Quand un photographe de référence – Michael FREEMAN – signe un ouvrage chez un éditeur comme Pearson, qu’on connaît déjà le calibre de l’individu pour avoir encensé ici-même « La vision du photographe » un bouquin absolument indispensable du même auteur chez le même éditeur, on prête un œil attentif, voire les deux, à son nouvel ouvrage, L’art de la narration photographique. On se dit que le sujet est passionnant et que traité par un photographe de talent comme Michael FREEMAN on n’a qu’une hâte. S’installer peinard, à l’ombre du parasol et dévorer ce bouquin d’une traite. C’est ce que j’ai fait.
Les clichés présentés ici par Michael racontent tous une histoire. Tout est dit. Au fil des pages, des clichés historiques, on apprend. L’une des première photographies du livre montre Joseph Goebbels photographié à l’Hôtel Carlton de Genève en 1933 par Alfred Eisenstaedt, un photographe allemand d’origine juive qui travaillait pour le magazine Life. Dans ce cliché, il y a dans le regard de Goebbels toute la haine d’un système terrifiant, la négation de l’humanité. À travers une série d’exemples de reportages variés, richement illustrés de très beaux clichés, l’auteur explique, décortique, non seulement l’image mais aussi le processus de création de l’image. On participe, on suit la préparation du reportage, de la conception à la sélection et la présentation des clichés. Et l’on réalise que rien n’est laissé au hasard.
Voilà un beau livre que je vais conserver dans ma bibliothèque, rangé à côté des ouvrages du même auteur. Contrairement aux livres thématiques consacrés à la photo, qu’on peut lire en piochant un chapitre ici ou là, le livre sur l’art de la narration photographique se lit de préférence de manière linéaire. On découvre le processus de création avec envie et gourmandise, en savourant des clichés de reportage absolument somptueux. Chapeau Monsieur FREEMAN.
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