Le noir et blanc révélé par Michael Freeman
Si tu crois qu’en passant ta photo en noir et blanc ça va aller pour le mieux, ce que tu te goures fillette, ce que tu te goures ! Il m’arrive souvent de me faire cette réflexion quand je vois des photos en noir et blanc, en particulier des photos de live. Des gris mous, pas bandants pour deux ronds, derrière lesquels l’œil un peu avisé reconnaît des rouges plats ou saturés. Combien de fois faudra-t-il répéter le cinquième commandement de Shots ? Je cite. « Si tu crois que passer un cliché de la couleur au black and white va te permettre de rattraper le coup d’un cliché pourri, ce que tu te goures mon jeune ami ! Un cliché pourri en couleurs sera pourri en noir et blanc, mais rassure-toi. L’inverse est vrai. » Tout le postulat du bouquin de Michael Freeman est là. Le principe de base posé par Freeman, c’est que en chaque image couleur, il y a une image en noir et blanc qui sommeille. Le truc, c’est de connaître les clés qui vont permettre de révéler l’image en noir et blanc, à partir de l’image en couleurs. Et il ne suffit pas pour ça de passer son image en monochrome et de pousser les contrastes, non, ça, ça serait trop facile et c’est le piège dans lequel tombe la plupart des néophytes. D’ailleurs Freeman évoque sans détours cette technique : « Bien que les résultats obtenus soient acceptables, le fait que cette technique supprime les informations colorimétriques de votre image ne vous donne aucun niveau de contrôle sur la qualité de la conversion. » Voilà. Acceptable. Le ton est donné, si j’ose dire.
On feuillette les pages de cet excellent bouquin, on découvre des exercices pratiques, bien expliqués, toujours agréables à lire comme c’est toujours le cas des ouvrages de Michael Freeman et quand on regarde les photos qui illustrent ce beau bouquin, on comprend la nécessité de comprendre, justement. Un chapitre m’a interpellé. Son titre « Pourquoi choisir le noir et blanc ? » Un jour on m’avait posé cette question, on m’avait demandé pourquoi j’avais passé un stage portrait d’un musicien de jazz en noir et blanc et j’avais répondu que le noir et blanc m’appelait, qu’il s’imposait à moi sur ce cliché-là. Que j’avais envie de révéler le grain de la peau, la douceur de la pause, la sérénité. La couleur n’avait plus de sens, elle n’apportait qu’un obstacle à la lecture vraie. C’est ce que Freeman qualifie du terme bien choisi de couleurs gênantes.
Je vous le dis sans détour. Avec Le noir et blanc, Freeman signe un ouvrage définitif. Si vous entendez l’appel du noir et blanc de certaines de vos images en couleurs, je vous conseille hautement l’achat de ce livre, vous ne le regretterez pas. Et cette fois, lisez-le de manière linéaire, chapitre après chapitre. Assimilez chaque donnée, chaque paramètre, comprenez, quitte à relire le chapitre si ce n’est pas clair dans votre esprit. Éventuellement prenez des notes, amusez-vous à réaliser les exercices. Vous allez voir qu’au fil des pages, vous allez acquérir des clés et les bases qui vont vous permettre de révéler vos images, de la couleur au noir et blanc.
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