est une tuerie. » Ite missa est. Ça, plus l’intelligence et le flair dans le design largement emprunté outre-rhin. Sexy comme un Leica, performant comme un reflex haut de gamme, sans peser le poids d’un mammouth et sans coûter un bras. Tout était dit. L’affaire était dans le sac et Fujifilm on the road for glory.
Le temps a passé et avec lui est apparu le revival de l’argentique, believe in film et tutti quanti, un mouvement qui n’a fait qu’accentuer la tendance vers l’envie d’un retour aux sources, d’une certaine élégance vintage. Avec pragmatisme et clairvoyance, Fujifilm a bâti une stratégie de marque redoutablement efficace sur une simple et implacable trinité : beau, performant, léger. De quoi titiller plus d’une oreille et plus d’un œil chez les photographes. Quand j’ai commencé à voir des gens sérieux, dont je suis proche, embarquer du Fujifilm, je me suis dit qu’il était temps de sortir du dédain ou de l’ignorance feinte et d’essayer de comprendre ce phénomène. Car le développement de Fujifilm tient du phénomène. Qu’est-ce qui pouvait bien pousser des photographes à délaisser leurs gros engins haut de gamme, leur reflex et leurs optiques premium pour partir à la chasse aux papillons en voyageant aussi léger ? La réponse était dans la question. Le bonheur de voyager léger. Pour bien comprendre les motivations, c’était finalement assez simple. Il suffisait d’aller à leur rencontre et de leur poser la question.
Ils sont quatre. Quatre photographes. Trois professionnels, un amateur esthète. Les quatre sont tombés amoureux de la marque Fujifilm. J’ai essayé de comprendre leurs motivations, de faire le tour de la démarche en sept questions. Avec Bertrand HAULOTTE, photographe pro. Il est belge, il fait de la photo de live, du portrait. Dominik FUSINA, photographe pro. Il est français, il fait du portrait, des paysages, il a un esthétisme parfaitement identifiable. Gérald GÉRONIMI, le photographe du nord à l’accent du sud qu’on ne présente plus, une référence française en photo de mariage. Enfin Gilles MOREL, photographe passionné. Il photographie tout ce qu’il aime, des paysages bretons aux courses de vélo. Dans leurs réponses se trouvent la clé de l’énigme Fujifilm et la raison de son fulgurant succès. J’ai plongé mon regard dans leurs photos et j’ai compris que chacun d’entre eux avait retrouvé une part de son innocence perdue grâce à ce matériel atypique et performant. Attachant aussi. C’est ça. Fujifilm série X permet une autre approche, sans doute plus native, plus naturelle, originelle, à la source du huitième art. Dans toutes les images glanées auprès de ces photographes, il y a comme une forme de candeur, comme si chacun s’affranchissait enfin de la lourdeur de l’outil. On ne peut s’empêcher de penser à un retour aux origines de la photographie, lorsque le jeune Henri ambitionnait de mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur.
• illustration : Ray of light par Dominik FUSINA (Fujifilm X-PRO1. 200 ISO, f/8, B, Fujinon 18mm-f/2.4)
[…] Les hybrides ont la côte! Et notamment Fuji qui fait des ravages chez les pros. On en parle sur Shots.fr. […]